AccueilLa UNEBillets de banque détériorés, vieux problème toujours d’actualité

Billets de banque détériorés, vieux problème toujours d’actualité

Les billets de banque détériorés en circulation en Tunisie continuent d’être un motif de plainte pour beaucoup de Tunisiens au vu des problèmes et embrouilles qu’ils leur occasionnent.

Ce vendredi 23 juin, un citoyen a dit à African Manager avoir retiré, le matin, d’une banque de  la place, la somme de 500 dinars en billets de banque de 20 dinars dans l’intention de les expédier par mandat postal à une tierce personne, mais la guichetière de la poste les a refusés, les trouvant tous abîmés et scotchés pour soi disant cacher leur état de dégradation. Le citoyen a été contraint d’aller les échanger contre des billets en bon état auprès de la Banque centrale de Tunisie dont les employés ont accepté l’échange sans quelques remarques signifiant que le citoyen aurait dû refuser de les empocher.

La question ne date pas d’aujourd’hui. En octobre 2008, soit deux ans avant la révolution tunisienne, un média électronique tunisien a publié une doléance d’une citoyenne qui dit en substance : « l’on se demande si la banque centrale fait de temps à autre des campagnes pour retirer les vieux billets et pièces de monnaie en circulation au vu de leur état d’extrême détérioration. Les Tunisiens vouent un piètre traitement à leur monnaie. Les billets de 10 et 20 dinars avec de l’écriture dessus, déchirés ou abîmés, des pièces noircies tellement usées, car circulant d’une personne à une autre, du gargotier qui est tantôt en train de préparer des sandwichs et des pizzas tantôt en train d’encaisser l’argent sans même s’essuyer les mains, jusqu’au mécanicien qui, les mains dans le bouillis, glisse sa main dans sa poche pour envoyer son apprenti lui chercher une pièce dans le marché aux puces.

« Tout cet argent sale devrait disparaître de la circulation. L’autre jour, dans une banque, une touriste a refusé d’accepter un billet de 20 dinars, et l’a rendu au guichetier de change, car, dans un état d’altération avancée. Venant d’une citoyenne européenne, cette réaction est tout à fait compréhensible, car, la valeur d’un billet dépend aussi de son état.

Pour exemple, c’est très rare de tomber sur des euros en Europe qui soient aussi abîmés que le sont certains de nos dinars ».

Complainte de la BCT

Cinq ans plus tard, en novembre 2013, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a exhorté, dans un communiqué,  les Tunisiens « à cesser d’inscrire des slogans politiques sur les billets de 10 et 20 dinars ».

Les réseaux sociaux avaient, en effet, alors, véhiculé des photos de billets de banque sur lesquels sont inscrits le fameux slogan révolutionnaire “dégage” contre le gouvernement de l’époque et le mouvement Ennahdha.

Dans son communiqué, l’institut d’émission avait appelé à “la préservation de la monnaie nationale dont les billets de banque, en tant qu’un des attributs de la citoyenneté” et “outil essentiel pour la confiance et l’unité nationale”, signalant que “le coût de leur impression supporté par toute la communauté nationale est payé en devises”.

S’attaquer à la monnaie nationale, avait alors dit la BCT, revient “à porter atteinte à la souveraineté nationale”.

On ne peut pas mieux dire!

Si le paiement électronique en Tunisie s’est développé, on est encore très loin de pouvoir nous passer des fameux billets de banque et des pièces de monnaie.

Le rapport sur l’état financier de la Banque centrale de Tunisie pour l’exercice de 2022, rendu public, il y a près de trois semaines, début juin 2023, a indiqué que les billets et monnaies en circulation ont enregistré, en Tunisie, un accroissement de 9,24%, entre fin 2021 et fin 2022, pour atteindre 18,8 milliards de dinars, avec une part prépondérante des billets (97,5%).

La BCT y souligne que ” le taux d’accroissement de la circulation fiduciaire a gardé quasiment, un niveau stable pour s’établir à 9,24% entre fin 2021 et fin 2022, contre 9,4% entre fin 2020 et fin 2021 » .

D’après les données de la BCT, les billets de 20 dinars sont les plus utilisés à l’échelle nationale, puisqu’ils représentent plus de 61% de l’ensemble de billets et monnaies en circulation, soit 11,6 milliards de dinars.

Viennent ensuite, les billets de 10 dinars (22%, pour une valeur globale de 4,1 milliards de dinars) et ceux de 50 dinars (13,2%, l’équivalent de 2,4 milliards de dinars).

Pour ce qui est de la monnaie, la pièce de 1 dinar est la plus utilisée par les Tunisiens, puisqu’on recense plus de 158 millions de pièces de 1 dinar, à la fin de l’année 2022. On trouve, ensuite, la pièce de 500 millimes (117 millions de pièces pour une la valeur globale de 58,8 millions de dinars) et de 2 dinars (29,5 millions pièces, se montant à 59 MD).

Les autres pièces sont utilisées, aussi, couramment en Tunisie. Ainsi, on recense plus de 320 millions de pièces de 100 millimes, plus de 200 millions de pièces de 50 millimes et plus de 415 millions de pièces de 20 millimes en circulation, à fin décembre 2022.

En ce qui concerne les petites pièces de 1 et 2 millimes, la BCT affirme qu’elles sont toujours en circulation, mais à un nombre très réduit, ne dépassant pas les 60 mille pièces de 1 millime et les 37 mille pièces de 2 millimes.

S.B.H

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