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Turquie : Les putschistes font chou blanc. Erdogan reprend le pouvoir, Ghannouchi pavoise

La prise du pouvoir par les militaires rebelles turcs n’aura été que très courte durée. L’armée  a annoncé samedi matin la fin de la tentative de putsch sanglante,  mais le président Recep Tayyip Erdogan exhortait la foule à rester dans les rues pour faire face à une éventuelle « nouvelle flambée ».

« Cette tentative de coup a été mise en échec », a dit devant la presse à Istanbul le général Ümit Dündar, chef de l’armée turque par intérim, confirmant que 90 personnes – 41 policiers, deux soldats et 47 civils – avaient été tuées dans les violences qui ont opposé les rebelles aux forces loyalistes ainsi qu’à des dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues du pays.

Malgré cette annonce, le président Erdogan a demandé aux Turcs de rester dans les rues. « Nous devons continuer à être maîtres des rues (…) car une nouvelle flambée est toujours possible », a-t-il déclaré dans un message sur Twitter.

Les affrontements, avec avions de chasse et chars, ont donné lieu à des scènes de violences inédites à Ankara et Istanbul depuis des décennies, note l’AFP  Outre les 90 morts, ils ont fait plus de 1.100 blessés, selon le dernier bilan de l’agence pro-gouvernementale Anadolu. L’armée a également annoncé que 104 putschistes avaient été abattus.

Des dizaines de milliers de personnes, brandissant souvent des drapeaux turcs, ont bravé les militaires rebelles, grimpant sur les chars déployés dans les rues ou se rendant à l’aéroport d’Istanbul pour accueillir Erdogan, rentré précipitamment de vacances dans la mégalopole dont il fut longtemps maire et qui est son fief.

C’est peu avant minuit (heure locale) qu’un communiqué des « forces armées turques » avait annoncé la proclamation de la loi martiale et d’un couvre-feu dans tout le pays, après des déploiements de troupes notamment à Istanbul et dans la capitale Ankara.

Les putschistes ont justifié leur « prise de pouvoir totale » par la nécessité d' »assurer et restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l’Homme et les libertés et laisser la loi suprême du pays prévaloir ».

Mais Erdogan,  a accusé les  rebelles d’être liés à son ennemi juré l’imam Fethullah Gülen, un ancien allié exilé depuis des années aux États-Unis. Depuis Marmaris (ouest) où il était en vacances, il a immédiatement appelé la population à s’opposer au putsch, dans une intervention en direct à la télévision depuis un téléphone portable.

« Il y a en Turquie un gouvernement et un président élus par le peuple » et « si Dieu le veut, nous allons surmonter cette épreuve », a-t-il lancé.

« Ceux qui sont descendus avec des chars seront capturés », a-t-il renchéri à son arrivée à l’aéroport d’Istanbul, dénonçant une « trahison » devant une foule compacte de sympathisants. Et de féliciter les Turcs pour être descendus « par millions » dans les rues, notamment sur l’emblématique place Taksim à Istanbul, noire de manifestants conspuant les putschistes.

De nombreux hauts responsables militaires s’étaient désolidarisés publiquement dans la nuit des putschistes, dénonçant « un acte illégal » et appelant les rebelles à regagner leurs casernes.

Plus de 1.500 militaires ont été arrêtés suite à la tentative de putsch, selon une source officielle, alors que 200 soldats, qui étaient retranchés à l’état-major, se sont rendus. Et le général Dündar a promis « de nettoyer l’armée des membres de structures parallèles », dans une référence évidente aux fidèles de Fethullah Gülen.

Samedi au petit matin, des dizaines de soldats se rendaient aux forces de sécurité sur un des ponts sur le Bosphore à Istanbul, où les rebelles avaient dans la nuit ouvert le feu sur des civils, souligna l’AFP qui faisait état de  tirs sporadiques qui résonnaient encore dans certains quartiers d’Istanbul et Ankara, alors que le Parlement turc siégeait  en session extraordinaire.

Dans la capitale, un avion avait largué tôt samedi une bombe près du palais présidentiel, aux abords duquel des avions de chasse F-16 ont bombardé des chars de rebelles, selon la présidence, et . Erdogan a déclaré que l’hôtel où il se trouvait en vacances avait été bombardé après son départ.

« Tentative idiote »

Les condamnations internationales se sont multipliées contre ce que le Premier ministre Yildirim a qualifié de tentative « idiote », « vouée à l’échec ».

A Tunis, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a publié samedi peu après midi sur sa page officiel un bref communiqué libellée en ces termes : « Louanges à Dieu. Félicitations au peuple turc pour avoir mis en échec le complot contre la démocratie ».

Vendredi soir, sur le même support, il avait exprimé le « refus et la condamnation énergique » par le mouvement Ennahdha de « cette tentative de coup d’Etat qui viole la volonté du peuple turc et de ses institutions constitutionnelles démocratiques », assurant le peuple turc et ses forces civiles  de « notre entière solidarité et notre soutien à la légalité et la légitimité démocratique », tout en saluant « le sursaut du peuple turc et toutes forces politiques pour déjouer cette tentative de complot ».

Ailleurs, le président américain Barack Obama a appelé à soutenir le gouvernement turc « démocratiquement élu », et l’Union européenne a demandé un « retour rapide à l’ordre constitutionnel » assurant « soutenir totalement le gouvernement démocratiquement élu, les institutions du pays et l’État de droit ».

Dimanche matin, Moscou a estimé que cette tentative de putsch accroissait « les risques pour la stabilité régionale et internationale ».

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