AccueilLa UNE88 % des chefs d’entreprise tunisiens sont mécontents de la situation politique

88 % des chefs d’entreprise tunisiens sont mécontents de la situation politique

AM & EY

Ernest & Youg Tunisie vient de rendre public son dernier baromètre des affaires en Tunisie. Un document qui, à notre sens, comble le vide laissé par une organisation patronale, l’Utica embourbée dans ses dissensions internes,  silencieuse dans une structure presque « hors la loi » depuis janvier dernier, dans la mesure où le congrès qui devait renouveler la gouvernance de l’Utica n’a toujours pas eu lieu. Une structure syndicale qui ne parle plus, n’appuie personne et ne défend nul autre, sauf par quelques communiqués insipides, alors que ses adhérents sont aussi des citoyens qui ont leur avis sur ce qui se passe dans leur pays. Et c’est cet avis, une sorte de première, qu’on ne retrouve pas dans d’autres bartomètres.

  • 80 % de mécontents de la situation politique en vigueur

Et ce n’est qu’à travers cet autre genre de baromètres, celui de EY, qu’on apprend que 88 % (Total entre mauvaise et plutôt mauvaise) des chefs d’entreprise ne sont pas contents de la situation politique en Tunisie. Un chiffre, qui pourrait expliquer la cabale dont ils font l’objet depuis le 25 juillet 2021, même si le chef de tout l’Etat répète tout à fait le contraire, et alors  que la radio privée Essaida fait état de l’existence d’une liste, extensible, de 1.500 d’hommes d’affaires sur la liste « S17 », et donc interdits de voyage, dont des experts et des hommes de médias.

Une situation, qui a un impact direct sur les affaires, d’où le chiffre de 54 % des chefs d’entreprise, qui estiment que la continuité de leurs activités pourrait être menacée alors qu’ils étaient 63% à faire ce constat en 2021 et 55 % en 2020.

EY précise que « le baromètre EY 2023 a été réalisé pendant une période marquée par l’impact de la crise économique, politique et sociale en Tunisie. Malgré ce contexte difficile, les réponses des dirigeants ont révélé un certain regain d’optimisme au sein des entreprises tunisiennes, annonçant les prémices d’une reprise de leur développement ».

Selon le communiqué d’EY aussi, « les résultats du baromètre mettent en évidence que les chefs d’entreprise ont fait preuve d’une grande résilience. Effectivement, au niveau de la performance commerciale, la part des chefs d’entreprise ayant constaté une amélioration de leur activité a été multipliée par deux, passant de 26 % à 56%. Les tendances sectorielles nous révèlent que 65% des établissements financiers ont connu principalement une amélioration de leurs chiffres d’affaires.

  • Ils demandent plus de visibilité et plus de certitude

Préférant ne pas commenter le volet politique du baromètre, Noureddine Hajji, Managing Partner EY Tunisie, estime que « le signe le plus positif à mes yeux reste l’intégration des enjeux majeurs de la compétitivité des entreprises. Une part importante des entreprises semble être engagée dans les projets de digitalisation de leur activité et une bonne partie reconnaît également que la transition écologique reste un impératif majeur dans un avenir très prévisible. Reste que cette prise de conscience doit être  traduite sur le terrain parce que c’est sur ces 2 leviers, technologie et économie verte, que se joue leur place dans l’économie de demain ».

Tout aussi optimiste, Sami Zaoui, Associé EY consulting, trouve que « l’édition 2023 du baromètre des entreprises nous confirme encore une fois la capacité de l’entreprise tunisienne, dans un environnement qui est jugé par elle-même défavorable, à avancer et à se réinventer. Il exprime une volonté extrêmement forte des dirigeants d’entreprise d’aller de l’avant malgré un climat d’affaires jugé par près des ¾ des répondants négatif ».

Et comme pour nuancer l’optimisme de ses deux collègues, Mounir Ghazali pense plutôt que « ces anticipations positives des chefs d’entreprise quant à l’évolution de leurs activités, ont besoin de plus de visibilité, de plus de certitude au niveau des politiques publiques et des politiques générales des gouvernements, pour qu’elles puissent réellement se transformer en décisions et en projets d’investissement qui sont à même d’amener une création d’emplois et une augmentation de la richesse du pays ». 

Puisse cette dernière remarque de Mounir Ghazali, et tout le baromètre d’EY, apporter une réponse chiffrée à la question présidentielle de savoir pourquoi l’investissement ne va pas en Tunisie.

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