Depuis quelques jours, des appels au boycott ont pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Ils visent essentiellement les fruits, à l’instar des pommes. L’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (OTIC) a approuvé cette campagne destinée à encourager les consommateurs à boycotter ce produit dont le prix est, depuis le début de ce mois sacré, hors de la portée des bourses moyennes. En attendant des mesures concrètes, le boycott, pour le consommateur, reste un droit !
Les prix des pommes ont enregistré une hausse remarquable au début du mois sacré, atteignant presque les 20 dinars pour le seul kilogramme. Sur les marchés tunisiens on voit des étals qui regorgent de pommes de luxe et de qualité, mais qui n’attirent pas les consommateurs vu la cherté de ce produit. C’est une première depuis des années. D’ailleurs la crise chez les marchands de fruits est palpable et visible à l’œil nu.
Dans une déclaration accordée ce mardi 29 mai 2018 à Africanmanager, le président de l’OTIC, Lotfi Riahi, a affirmé que les prix de vente de tous les produits de consommation de base ont connu une hausse vertigineuse. Il a indiqué que le citoyen devrait boycotter l’achat de ces produits afin que les autorités concernées interviennent dans les plus brefs délais.
Interrogé sur la hausse des prix de vente des fruits, notamment les pommes, Riahi a précisé que l’OTIC avait lancé la campagne «tu renchéris… Je boycotte» ; il a ajouté que les spéculateurs dominent tous les marchés et qu’ils laissent filer les prix en l’absence de l’intervention des parties de tutelle et le manque de contrôle économique intensif (des équipes de contrôle insuffisantes).
Il faut rappeler que l’OTIC a lancé une application mobile qui permet d’orienter les consommateurs vers les points de vente de produits qui sont moins chers. Cette nouvelle plateforme a été mise en place avant le mois de Ramadan.De même, un numéro bleu (81104444) a été lancé, à travers lequel l’organisation répond à toutes les interrogations relatives à la consommation. L’OTIC avait aussi lancé, en partenariat avec le secteur privé, l’application Reclamy qui permet, en cas de détection d’un fait commis à l’encontre du consommateur (abus, fraudes, publicité mensongère et contrefaçons…), de faire un signalement.
On rappelle que les prix de plusieurs produits de consommation de base ont enregistré des hausses de prix, alimentant une inflation historique (viandes, poissons, légumes…). Au Maroc, les citoyens ont fait plier les autorités en observant un boycott massif qui a frappé de plein fouet des marques de produits de grand consommation. Va-t-on vers un mouvement de la même ampleur en Tunisie ? Wait and see. En tout cas pour le moment le moins qu’on puisse dire est que les commerces prospèrent encore !