AccueilLa UNETunisie-Turquie : Le pays qui défonce, légalement, l’économie locale !

Tunisie-Turquie : Le pays qui défonce, légalement, l’économie locale !

La Tunisie fait commerce avec 172 pays, selon des chiffres de l’INS, relatifs au commerce extérieur pour les 11 premiers mois 2016. Avec 100 d’entre eux, la balance commerciale est déficitaire. A moins que l’INS ne se soit trompé, le montant total de ce déficit est de 11628 Milliards MDT, c’est-à-dire 11,628 Milliards DT. Trois pays représentent plus de la moitié de cet énorme déficit (6,014 milliards DT). Il s’agit, par ordre de grandeur, de la Chine avec plus de 3 Milliards, de la Turquie avec plus de 1,33 Milliards DT et de la Russie avec plus de 1,21 Milliards DT en moins d’une année.

On n’a pas pu trouver chez l’INS le type de marchandises qu’on importe de la Chine et de la Russie, des économies différentes de la Tunisie, bien que nous en ayons fait la demande. Le cas est différent avec la Turquie. Ce pays est en effet un concurrent direct de la Tunisie sur plus d’un produit et notamment les produits agricoles et le textile.

Avec le partenaire turc, la Tunisie a importé pour l’équivalent de 1,6 Milliards DT pour des exportations de 0,341 Milliard DT. Autant dire des «Peanuts» ou cacahuètes. Les deux pays sont pourtant liés par un accord de libre-échange. Un accord signé du temps du gouvernement de la Troïka. En effet, le 24 septembre 2013, 120 députés de l’ANC ont ratifié un accord visant «la création d’une zone de libre-échange (ZLE) entre la Tunisie et la Turquie qui portera sur les produits agricoles, les produits agricoles transformés et les produits de la pêche maritime».

Samir Majoul, vice- président à l’UTICA, avait alors déclaré «n’avoir pas été informé du contenu de cet accord qui concerne, en premier lieu, les opérateurs économiques », et que «une telle décision ne peut être prise sans concertation avec des acteurs économiques». Et de s’exclamer, «quel intérêt d’établir une zone de libre-échange entre deux économies concurrentes ?». Il ne s’était alors jamais fait autant réprimander. Mais c’étaient les «révolutionnaires» de l’ANC !

Le commerce parallèle explosant après 2011, mais aussi l’importation sauvage utilisée parfois aussi par certaines entreprises officiellement installées, le prêt-à-porter made in Turkey a inondé le marché tunisien sur lequel on trouve très rarement du made in Tunisia ou même du fabriqué en Tunisie pour le compte des offshores qui trouve beaucoup de difficultés administratives à s’écouler en Tunisie.

Même chose ou presque pour les produits agricoles. Dernièrement sur Al Hiwar Attounissi, le ministre tunisien de l’Agriculture évoquait le cas des grains de tournesol, cultivés en Tunisie, mais ne se vendant plus à cause de la haute concurrence des produits turcs boostés par le dumping officiel en transport et en ressources hydriques.

Or, dans chaque accord de libre-échange, il y a des clauses de sauvegarde, surtout lorsque les économies sont comparables et concurrentielles. Ces clauses ne semblent pas avoir été soulevées pour protéger les agriculteurs tunisiens. Le ministre Ettaïeb avait évoqué la possibilité de révision de l’accord avec la Turquie, volonté que nous n’avions pas trouvée aussi ferme, dans un entretien téléphonique avec son collègue du commerce. Il reste cependant le secteur textile tunisien qui pâtit lourdement de ce libre-échange non-équilibré et non-équitable avec la Turquie.

Notons, enfin, que la France, premier partenaire de la Tunisie dans une Europe avec laquelle la Tunisie est en libre-échange, est le seul pays avec lequel la balance commerciale est positive et pas de peu. En effet, au terme des 11 premiers mois de cette année, la balance est bénéficiaire de 2611,6 MDT …pour le compte de la Tunisie !

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