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Une étude de PwC qui ne fait pas honneur à l’Afrique

Lacroissance économique et le développement de l’Afrique passerontnécessairement par l’industrialisationdu continent

  • L’Afrique a la plus faible contribution à la Valeur Ajoutée Manufacturière mondiale(VAM), soit environ 1,6 %.
  • 800 millions d’Africainsvivent dans des pays dont la VAM est inférieure à 100 USD/habitant.
  • 80% de la VAM africaine est liée soit aux ressources naturelles, soit aux activités traditionnelles «low-tech», qui présentent,en règle générale,des niveaux de productivité limités.
  • Les matières premières représentent entre 70% et 90% des exportations de marchandises en Afrique, d’où la persistance d’une forte volatilité des économies.

Selon l’étude «Industrialisation en Afrique:réaliser durablement le potentiel du continent»conduite par Strategy&, l’entité de conseil en stratégieducabin et PwC,le secteur industrielen Afriquene contribue encore que de façon marginale à la croissance de l’économie et ce malgré un potentiel considérable.

Loin d’être irréversible, cette situation requiert cependant un changement de cap qui passe notamment par des choix de politiques industrielles audacieux.

Les leviers traditionnels d’intervention de l’Etat doivent être repensés au profit d’approches polymorphesafin d’enclencher un cercle vertueux. Le contexte industriel en Afrique: un défi persistant Les pays africains font, dans leur ensemble, face à une dialectique complexe :

capacités industrielles limitées et forte dépendance aux matières premières. Cette situation est non seulement source de vulnérabilité économique mais pèse également sur leur niveau de productivité industrielle, mettant sous tension la compétitivité des économies. En dépit d’un réel potentiel, l’industrie ne contribue encore que très marginalement à la croissance de l’économie africaine

Au cours des trois dernières décennies, la valeur ajoutée manufacturière (VAM) avait connu un très fort niveau de croissance, atteignant un pic de 19% (en proportiondu PIB) en Afrique du Nord et 14% en Afrique subsaharienne. Cette tendance s’est fortement ralentie depuis 2003. En effet, à l’exception de l’Afrique du Sud et des pays d’Afrique du Nord, la quasi-totalité (95%) des Africainsvitdans des pays dont la VAM est inférieure à 100 USD/habitant.

La dépendance persistante aux matières premières entretient une certaine vulnérabilité économique du fait de la volatilité des prix. En 2015, les matières premières représentaient 71% des exportations de marchandises en Afrique. Les économies africaines représentent à cet égard plus de la moitié des pays en développement tributaires des produits de base (PDTPB). Au-delà du constant de la situation actuelle, c’est avant tout l’accroissement de cette dépendance aux matières premières dans le temps qui est préoccupante. En effet, dans les années 1970, l’Afrique n’était, en proportion, pas plus dépendante aux matières premières que les autres pays en développement. Mais si l’Asie a su réduire cette dépendance, passée de plus de 70% à20% depuis les années 1980, l’Afrique a suivi une trajectoire inverse.

La dépendance persistante aux matières premières entretient une certaine vulnérabilité économique du fait de la volatilité des prix. En 2015, les matières premières représentaient 71% des exportations de marchandises en Afrique.

Les économies africaines représentent à cet égard plus de la moitié des pays en développement tributaires des produits de base (PDTPB). Au-delà du constant de la situation actuelle, c’est avant tout l’accroissement de cette dépendance aux matières premières dans le temps qui est préoccupante.

En effet, dans les années 1970, l’Afrique n’était, en proportion, pas plus dépendante aux matières premières que les autres pays en développement. Mais si l’Asie a su réduire cette dépendance, passée de plus de 70% à20% depuis les années 1980, l’Afrique a suivi une trajectoire inverse.4 leviers stratégiques pourenclencher le rattrapage industriel Les récentes initiatives menées sur le continent en matière de développement industriel ont connu des niveaux de réussite variables suivant les expériences. Si certains modèles semblent rencontrer plus de succès que d’autres, rares sont les modèles expériences qui peuvent être directement répliqués d’un pays à l’autre.L’analyse des choix de politiques industrielles en Afrique, ainsi que dans d’autres pays émergeants a permis de dégager 4 leviers stratégiques pour stimuler le développement industriel:

1.Capitaliser sur les ressources naturelles héritées pour créer de nouvelles activités à plus forte valeur ajoutée. L’avantage compétitif est d’autant plus fort que cette ressource est spécifique et gérée de manière durable ce qui permet d’inscrire la création de valeur dans le temps. Le soutien du secteur public est essentiel au renforcement des capacités de financement et à la maîtrise du risque économique.

2.Miser sur des partenariats stratégiquesafin de favoriser le partage de valeur et le transfert de technologie. Utiliser notamment la proximité géographique entre le continent et les marchés alentours pour encourager des opérations de co-production dans le cadre de la stratégie des grands groupes internationaux.

3.S’appuyer sur les technologies de la révolution industrielle 4.0pour dégager des gains de productivité, améliorer le niveau de compétitivité et mieux s’intégrer sur la chaîne de valeur notamment en contournant lesproblèmes d’infrastructures. Le recours aux industries4.0 est d’autant plus attractif dans le cadre de l’Afrique, en raison d’un coût d’acquisition relativement faible compte tenu du poids limité des infrastructures traditionnelles. Dans ce contexte, le développement des industries 4.0 pourrait précisément permettrede: i) compenser le déficit d’infrastructures, ii) réduire le recours aux modèles à forte intensitéde main-d’œuvre, iii) permettre à l’Afrique de créer des business modelsinnovants.

4.Créer les conditions nécessaires à l’amélioration du climat des affairesen proposant un environnement attractif pour les investisseurs étrangers et en minimisant le poids de la bureaucratie et des autres freins à l’investissement.Pour favoriser le développement industriel dans la durée et atteindre un accroissement significatif et durable de la valeur ajoutée manufacturière, les autorités publiques doivent jouer un rôle de «facilitateur».«Le potentiel du continent africain n’est plus à démontrer: sept des dix pays qui connaissent la plus forte croissance économique du monde sont en Afrique.

Cependant le défi d’un développement durable et inclusif reste à relever.Ceci ne pourra avoir lieu qu’avec la mise en place de politiques industrielles innovantes, non dogmatiques et coordonnées entre les Etats»,conclut Jonathan Le Henry, directeur Strategy& en charge de l’étude.

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