AccueilLa UNETunisie : Rached Kheriji pique «les femmes de BCE»

Tunisie : Rached Kheriji pique «les femmes de BCE»

Voici, en théorie (Photo du bas), ce à quoi devrait ressembler la gente féminine capable de voter pour le parti islamiste Ennahdha, lors des prochaines municipales. Des femmes généralement enturbannées de foulards, et ne laissant paraître de leurs corps que les mains et le visage, en application d’une version modernisée de la Chariaa. Des femmes qui croient encore qu’Ennahdha est le parti de Dieu et qu’il est fait d’hommes qui ont peur de Dieu, dans un lectorat fait essentiellement de petites gens, pieuses et croyant suivre ainsi les préceptes de l’Islam.

Costard chic bleu marine, et cravate rose parée d’un pin à l’effigie du drapeau tunisien et micro à la main, le chef d’Ennahdha change de look et part à la pêche aux nouvelles ouailles féminines qui changeraient le look de tout son parti aussi. Des femmes modernes, librement vêtues, certes croyantes, mais loin de suivre les préceptes d’un Islam à la Nahdha.

Faute d’adhérentes directes, qui atténueraient l’âpreté d’une image faite d’anciens prisonniers avec leurs années de braise creusées dans les traits de leurs visages, barbus et tamponnés au front, comme un symbole de piété qui les ferait reconnaître le jour du jugement dernier et leur donnerait accès direct au paradis et ses « houris », ce que cherche désormais le Cheikh c’est une nouvelle race de fans au féminin.

L’objectif de cette nouvelle stratégie de communication visuelle a aussi amené le parti islamiste à s’ouvrir sur ce qu’il appelle les «indépendants». Des candidats, et surtout des candidates qu’aucun autre parti ne courrait, tant les places sont déjà distribuées entre coquins et copains. Des candidats auxquels Ennahdha offre l’opportunité de faire la une de ses nouvelles listes électorales pour les prochaines municipales. Des candidats et surtout candidates qui confirmeraient qu’Ennahdha n’est pas faite que de Nahdhaouis, mais s’ouvre à tout le monde. Nous avons contacté les services de communication du parti Ennahdha pour connaître le taux de présence des femmes sur les listes de ce parti pour les municipales, ainsi que celui des «indépendants». On attend toujours la réponse !

Mais le véritable enjeu de cette «ouverture», ce sont les femmes dont le vote a été déterminant lors des législatives et des présidentielles de 2014. Les femmes dont le rôle a aussi été déterminant dans la lutte de la société civile contre les tentatives du parti islamiste au sein de la Troïka en 2011 et jusqu’à 2013 de changement du modèle sociétal de la Tunisie. Tête de pont de cette nouvelle Ennahdha dont le vieux leader tente de colorier l’image, Rached Kheriji s’engage désormais dans une tentative de hold-up sur les «femmes de Béji Caïed Essebssi», des femmes qui avaient fait la réussite de BCE et de son parti. Cela, d’autant qu’il semble désormais être «tendance» de se prendre en «Selfie» aux côtés de celui qu’on dessine comme l’homme fort de Tunisie et ce dernier n’y rechigne pas, se laisse faire et publie même ces images sur sa page fb officielle.

Il faut se rendre à l’évidence. Une partie des Tunisiennes, comme les Tunisiens, semblent avoir la mémoire courte. Elles semblent avoir déjà pardonné, bien avant le Tribunal Administratif qui a effacé tout de leurs anciens casiers judiciaires, à celui qui a le pied dans l’étrier du pouvoir, plus vite que celui qui en a été descendu. Des femmes qui ont vite fait d’oublier son livre «Entre le Coran et la réalité des musulmans» où Rached Kheriji parle longuement de la femme comme d’un objet sexuel et dont il faisait même la promotion, le 7 mars 2015 sur sa page facebook officielle. Elles semblent aussi avoir oublié l’enquête parlementaire sur les réseaux d’envoi d’enfants tunisiens dans les zones de guerre, qui n’a pas encore donné ses résultats. Elles ont aussi oublié Le Bardo et d’autres lieux de manifestations contre le parti islamiste, conduites par des femmes. Mais cela est une autre histoire !

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1 COMMENTAIRE

  1. Votre article traduit un parti-pris flagrant. Le fait de l’appeler Khriji veut tout dire. Mais sachez que vous ne pouvez rien faire pour changer la donne ! Autant vous êtes anti-islamiste, autant Ghannouchi continue à survoler tout le monde, malgré vous !

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