Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi, très actif en ce moment et pas timoré dans ses propos, s’est attaqué à un tabou, une institution : La séance unique. Dans un entretien avec le journal Al Chourouk publié dimanche 11 mars 2018, il a appelé à mettre fin à la séance unique, que les citoyens commencent déjà à guetter.
«Il n’est pas normal que le Tunisien travaille à mi-temps, voire moins, durant le tiers de l’année, tout en consommant l’énergie de manière exagérée dans les administrations», assène-t-il. Il a enfoncé le clou en ajoutant que le fait d’avoir des milliers d’employés qui touchent des salaires, surtout dans le secteur public, sans travailler ou produire suffisamment, dans le mépris le plus total du contexte difficile du pays, est absurde.
Abassi invite le gouvernement et l’Assemblée des représentants du peuple à prendre leurs responsabilité et à avoir le courage de stopper net «ces pratiques nuisibles».
Le patron de la BCT a par ailleurs affirmé que sortir la Tunisie de l’ornière est possible mais à condition d’accomplir les réformes qu’il faut et d’adopter les solutions adaptées à la situation. «Le premier défi est le retour au travail. Nous avons un gros potentiel dans différents domaines, tels que l’industrie pharmaceutique, le textile, les nouvelles technologies…», a-t-il indiqué.
S’agissant de l’endettement extérieur, il a déclaré qu’il n’est plus soutenable et qu’il faut désormais compter sur soi-même. «Il n’est plus possible de parler du modèle tunisien comme l’exemple à suivre puisque notre échec sur le plan économique est patent. Maintenant on évoque d’autres expériences comme celle de la Libye, dont la santé économique et financière est meilleure que la nôtre», a lâché Abassi…