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Slim Chaker à Africanmanager : « On va sortir bientôt sur le marché financier international pour lever une partie des 6,4 milliards DT requis»

Le ministre des Finances, Slim Chaker a accordé à Africanmanager une interview exclusive où il a parlé du dossier de la confiscation ainsi que  de la situation économique et financière actuelle du pays.

Il a évoqué également  la crise en Libye et  son impact sur la Tunisie ainsi que les  recrutements annoncés récemment dans la fonction publique et qui ont été à l’origine d’une vive polémique.

Le ministre a annoncé aussi dans cette interview une prochaine sortie sur le marché financier international pour lever une partie des 6400 Millions de dinars à rechercher auprès des bailleurs de fonds internationaux.  Interview :

Un travail de 5 ans sur le dossier de la confiscation, quel bilan peut-on en tirer ?

En ce qui concerne les véhicules, on a vendu 34 voitures pour 1200 mille dinars et nous projetons de vendre durant cette année les voitures restantes réparties en deux sous-ensemble : Un premier est constitué  de voitures de luxe, lesquelles seront vendues sur le marché international pour absence de preneurs sur le national. La vente de ce type de voitures devrait générer des entrées en devises pour les recettes de l’Etat.
Le deuxième sous-ensemble regroupe 30 petites et moyennes voitures. On est actuellement en train de faire l’expertise de ces voitures  pour pouvoir les vendre au cours de ce premier semestre sur le marché tunisien.

Et pour les biens fonciers ?

 Entre les années 2011 et 2015,  on n’a vendu qu’une seule une villa pour un montant de 1MD. On a lancé toutefois, en 2015, 20 appels d’offres portant sur 20 dossiers de biens fonciers et nous avons y ajouté 19 autres appels d’offres. Nous projetons à travers ces appels d’offres de générer 110 millions de dinars de recettes aux caisses de l’Etat durant le premier semestre de cette année.

Et vous êtes dans quelle phase actuellement ?

Actuellement, on est dans la phase de signature des contrats et d’achèvement des procédures relatives à ces appels d’offres.

Our les entreprises  confisquées, de quel bilan peut-on parler ?

Pour les entreprises, il est à noter qu’entre les années 2011 et 2015, on a vendu 7 entreprises dont Kia Audi, Peugeot et une partie d’Ooredoo.

Cette vente a  généré des recettes de l’ordre de 1350 MD. Actuellement,  nous allons vendre 16 entreprises dont les dossiers de 8 entreprises sont déjà prêts. On va bientôt lancer les appels d’offres pour choisir les banques d’affaires qui se chargeront du processus de vente.
Concernant nos projections pour cette année, nous sommes presque sûrs de pouvoir vendre durant cette année les 8 autres entreprises. On est actuellement dans la phase de finalisation des dossiers car il ya des dossiers qui manquent de bilans et de comptes.  Une fois les dossiers préparés, nous passerons à la phase de sélection de la banque d’affaires puis à la troisième phase qui est la vente.

Quelles sont les projections en chiffres pour cette année en ce qui concerne la confiscation ?

Pour 2016, nous attendons, comme prévu dans la loi de finances 2016, des recettes de l’ordre de 200 millions de dinars.

Passons maintenant à la situation économique et financière du pays, qu’est ce que vous  en pensez ?  

Le défi est de financer le gap entre les recettes et les dépenses  qui est de l’ordre de 6,6 milliards DT dont 2 seront levés sur le marché national à travers les bons de trésor, et c’est ce qu’on est en train de faire.  C’est une étape banale et classique puisqu’on a déjà l’habitude de le faire et cela existe dans tous les pays du monde.

Puis, il ya 4,6 milliards DT que nous allons lever sur le marché financier  international, et là, nous allons bientôt sortir pour lever une partie de ce montant dont nous avons besoin pour financer le budget. Il n’y a rien d’extraordinaire parce que cela existe dans la loi de finances 2016 votée déjà par l’ARP.

  Face à ce gap de 6,6 milliards DT dont vous avez parlé, est-ce qu’on peut dire qu’on est sur le bon chemin ? 

On ne peut dire que nous sommes sur le bon chemin que lorsque nous réussirons à créer de la croissance au moins de 2,5%. Néanmoins, pour le faire, plusieurs conditions doivent être  réunies dans le pays dont les trois moteurs de croissance de l’économie, l’investissement, la croissance   et la consommation. Au niveau de l’investissement, l’Etat est en train d’investir.  Selon la loi de finances 2016, le budget alloué à l’investissement a été fixé à 5,4 milliards DT. Maintenant,  la question qui se pose est la suivante: Est-ce que l’investissement privé sera au rendez vous au non ? J’espère que oui sinon on ne pourra jamais réaliser un taux de croissance de 2,5%.

 La consommation sera  aussi au rendez-vous car nous avons déjà  donné du pouvoir d’achat grâce aux majorations salariales décidées dans les secteurs public et privé.  Ces augmentations profiteront généralement à la classe moyenne donc la consommation  demeure un moteur qui tourne.

Il ne reste alors que l’exportation qui demeure tributaire de plusieurs facteurs dont principalement la situation en Europe, notre premier marché d’exportation.

L’exportation demeure aussi tributaire de la situation en Tunisie car même s’il y a de la croissance en Europe et les Européens partiront ailleurs s’il n’y a pas de sécurité. La situation en  Libye est aussi un facteur déterminant pour la reprise de l’exportation.

Tout cela a des répercussions sur notre économie. Aujourd’hui, en Tunisie, on  est en train de gérer mais également de surveiller ce qui se passe autour de nous car tous cela impacte directement la croissance et la situation économique, financière et sécuritaire du pays.
Les recrutements annoncés récemment dans la fonction publique ont soulevé un tollé, votre réaction par rapport à cette levée de boucliers ?

Il faut expliquer qu’il ne s’agit pas de nouveaux recrutements et que cela existe dans la loi de finances 2016. Au total, il y a 16 mille dont 12 mille entre la Défense et le ministère de l’Intérieur et 4 mille entre ministères de la Santé,  de la Justice  et des Affaires sociales. Les 7 mille autres, ce sont des recrutements qui ont été prévus en 2015 mais qui n’ont pas été réalisés parce que les concours ne sont pas encore finalisés.

Il n’y a pas quelque chose de nouveau. On va juste activer pour que les gens puissent rapidement avoir de l’emploi dont ils ont besoin.

La crise en Libye, quel effet sur la Tunisie ?

La crise en Libye a certainement un effet négatif sur la Tunisie car s’il y a une guerre dans la région, les investisseurs, les touristes et les exportateurs vont fuir la Tunisie. Le coût d’une guerre en Libye sera certainement élevé pour la Tunisie.

Cela aura également un impact sur l’économie nationale surtout qu’aujourd’hui on n’exporte plus sur la Libye. Ajoutons à cela un impact sécuritaire sur les frontières tuniso-libyennes.

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