AccueilLa UNECirculaire sur le privé : Médecin après la mort ?

Circulaire sur le privé : Médecin après la mort ?

Les rapports, très tendus, entre le ministère de l’Education nationale et l’Union tunisienne des institutions privées de l’éducation et de la formation (UTIPEF) sont l’un des feuilletons du moment. Les établissements privés n’arrivent pas à digérer la circulaire du département de tutelle qui interdit aux enseignants du public de s’aménager des planques dorées dans les collèges et lycées publics. Pour l’UTIPEF cela équivaut à une mise à mort des établissements privés. Suffisant pour que ces derniers ne décolèrent pas. Mais le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a aussi ses raisons, de très bonnes que la raison ne peut pas ignorer. En effet comme son prédécesseur, Néji Jalloul et tous les patrons de l’Education de ces dernières années, il court derrière le niveau général des élèves, lequel a plongé dangereusement – tous les classements internationaux l’attestent – et qu’il désespère de relever. Ben Salem, dans la droite ligne de l’oeuvre de Jalloul, a tout fait pour enrayer la descente aux enfers de l’enseignement tunisien : La chasse au business des cours sup dans les garages et les arrière-cours pour forcer les profs à se concentrer sur leur job à l’école, le durcissement des conditions d’accès aux collèges et lycées pilotes et maintenant cette circulaire qui barre la route du privé aux enseignants du public. Toutes ces décisions ont le même objectif : Soigner la malade, l’école publique. Rendez-vous dans quelques années pour évaluer l’impact de ces tours de vis. En attendant il faut gérer la mauvaise humeur des établissements privés et tout faire pour que ce pan de l’économie ne périclite pas. Pas simple l’équation…

Le ministère de l’Education a réaffirmé, ce mercredi 21 août dans un communiqué, son engagement à accompagner les institutions éducatives privées et à garantir la formation de leur personnel pour promouvoir le rendement du secteur privé qui connait, selon lui, une mauvaise organisation, une baisse des résultats et des dépassements administratifs, pédagogiques et juridiques.
Le ministère s’est dit étonné des déclarations  » irresponsables et erronées  » émanant de certaines parties représentant les institutions éducatives privées qui refusent l’application de la circulaire interdisant aux enseignants du secteur public de donner des cours dans les institutions privées. Le département rappelle que le procès d’accord signé le 22 avril 2018 avec les représentants de ces institutions stipule dans son cinquième paragraphe l’interdiction de l’octroi des autorisations aux enseignants du secteur public et l’engagement du ministère à former les nouvelles recrues diplômées du supérieur.

Le ministère a, en outre, précisé que l’objectif de cette circulaire du 23 juillet 2019 est d’organiser le secteur de l’enseignement privé, outre la promotion de l’emploi des diplômés du supérieur et la réalisation des équilibres pédagogiques pour permettre aux enseignants du secteur public d’améliorer leur rendement dans leurs établissements d’origine. Il fait remarquer que des négociations sont actuellement en cours pour trouver les solutions susceptibles de protéger l’intérêt des élèves et garantir de bonnes conditions d’enseignement tout en préservant les droits de toutes les parties concernées.

A noter que dans une déclaration à l’agence TAP, Abdellatif Khammassi, président de l’UTIPEF, a souligné que les inscriptions pour l’année scolaire 2019-2020 dans les établissements éducatifs privés dont le nombre est estimé à 1000 institutions (primaire et secondaire) ont baissé de 40% par rapport à l’année dernière et ce, suite à la publication de cette fameuse la circulaire.
L’intervenant a estimé que le secteur de l’enseignement privé, qui emploie plus de 30 mille personnes (enseignants, administratifs et agents), agonise aujourd’hui et environ 70% de ces institutions seront menacées de fermeture, notamment dans les régions intérieures, si aucune mesure n’est prise pour annuler l’application de cette circulaire.

Pour le moment le privé n’a que les assurances du ministère à se mettre sous la dent. C’est bien maigre quand on sait que la rentrée scolaire approche à grands pas et que la circulaire a pris de court les institutions privées. Former des compétences capables de boucher le trou béant laissé par les profs chevronnés du public – souvent les meilleurs, ceux des collèges et lycées pilotes surtout – prend du temps, ce que n’ont pas les établissements privés…

S.L./TAP

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1 COMMENTAIRE

  1. Que les centaines de demandeurs d’emploies s’adressent aux établissements privés pour être embauchés (après testes de niveaux: linguistique, pédagogique et cognitif). Les ministres sont dans l’obligation de rehausser le niveau et de faire respecter les lois en vigueur. Les rémunérations et les hausses légitimes des salaires doivent être justifiées et méritées. Que le sérieux prenne la place du laisser-aller

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