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Tunisie : C’est le carton de 2017 à l’export, et c’est un début !

Les secteurs de l’économie qui apportent de vraies satisfactions ces dernières années se comptent sur les doigts d’une main. Il y a le tourisme dont on peut se réjouir de l’embellie, grâce à des prix très compétitifs, même si ces mêmes tarifs du tourisme de masse nous scotchent à un niveau très éloigné des recettes du voisin marocain, par exemple. Il y a les exportations de l’industrie mécanique et électrique, florissantes. Il y a le phosphate, qui a repris quelques couleurs – on touche du bois ! Il y a l’investissement industriel, mais il montre quelques signes de fatigue en ce moment. Puis il y a l’agriculture, notamment le segment biologique, lequel, sans faire de bruit, bluffe par ses performances. « L’agriculture bio a réalisé un chiffre record en matière d’exportation (430 millions de dinars), sachant que l’huile d’olive biologique a représenté plus de 46% de nos exportations en matière d’huile d’olive. La Tunisie a enregistré un bond très important en matière d’agriculture biologique, en 2017, atteignant 370 mille hectares de bio certifié. Le nombre d’opérateurs (agriculteurs, transformateurs, exportateurs) est passé de 3700 en 2016, à 7400, l’année dernière » a affirmé, mercredi 2 mai 2018, Samia Maamer, Directrice Générale de l’agriculture biologique, au ministère de l’Agriculture.

Intervenant à un séminaire sur « l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie bio en Tunisie », organisé à Tunis, par la direction générale de l’agriculture biologique, dans le cadre de la Semaine BIO 2018, (du 2 au 10 mai 2018), elle a annoncé « qu’une convention relative à la promotion de l’agrotourisme a été signée la semaine dernière, avec la Fédération belge inter-environnement Wallonie-Bruxelles« . Elle a précisé que « 6 circuits de bio-tourisme, sur les 24 programmés d’ici 2020, ont été réalisés et testés dans le cadre du partenariat lancé avec cette fédération. Il s’agit de poser la première pierre de collaboration entre le tourisme et l’agriculture« .

La Tunisie avait vu juste dès 2015

« La stratégie Bio en Tunisie, lancée en 2015, vise à bâtir un modèle tunisien de l’agriculture biologique soutenu par une meilleure gouvernance du secteur, à l’horizon 2020. Elle a deux objectifs principaux, le premier consiste à contribuer à dynamiser et à diversifier l’économie nationale à travers le développement et la valorisation du secteur de l’agriculture biologique. Il s’articule autour du développement de 20 filières de l’agriculture biologique, la création de 5 zones pilotes spécialisées en AB et de circuits de bio-tourisme dans les 24 gouvernorats et le soutien de l’exportation des produits Bio Tunisien sur le marché mondial« , a-t-elle rappelé.

« Le deuxième objectif consiste à concevoir un processus de gouvernance du secteur de l’agriculture biologique à travers le renforcement des capacités des différentes parties prenantes, la consolidation du système de contrôle des produits bio, l’amélioration de la compétitivité du produit Bio Tunisien, le suivi et l’évaluation du processus de mise en œuvre des différents programmes« . Et il ne faut pas se louper, car si le bio a le vent en poupe en Europe et offre assurément des débouchés aux producteurs tunisiens, il y a aussi ces normes européennes d’hygiène et de sécurité drastiques et qui d’ailleurs frappent régulièrement – sanctions financières – même des ténors de l’Union européenne tels que la France. Que dire de la Tunisie. Pour cette dernière il suffirait simplement, en cas de tromperie sur la marchandise, de lui fermer le marché. Vous imaginez les retombées pour le secteur bio tunisien. Alors pas de fausse manoeuvre !

Les projets avancent

S’agissant de l’état d’avancement de cette stratégie, Maamer a affirmé que « le développement des 20 filières et des 5 zones pilotes spécialisées en AB avance à pas sûrs et que les objectifs fixés d’ici 2020 seront atteints, voire dépassés« .
Et de préciser que « le secteur de l’agriculture biologique en Tunisie est un secteur prometteur et à grand potentiel pouvant atteindre 2 millions d’hectares de cultures biologiques, dont un million d’hectares d’oliveraies Bio. Sur les 1,8 million d’hectares d’oliveraies que compte actuellement, le pays, 5% seulement sont traités par des produits chimiques, ce qui fait que 95% de ces oliveraies pourraient être converties en oliveraies biologiques« .

La conclusion qu’on tire de tout cela c’est qu’à côté des terribles révélations de l’émission « Ma Lam Yokal« , sur Al Hiwar Ettounsi, au sujet des produits agricoles dans nos assiettes qui ne sont plus les mêmes, mondialisation oblige, il y a ces bonnes nouvelles du côté de l’agriculture bio. Des indicateurs qui sont du reste une voie royale pour éloigner l’épée de Damoclès des semences génétiquement modifiées, dont on ne connait toujours pas l’ampleur des dégâts sur notre santé. Pas assez de recul sans doute. Quoi qu’il en soit le lobbying intense et la pression des firmes internationales, notamment américaines, laissent très peu de marge pour tenter autre chose. Le bio est justement la solution à cette impasse. Et de ce point de vue la Tunisie a une très belle carte à jouer.

S.L.

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