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Tunisie-Scandale : Qui fait les nominations à Tunisair ? Non, ce n’est pas la PDG !

Il y a quelques semaines, la compagnie nationale de transport aérien en Tunisie (Tunisair) organisait un concours interne pour la nomination à des postes à l’étranger, c’est-à-dire les capitales étrangères desservies par Tunisair. Ce n’était pas des postes pour de hauts cadres, mais tout le monde voulait partir et certains faisaient des pieds et des mains pour y être nommés. Ce n’était pas encore les postes de représentant et représentant général, mais des postes de chef de centre d’exploitation, chef d’escale et chef administratif et financier. Et certains faisaient des interventions à tous les niveaux pour rafler  l’un des postes. La guerre fait en tout cas actuellement rage à Tunisair.

Le 6 mai dernier, les résultats des 3 premiers concours étaient enfin connus, mais pas encore officialisés par la PDG de Tunisair, qui ne semble pas encore être maître des lieux.

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C’est en effet le ministre du Transport, Anis Ghedira, qui demande à voir les résultats avant leur publication, sous couvert d’une demande qui lui aurait été faite par le chef du gouvernement, Habib Essid. Les deux, si l’on croit qu’Essid aurait réellement fait cette demande incongrue à son ministre du Transport, voulaient voir qui a été nommé et à quel poste, comme si c’était eux les concernés et non la PDG de Tunisair.

Ce dont nous sommes sûrs, c’est que le ministre du Transport introduira plus d’un changement à la liste des nominés, notamment au poste de Paris et Istanbul. Des changements qui pourraient même remettre en cause tout le concours en entier, dans le sens où des personnes qui ont été classées premières dans le concours pour tel poste se voient rétrograder en seconde place pour donner le poste à telle personne en lieu et place de celle que le concours a désignée.

Prise au dépourvue et pressée par le syndicat qui était au courant du résultat des trois concours, la PDG aurait renvoyé une lettre au ministre, lui rappelant que la gestion des ressources humaines et les nominations au sein de l’entreprise restent du domaine exclusif de la direction générale. Dans la même lettre, elle lui aurait fait part d’informations sur quelques uns des noms que le ministre semblait vouloir soutenir de toutes ses forces.

Manifestement sourd à la loi et aux règles de bonne gestion et adepte de la politique des instructions de l’ancien régime, c’est au stylo vert qu’il répond à celle qu’il considère certainement comme sa subalterne par un «veuillez appliquer les instructions». Une directive qu’on croyait pourtant révolue avec l’ère Ben Ali. Une directive, celle des instructions, qui a mené plus d’un ancien ministre de Ben ali devant la justice.

Reste à savoir qui sont ces personnes que le ministre soutient mordicus. Pourquoi le ministre les impose-t-il et à quelle fin ou pour le compte de qui ? Pourquoi le ministre, théoriquement gardien du temple et garant de l’application de la loi et de la bonne gestion, agit-il ainsi, en déni complet de l’autorité de la première responsable de l’entreprise. Aurait-elle fauté pour qu’il intervienne de la sorte dans sa gestion quotidienne ? Il s’agit pourtant de simples résultats d’un concours, devant lequel tous les employés de Tunisair étaient supposés être égaux et ne plus être, depuis et grâce à la révolution, obligés de connaître une personnalité haut placée et faire usage d’interventionnisme pour accéder à un poste auquel il avait droit, que le ministre du Transport renie d’une simple instruction !

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