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La Tunisie n’a pas touché un sou de l’argent convenu avec l’UE, toujours gelé par Bruxelles

Célébré en grande pompe, l’accord entre la Tunisie en l’Union européenne sur la migration  est encore dans les cartons, et le gouvernement tunisien n’en a pas encaissé un rouge liard, les fonds étant toujours gelés à Bruxelles, comme l’a reconnu le directeur général du département européen du voisinage, Gert Jan Koopman, au motif, a-t-il expliqué, que  « les négociations pour débloquer le financement venaient tout juste de commencer ».

En fait , il appert de plus en plus que Bruxelles a pris le parti de traîner les pieds ne voyant rien venir ou si peu du côté des arrivées sur le continent européen alors qu’il n’a pas été  constaté  que les traversées en bateau n’ont pas décru et que, à tout le moins, il est encore trop tôt pour qu’il en soit ainsi.

Pourtant, la  Commission européenne avait  salué en son temps (juillet dernier) l’accord, désormais controversé comme un modèle pour freiner la migration en provenance d’Afrique du Nord, laissant la porte ouverte à des accords similaires avec l’Égypte et le Maroc.

L’accord offre des millions d’euros au gouvernement  tunisien en échange d’une aide pour bloquer les bateaux transportant des migrants, après que les arrivées en provenance du pays vers l’Europe ont quintuplé au cours des 12 derniers mois.

« Hier, nous nous sommes entendus à mon niveau pour nous assurer que cette question soit avancée le plus rapidement possible », a déclaré Koopman à la commission des affaires étrangères du Parlement européen, suggérant qu’il avait pour objectif de conclure un accord dans les prochaines semaines.

L’accord prévoit 105 millions d’euros pour soutenir les opérations de contrôle des frontières de la Tunisie, et 150 millions d’euros supplémentaires pour soutenir le budget du pays dans un contexte d’inflation galopante.

L’UE a promis 900 millions d’euros supplémentaires seulement si la Tunisie accepte de ratifier un plan de sauvetage du Fonds monétaire international.

Cité par Politico, le responsable européen a balayé les critiques selon lesquelles l’augmentation de 69 pour cent du nombre de migrants de la Tunisie vers l’Europe après la signature de l’accord indiquait que celui-ci ne fonctionnait pas.

« Il est très clair qu’il serait beaucoup trop tôt pour supposer que cela puisse donner aujourd’hui des résultats », a déclaré Koopman aux parlementaires européens, ajoutant que des éléments clés de l’accord n’avaient toujours pas été mis en œuvre.

Il a souligné que les fonds européens accordés à la Tunisie devraient renforcer la capacité de ses garde-côtes à repousser les petits bateaux à destination de l’Europe. Il a également laissé entendre que le pays devait renforcer ses frontières extérieures, car les migrants qui se rendent en Europe proviennent généralement de pays étrangers, notamment de Guinée, de Côte d’Ivoire, d’Égypte, du Bangladesh et du Pakistan.

L’impératif de stabilité en Méditerranée

Jeudi, des députés européens  influents ont averti que « la capacité de l’UE à faire face à l’immigration clandestine en provenance de Tunisie pourrait être en chute libre ». Une mise en garde lancée  dans l’enceinte de la commission des affaires étrangères du Parlement européen  qui discutait de l’impact de l’accord  de juillet entre le gouvernement tunisien et Bruxelles.

Articulé autour de cinq axes, l’accord offre  divers avantages économiques à la Tunisie, notamment un meilleur accès aux visas pour les étudiants tunisiens vers l’UE et des investissements verts, à condition que les autorités locales collaborent pour mettre un terme au départ des bateaux de migrants traversant la Méditerranée et aidant au rapatriement de faux demandeurs d’asile.

L’accord a suscité l’inquiétude parmi plusieurs États membres – de plus en plus en Allemagne – qui se sont sentis snobés par l’initiative lancée par la Commission européenne et Meloni. Les groupes de défense des droits de l’homme ont lié l’accord à une montée des attaques xénophobes en Tunisie contre les migrants africains en transit par le pays.

Lors de la réunion de jeudi, l’eurodéputé allemand CDU Michael Gahler a évoqué le « fait gênant » que les 255 millions d’euros de fonds offerts à la Tunisie sont dérisoires en comparaison d’un récent accord d’un demi-milliard de dollars entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite. De toute évidence, les Tunisiens ont d’autres partenaires potentiels que l’UE.

De nombreux experts, cités par European Conservative, affirment que « l’économie tunisienne reste relativement en lambeaux alors que le FMI attend d’approuver un plan de sauvetage de 900 millions d’euros pour le pays en difficulté ». Mais, Gert Jan Koopman, a défendu la manière dont la Commission gère la relation avec la Tunisie, déclarant que la capacité de l’Europe à éviter de travailler avec des régimes autoritaires était un « luxe que nous ne pouvons pas nous permettre ».

Koopman a également souligné son souhait que les fonds de l’UE soient utilisés pour rendre le service de sauveteurs tunisien pleinement opérationnel, car il a signalé une multiplication par cinq du nombre de migrations illégales embarquant vers l’Europe depuis la Tunisie l’année dernière.

Même si l’on craint que le gouvernement tunisien ne revienne sur ses promesses de lutter contre l’immigration clandestine, l’accord Tunisie-UE a été salué par l’eurodéputé du Rassemblement National, Thierry Mariani, qui a souligné la nécessité d’une stabilité à travers la Méditerranée pour faire face à la crise de l’asile.

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1 COMMENTAIRE

  1. Il est nécessaire de dresser un planning de déblocage des fonds Européens compte tenu des efforts consentis par la Tunisie en matière de blocage du flux migratoire à partir de la Tunisie, ce blocage ne sera que partiel vu les difficultés qu’il pose, au fur et à mesure il s’améliore par des diminutions de bateaux des immigrés. Si la Tunisie n’appliquait pas les critères de blocage, le flux des immigrés serait plus important que l’actuel. Faut-il revenir aux conditions d’empêchement des immigrés subsahariens proposées par le Chef d’Etat KS à savoir soigner la maladie avant son apparition, c’est à dire aider les pays africains à créer de l’emploi à ces immigrés pour les fixer ses eux et non les empêcher de traverser la méditerranée avec le risque de mort. L’UE ne cherche que les facilités des choses.

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