AccueilLa UNEUn économiste souligne les ratés, très coûteux, des gouvernants

Un économiste souligne les ratés, très coûteux, des gouvernants

Lors d’une conférence-débat tenue ce mardi 28 août 2018 à l’IHEC de Carthage à l’initiative de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), l’économiste Abdeljelil Bedoui a appelé à mettre en place une loi d’urgence économique pour accélérer la croissance et sauver l’économie tunisienne qui est en route vers la détérioration, selon ses dires. Cette loi d’urgence économique doit permettre au gouvernement de confisquer tous les fonds du marché parallèle et de l’évasion fiscale.

« Un plan de sauvetage économique s’avère plus qu’une nécessité (…) Nous avons besoin de mesures exceptionnelles… On n’a plus le temps pour le bricolage« , a-t-il dit.

El Bedoui a également proposé, pour sauver le pays de la crise, de changer la monnaie ou les billets de banques, de mettre en place un programme de contrôle pour certains produits importés et de réviser les conventions économiques conclues.

Outre ces recommandations, il a appelé à se concentrer sur le secteur de l’agriculture et des bâtiments comme facteurs de croissance et de richesse pour le pays : « Ce sont eux seulement qui vont faire bouger les choses« , a-t-il assuré.

Dans cet ordre d’idées, il a accusé la classe politique de vouloir accentuer cette détérioration par la transition démocratique et de s’accrocher à la moindre amélioration au niveau des indices économiques pour convaincre les gens que les choses sont en train de s’améliorer, alors que la croissance enregistrée est tributaire ou bien de facteurs naturels comme le cas de l’agriculture ou de facteurs externes provenant de l’amélioration de la croissance chez nos partenaires étrangers, a-t-il expliqué. « La crise est profonde et tous les indices économiques virent au rouge et aucune démarche radicale n’a été entamée malgré l’échec de toutes les politiques de relance économique mises en place par les gouvernements qui se sont succédé à la Révolution« , a encore dit El Bedoui.

Il a en outre indiqué que de nos jours le concept de réforme est dévoyé et le Tunisien a peur des réformes puisque ces dernières portent atteinte aujourd’hui ou bien à l’État, à sa souveraineté, aux libertés ou aux acquis sociaux.

De plus, a ajouté l’économiste, le discours politique a renoncé à l’idée de revoir le modèle de développement économique actuel alors qu’elle a été fortement défendue dans les programmes de tous les partis politiques.

Il a dans le même contexte indiqué que les politiques de relance économique entreprises par les différents gouvernements manquent de programmes de développement futurs et tout ce qui a été fait est un ensemble de mesurettes visant la gestion quotidienne de la réalité économique, dénonçant ainsi la politique visant à marginaliser les cadres et les compétences tunisiennes pour suivre des agendas partisans. « Toutes les politiques entreprises ont été inscrites dans le cadre du même modèle de développement économique qui a déjà montré ses limites depuis plusieurs années« , a-t-il soutenu.

Abdeljelil Bedoui a d’autre part assuré que l’économie tunisienne a perdu toutes ses bases : déficit énergétique, déficit budgétaire, déficit commercial, déficit institutionnel, fuite des cerveaux et enfin fuite des capitaux, laquelle fait perdre à l’État près de 60 Milliards de dollars, selon ses dires.

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