Les agents de la sécurité du Musée national du Bardo n’ont pas fouillé les deux hommes lourdement armés avant leur accès au musée pour commettre l’attentat qui a fait 22 tués en mars 2015, selon les conclusions de l’enquête judiciaire menée sur la mort d’une Britannique, Sally Adey, 57 ans, mère de deux enfants tuée lors de l’attaque.
Une balle a traversé son sac à main pour se loger dans son abdomen, précise l’enquête qui ajoute que son époux, Robert, a désespérément tenté de la sauver. Celui-ci a déclaré avoir vu les deux hommes armés faire irruption dans la salle du musée en tirant des coups de feu. Quelques minutes plus tard, sa femme, agonisante, lui a adressé ces mots : «Oh mon Dieu, Rob, je suis touchée. »
Dans les minutes qui ont suivi, le mari, tenant sa femme, a barbouillé son propre visage avec le sang pour tromper les deux assaillants et leur faire croire qu’il était mort. Plus tard, tout en se cachant avec d’autres touristes dans un balcon fermé, une balle tirée de l’extérieur par les forces de sécurité tunisiennes a laissé « un trou fumant » au-dessus de sa tête.

Au cours de l’enquête sur la mort de Mme Adey, le coroner principal de la ville de Shropshire, John Ellery, a émis une ordonnance pour meurtre. Lors de l’audience de ce mercredi, une projection en circuit fermé a montré les premiers moments de panique ponctués de tirs et d’explosions dans les couloirs du musée, provoquant la terreur et la confusion parmi des dizaines de touristes.
Des photos prises de la scène montrent aussi les deux assaillants gisant dans une cage d’escalier après avoir été abattus par les forces de sécurité, ainsi que l’arsenal d’armes en leur possession, notamment des fusils d’assaut AK47, des centaines de cartouches, des munitions et des grenades.
Des séquences montrent les deux terroristes, Yassine Laabidi et Jabeur Khachnaoui se déplacer tranquillement à travers le musée, avant de se mettre à tirer des coups de feu sur les touristes qui fuyaient. Mme Adey était parmi les 22 victimes tuées dans l’attaque dont 17 étaient en croisière à bord du paquebot MSC Splendida, tandis que son mari Robert, âgé de 52 ans, a été blessé.
Ni lui, ni les deux enfants du couple n’étaient présents à l’audience. Le coroner en chef Ellery a entendu la déposition de l’inspecteur Simon Harding, de la brigade de lutte contre le terrorisme SO15, qui a déclaré que les attaquants, formés dans un camp djihadiste en Libye, ont accédé à l’intérieur du musée à travers la porte principale, après y avoir été autorisés.
« Bien qu’il y ait une présence sécuritaire au niveau de la porte principale, il n’était pas de règle de fouiller les piétons ou tous les véhicules, et Laabidi et Khachnaoui ont accédé au musée sans être inquiétés concernant les sacs qu’ils portaient et qui contenaient les armes qu’ils utiliseront plus tard », a dit le policier qui a ajouté qu’il n’y avait eu aucune preuve qu’une attaque était «raisonnablement prévisible» à l’époque.
Drôle de sécurité dans notre pays qui paye les pots cassés.