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«Le ministère de l’Intérieur change de stratégie en optant pour l’offensive et l’anticipation», dit Yasser Mosbah

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Yasser Mosbah, a fait savoir que la stratégie de son département a changé d’angle pour faire la part belle à l’offensive et à l’anticipation plutôt que la défensive. D’après lui, l’accent est mis sur le renseignement et sur la vigilance ainsi qu’une gestion minutieuse de toute menace terroriste prévue. Interview :

L’attaque terroriste au Djebel Sammama et l’opération sécurité dans un quartier de Kasserine qui ont eu lieu dernièrement annoncent la reprise des actes terroristes en Tunisie après trois mois d’accalmie. Peut-on parler encore une fois de menaces terroristes sérieuses ?

Les menaces terroristes planent encore sur la Tunisie, mais il faut toujours rappeler qu’il s’agit d’un phénomène transfrontalier qui ne concerne pas seulement la Tunisie.

Le terrorisme est un phénomène international. Il frappe là où on ne l’attend pas. Il a touché sans avertir plusieurs pays du monde avec des attentats sans discrimination de lieux et de victimes. Dans ce cadre, on peut citer le cas de la France, l’Allemagne et la Belgique, et même les Etats-Unis.

Avez-vous des craintes par rapport à la fête de l’Aïd-el-Kébir ?

On ne peut pas parler de la recrudescence des menaces terroristes au cours de cette occasion, mais tout est possible, que ce soit en Tunisie ou ailleurs dans le monde.

Et pourtant, le travail sécuritaire n’est pas occasionnel, malgré le fait que toutes les précautions sont prises quand il y a ce genre d’évènement.

Pouvez-vous nous dresser un bilan actualisé des arrestations effectuées dans ce sens ?

Les unités sécuritaires ont déployé un effort louable dans ce sens. Notre département avait empêché à 1877 Tunisiens de voyager vers la Syrie et ce, durant les quatre premiers mois de l’année en cours. En plus, 1400 individus, soupçonnés d’appartenir à des organisations terroristes, ont été déférés en justice au cours de la même période.

A fin avril de cette année, 1294 personnes accusées d’appartenir à des organisations terroristes ont été arrêtées. Par contre, le nombre des affaires terroristes et celles en relation avec des réseaux d’envoi de djihadistes dans des camps d’entraînement en Libye et en Syrie s’est élevé à 931.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a mis en garde hier lundi contre un risque «d’éparpillement» des terroristes de Daech et de migration vers la Tunisie ou l’Egypte, les pays de la région les plus exposés, une fois qu’ils seront chassés de leur fief en Libye. Qu’en pensez-vous ?

C’est une affaire interne, mais une chose est sûre : La stratégie du ministère de l’Intérieur a changé d’angle pour faire la part belle à l’offensive et à l’anticipation plutôt que l’offensive. Dans cette démarche, l’accent est mis sur le renseignement et sur la vigilance ainsi qu’une gestion minutieuse de toute menace terroriste prévue.

L’Elément essentiel de cette stratégie est le rôle déterminant des citoyens, ils sont invités à réagir immédiatement à toute menace. D’ailleurs, l’opération sécuritaire au quartier Karma de Kasserine est une illustration parfaite de l’efficacité des forces de sécurité et des services de renseignements, qui ont pu localiser une cellule terroriste qui s’était barricadée dans une maison.

Ce précieux travail de renseignement doit se poursuivre inlassablement pour consolider les acquis et anticiper les actions terroristes.

Et à partir de ces éléments, on peut assurer que les unités sécuritaires et militaires sont prêtes à faire face à toute menace et à éliminer tout risque de débordement au niveau des frontières.

Les initiatives nouvelles de votre département pour relever ce défi ?

Le ministère de l’Intérieur est en train d’investir dans les nouvelles technologies dans le domaine sécuritaire. C’est très important étant donné que les technologies jouent un rôle déterminant dans la simplification du travail des unités sécuritaires.

Partant de cette idée, notre département a procédé à la mise à la disposition des forces de l’ordre un dispositif électronique, plus précisément des caméras de vidéosurveillance, pour contrôler plusieurs points sur le Grand Tunis : Les entrées, les autoroutes et les espace publics et ce, pour repérer les mouvements des terroristes et prévenir les crimes.

A ce titre, on peut citer un projet visant * l’installation de 1680 caméras pendant la première phase et ce, sur le Grand Tunis et quatre gouvernorats, à savoir Sidi Bouzid, Kasserine, Le Kef et Jendouba. Faut-il rappeler que ce projet coute 9 millions de dinars.

Ce dispositif sera par la suite généralisé. A partir de 2017, on procèdera à la mise en place de 30 points de contrôle électronique dans tous les gouvernorats, avec l’ajout de 100 points de contrôle sur le Grand Tunis.

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