A quelques jours de la rentrée scolaire 2016/2017, les instituteurs relevant du Syndicat général de l’enseignement de base ont choisi de hausser le ton pour revendiquer l’accélération de la mise en œuvre des accords conclus avec le ministère de tutelle.
Ces accords concernent la publication immédiate des amendements apportés au décret 1178 relatif à la retraite optionnelle, la publication immédiate des amendements du décret N 520-2015. Ajoutons à cela l’activation des accords du 5 décembre 2015, sans oublier l’application de l’accord du 6 avril 2015 relatif aux promotions professionnelles exceptionnelles en faveur des enseignants du primaire et le recrutement des suppléants à partir de l’année scolaire 2016/2017.
Pour le syndicat général de l’enseignement de base, cette demande est légitime dans la mesure où 10 mille postes d’enseignant dans les écoles primaires de la Tunisie sont actuellement vacants.
D’après plusieurs observateurs, la rentrée s’annonce mouvementée, surtout qu’une journée de colère a été organisée ce lundi 5 septembre 2016 devant le siège du ministère de l’Education. Cette journée de colère vient suite à un autre mouvement de protestation organisé le 1er septembre courant ; il a rassemblé un grand nombre de protestataires, venus de différentes régions du pays. Le secrétaire général du syndicat, Mastouri Gammoudi, a précisé à l’agence Tap que ce mouvement vient en réponse à la « politique d’atermoiement adoptée par l’autorité de tutelle, qui a choisi de faire la sourde oreille au lieu d’appliquer les accords conclus ».
Le syndicaliste, au nom de l’ensemble des instituteurs, n’a pas écarté une éventuelle escalade, annonçant une grève générale le 5 octobre prochain dans tous les établissements et commissariats de l’Education.
Le ministère de tutelle droit dans ses bottes!
Malgré ce climat de tension, il semble que le ministère de tutelle reste ferme dans ses orientations.
« Notre département n’a pas programmé le recrutement de nouveaux instituteurs au titre de l’année scolaire 2016-2017 », a réagi le directeur général de l’enseignement primaire au ministère de l’Education nationale, Kamel Hajjem. Lors d’une interview accordée à Africanmanager, il a précisé que cette démarche est justifiée par la situation délicate par laquelle passe actuellement le pays. « En dépit de ce climat délicat, la porte de notre ministère reste ouverte pour toute négociation et on essayera de faire de notre mieux pour satisfaire la partie syndicale », a-t-il ajouté. C’est possible, la preuve : 7 mille recrutements ont été effectués au titre de la nouvelle année scolaire dont 3 mille instituteurs, 3 mille enseignants du secondaire et mille surveillants et techniciens, a-t-il encore rappelé.
Toujours selon lui, le ministère s’engage à respecter les accords conclus avec l’organisation syndicale en ce qui concerne la situation des instituteurs suppléants. « Ce dossier fait l’objet d’un examen et s’il va y avoir de nouveaux recrutements, 50% des instituteurs suppléants seront ciblés », a-t-il ajouté.
Au-delà de ces deux questions vitales, le ministère de l’Education a parachevé toutes les études et concertations relatives au projet de réforme de l’éducation et entamera sa concrétisation dès la rentrée 2016-2017.