AccueilLa UNETunisie : Quand « les taux tuent les totaux » !

Tunisie : Quand « les taux tuent les totaux » !

« Nous constatons malheureusement que la loi de finances est demeurée conforme à celles des années précédentes, la préoccupation de l’équilibre budgétaire a prévalu aux dépens des mesures tendant à encourager l’investissement et dynamiser l’économie ». C’est ce qu’affirme Salah Dhibi, expert en économie.

Il a, d’abord, constaté que le niveau d’endettement pour l’année 2013 qui est budgété à hauteur de 6,8 milliards de dinars, dû en partie aux dépenses de fonctionnement.

Sur cette somme de 6.8 milliards de dinars, on remarque que 4,5 milliards de dinars vont pour les dépenses de développement et le reste pour le fonctionnement, ce qui ne manquera pas d’aggraver la situation financière de l’Etat.

D’après l’économiste, les paramètres économiques du pays arrêtés, à la fin de l’année dernière, bien qu’en légère amélioration par rapport à 2011, restent préoccupants surtout avec une récession de l’investissement, un taux de chômage assez élevé et une inflation galopante. C’est la raison pour laquelle la loi de finances doit normalement répondre en priorité aux besoins de l’économie, et ce afin de réduire notamment le taux de chômage.

La pression risque d’inciter à l’évasion fiscale

Passant en revue les points faibles de ladite loi, s’agissant en particulier de la pression fiscale, fortement critiquée par les intervenants, au cours d’une rencontre organisée récemment par l’Ordre des Experts Comptables (OECT), Salah Dhibi a indiqué que ce chiffre qui serait aux alentours de 22%, semble assez élevé si on le compare avec le niveau de vie du Tunisiens et le taux des années précédentes.

« Cette pression fiscale, si elle n’est pas accompagnée par un bien-être pour le contribuable, risque de pousser les assujettis vers l’évasion fiscale », a-t-il souligné comme le suggère la célèbre règle fiscale selon laquelle les taux tuent les totaux. Et d’ajouter : « comparativement aux pays évolués, nous pouvons considérer que la pression fiscale reste en dessous des taux pratiqués par un certain nombre des pays, à l’instar du Danemark, de la Suède, de la Finlande, de l’Autriche, de la France et de l’Italie ».

D’ailleurs, l’augmentation de nombre de forfaitaires qui ont dépassé les 400.000 sur un total de 600.000 n’est qu’un signal de la fuite de ces contribuables vers la fraude fiscale. La loi de finances avec ses nouvelles mesures ne va pas résoudre le problème.

Le gouvernement est-il capable de combler les carences ?

Sur cette question, l’économiste a estimé dans une déclaration à Africanmanager, qu’avec ce budget, le gouvernement ne serait pas capable de combler les carences de l’économie, précisant que « sans nous en vouloir au gouvernement, il est évident que la marge de manœuvre compte tenu de la situation du pays, reste très limitée ».

En effet, avec un héritage de 18% de chômage, une inflation qui a franchi le taux de 5%, un accroissement de la dette publique et ses conséquences sur les dépenses de l’Etat, un déficit commercial qui s’est aggravé pour atteindre 11,6 milliards de dinars avec un taux de couverture de moins de 70%, le redressement ne peut pas se réaliser en une seule année.

Selon Salah Dhibi, une partie de solution se trouve dans la mise en place une stratégie de développement avec des orientations claires et des objectifs précis, et ce « avec des réformes structurelles et une cohésion nationale hors des appartenances politiques et idéologiques ».

Wiem Thebti

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