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Tunisie : À en croire Alaya et Abassi, il ne faut pas s’attendre à un miracle

Repenser les fondements de l’économie nationale, lesquels ne sont plus adaptés ni à l’époque, ni aux changements sociaux, nationaux ou internationaux, tous les experts, et même le gouvernement, sont d’accord là-dessus, mais comment ? C’est ça la question. C’est même devenu un vrai casse-tête, notamment ces dernières années, une affaire sur laquelle toutes les politiques économiques se sont cassé les dents à cause des solutions de facilité qu’elles ont usitées, selon le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi. Des remèdes, des vrais, lui en-a-t-il ? Peut-être, mais ce qu’il dit dans le fond n’est pas différent de ce que disaient son prédécesseur, Chedly Ayari et ses collaborateurs. Donc pour ceux qui s’attendaient à ce que Abassi use de la langue de bois, qu’il mette sous le tapis les vrais problèmes du pays et surtout les efforts que chacun devra faire pour le relever, le nouveau patron de la BCT a montré la couleur : Il sera un vrai poil à gratter, histoire avant tout de situer les responsabilités et d’anticiper le moment où on lui mettra sur le dos les échecs de tous, une habitude, hélas, chez le chef du gouvernement, Youssef Chahed.  Néji Jalloul, Lamia Zribi, Chedly Ayari, etc., en savent quelque chose.

Les mauvais chiffres d’Alaya

La Tunisie devrait s’adapter aux nouvelles exigences de l’économie et de la société tunisienne, a souligné l’économiste Hechmi Alaya, lors d’une journée d’étude parlementaire tenue samedi 10 mars 2018, au Bardo, sur le thème « La Tunisie à l’heure des défis économiques ».

Le monde a changé, les systèmes de production et de distribution ont changé et les économies dans le monde ont changé alors qu’en Tunisie, rien n’a changé, a-t-il encore dit, expliquant qu’il faut « s’intégrer et s’adapter aux nouvelles règles de l’économie nouvelle et sortir de notre cocon« . L’inflation, la détérioration du dinar, l’augmentation des dettes extérieures et intérieures et l’aggravation du déficit commercial sont autant d’indicateurs qui décrivent la situation de l’économie nationale et montrent que le pays connait une mauvaise passe et souffre d’une crise profonde, laquelle perdure depuis une décennie et s’est approfondie après la révolution, a-t-il dit.

Le taux de croissance a atteint en 2017, 1,9%, contre 4,5% en 2007. Durant cette décennie, le revenu moyen par habitant en dollars est passé de plus de 4300 dollars à 3520 dollars à fin de 2017, a-t-il affirmé, ajoutant que le pays a perdu depuis la fin des années 2000 plus de 350 entreprises industrielles.

L’économiste s’est référé aux données de l’Organisation internationale du travail, selon lesquelles le taux de l’emploi est estimé à moins de 40% en Tunisie, contre 58% en Afrique et 60% dans le monde.
L’économiste a également évoqué la détérioration du système de l’enseignement supérieur en Tunisie, en tant que facteur contribuant à la dégradation de l’économie nationale et à l’exacerbation de la crise actuelle, ajoutant que la Tunisie dispose de ressources humaines très importantes qui ne sont pas exploitées pour construire l’avenir du pays.

Parmi les raisons de la dégradation de l’économie, il a cité l’absence d’une vision future pour l’économie ou d’une stratégie de long terme, outre la mauvaise gestion des affaires financières et publiques.

Le remède de cheval d’Abassi

De son coté, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a indiqué que la situation économique en Tunisie est « difficile » mais les deux premiers mois de 2018 ont enregistré quelques indicateurs positifs grâce à l’amélioration des indicateurs dans les industries manufacturières et le retour de l’exportation des produits tunisiens et du tourisme.

Il a mis l’accent sur la nécessité de la prise des « bonnes décisions » qui peuvent être parfois « douloureuses » et de rétablir la confiance sociale, économique et politique afin de sortir le pays de la crise actuelle.

Il a souligné l’importance du changement du modèle économique, du renforcement de la compétitivité et la productivité et de la promotion de nouveaux secteurs prometteurs tels que les TIC, dont le taux de croissance varie entre 15 à 25%, d’encourager et de repenser les secteurs qui ont déjà fait leurs preuves comme le textile et le tourisme.

Abassi a en outre insisté sur l’importance du retour à la valeur travail, laquelle est impérative pour relancer l’économie nationale et surmonter la crise actuelle.

TAP

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