AccueilInterview« Ready & safe - Le tourisme tunisien se prépare à la relance »

« Ready & safe – Le tourisme tunisien se prépare à la relance »

Sarah Schwepcke, cheffe du projet GIZ en Tunisie, parle dans cette interview, des mesures d’hygiène, de la nouvelle réalité du voyage dans l’ère post-Corona et des activités visant à aider l’industrie du tourisme en Tunisie. Interview :

L’économie du tourisme tunisien était en plein essor et pleine d’espoir. Le virus corona a-t-il maintenant détruit tout progrès ?

L’industrie a été durement touchée ici en Tunisie. Compte tenu de la crise, le gouvernement s’attend à ce que le secteur perde 1,4 milliard d’euros, soit environ les trois-quarts du chiffre d’affaires total en 2019. Selon les estimations de l’association hôtelière tunisienne, il ne resterait que dix pour cent des neuf millions de visiteurs de l’année dernière.

Le gouvernement craint la perte de jusqu’à 400 000 emplois…

Oui, l’ampleur est considérable. Cette crise atteint tout le monde : hôteliers, tour-opérateurs, restaurants, guides. La situation est particulièrement dramatique pour tous ceux qui tirent indirectement leurs revenus du tourisme, par exemple, les chauffeurs de taxi ou les vendeurs de souvenirs. Et malheureusement, pour la Tunisie les possibilités de compenser ce choc par un tourisme local sont très limitées.

Néanmoins, le ministre allemand du Développement, M. Müller, estime qu’il est possible pour les Allemands de passer leurs vacances d’été en Tunisie tout en maintenant des normes d’hygiène élevées. À quoi cela pourrait-il ressembler ?

Les mesures de lutte rapides et l’évolution positive des infections à COVID-19 placent la Tunisie dans une position de départ relativement bonne à ce jour lorsqu’il s’agit de rouvrir le pays aux touristes. Dès que les frontières seront rouvertes et  une fois les gens recommencent à voyager, l’industrie touristique tunisienne devra avoir saisi l’occasion d’être prête pour accueillir des touristes. Des mesures d’hygiène approfondies sont nécessaires pour rendre possibles des vacances en toute sécurité.

À quoi ressemblent concrètement ces mesures ?

Le ministère du Tourisme, avec la participation du secteur privé, a élaboré un protocole sanitaire qui répond aux normes internationales, en particulier celles de l’UE. Il a été publié récemment et sera obligatoire pour l’ensemble du secteur. Ces nouvelles réglementations, qui impliquent toujours des investissements, sont certainement d’autant plus douloureuses que les clients et les revenus font défaut.

Que faites-vous exactement comme GIZ pour soutenir le secteur de tourisme en ce moment ?

Maintenant que le protocole a été publié, l’objectif est de soutenir l’industrie du tourisme sur cette voie difficile mais importante, par exemple, dans la préparation de matériel didactique et la mise en œuvre de formations pour assurer l’adaptation des activités des entreprises aux nouvelles exigences sanitaires. Nous travaillons également avec le ministère du Tourisme sur une campagne de communication avec le label « Tunisia is #Ready-and-safe ». Elle vise à informer le grand public que la Tunisie a pris toutes les mesures possibles pour s’adapter aux nouveaux défis. L’objectif est d’accroître la confiance des touristes et d’envoyer un signal – la Tunisie est prête et sûre !

Comment l’industrie touristique tunisienne se compare-t-elle aux autres destinations internationales à la suite de la crise de la Corona ?

Il s’agit d’une crise mondiale . 100 % des destinations du monde ont imposé des restrictions totales ou partielles aux voyages. Et le tourisme – à l’exception de quelques niches – ne peut pas être digitalisé. La croissance du tourisme tunisien, ces dernières années, provenait principalement de trois régions : Europe occidentale, Russie et Algérie. Cette croissance est aujourd’hui au point mort. En outre, il y aura probablement un changement dans la façon dont les gens voyagent.

À quoi ressemblera le tourisme « Post-Corona » ?

Personne ne peut le dire avec certitude. Mais une chose est claire : les clients et leurs habitudes de voyage vont changer. La situation économique générale va avoir un impact sur de nombreux clients qui vont dépenser moins et réduire la fréquence de leurs voyages. Cela pourrait donner un nouvel élan aux vacances à forfait classiques, car sous la forme d’un forfait complet, elles sont souvent moins chères que de planifier soi-même ses vacances. D’autre part, je suppose qu’une expérience de vacances où de nombreuses personnes sont réunies dans des lieux étroits sera moins demandée. Le concept de tourisme de masse est à débattre face au virus. Est-ce que les touristes veulent toujours de cela ? Que faut-il faire pour que les hôtes s’y sentent en sécurité ? La demande ne va-t-elle pas plutôt dans le sens d’une expérience de vacances individuelle « off the beaten track », dans une manière durable et personnalisée avec des possibilités de réservations flexibles ?

Qu’est-ce que cela signifie pour la Tunisie ?

La transformation stratégique de la Tunisie en tant que destination est aujourd’hui plus importante que jamais. Compte tenu des changements attendus dans les comportements de voyage, la Tunisie doit développer une offre diversifiée et compétitive. Le potentiel est énorme – le pays a tant à offrir. Les énormes richesses culturelles et naturelles doivent enfin être rendues accessibles aux visiteurs et être mises sur le marché. Le potentiel du tourisme culturel en particulier est énorme grâce à l’histoire unique du pays : Berbères, Carthaginois, Romains, Andalous, l’Indépendance et maintenant la réinvention en tant que jeune démocratie. Tout cela a laissé des traces fascinantes qui attendent d’être découvertes. Le paysage souligne parfaitement cette diversité. Les belles plages de sable sont bien connues, et du désert aux oliveraies infinies en passant par les montagnes – il y a beaucoup à offrir, surtout pour les touristes qui aiment être actifs. Et grâce à la douceur du climat, il y a beaucoup à voir et à faire bien au-delà des mois d’été. En bref,: les temps sont durs, mais j’envisage toujours l’avenir avec confiance.


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1 COMMENTAIRE

  1. le tourisme de masse de masse est mort en Tunisie même avant cette pandémie qui a mis le tourisme mondial dans une situation critique qui va laisser des séquelles même après la crise du covid .Pour notre pays il faut inventer un tourisme varié et à la taille du pays le tout tourisme balnéaire et de plus en plus aidé n’a plus sa raison d’être il faut une restructuration en profondeur du secteur touristique et assimilés et l’État doit diriger les investissements dans d’autres secteurs qui sont essentiels dans cette période de covid comme l’agriculture moderne bio ,les industries agroalimentaires ,les industries médicales et paramédicales et les industries high tech et les industries de cotraitance et de grade consommation tous ces secteurs du personnel qualifié et des cadres compétents que l’université tunisienne doit former les jeunes qui trouvent de l’emploi plutôt des chômeurs diplômés.

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