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Commerce électronique : la CNUCED appuie le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo

Les trois rapports sont présentés lors de l’atelier régional sur le commerce électronique organisé conjointement par la CNUCED et la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) du 9 au 10 octobre 2018 à Ouagadougou, Burkina Faso.

« C’est pour les aider que nous sommes là », a expliqué la Secrétaire générale adjointe de la CNUCED en route pour Ouagadougou. Pour Isabelle Durant, « c’est une stratégie gagnants-gagnants, que l’on doit poursuivre car le commerce électronique est aujourd’hui une porte d’accès incontournable aux marchés extérieurs ».

En attendant, les évaluations ont mis en lumière certains obstacles dans les 3 pays. Aussi bien à Ouaga, Dakar et Lomé, les experts de la CNUCED font état d’une absence de stratégie e-commerce.

« Bien qu’engagés dans la construction d’un écosystème numérique, aucun n’a pour le moment de stratégie dédiée au commerce électronique », fait remarquer l’Agence onusienne basée à Genève. Autre défi pour ces trois pays, des « solutions de paiement limitées, avec un paiement en ligne marginal ».

« Le paiement à la livraison reste le moyen le plus utilisé », ajoute le document qui insiste également sur les difficultés d’accès au financement. Selon la CNUCED, le coût du financement bancaire classique reste prohibitif dans des pays à très faible niveau de bancarisation.

La feuille de route du Burkina pour accélérer la numérisation du pays

Outre les problèmes de Logistique et de facilitation du commerce insuffisants, les entraves que rencontrent les opérateurs du commerce électronique sont aussi liées à la « faiblesse de l’infrastructure et des services des technologies de l’information et des communications (TIC) ». L’autre défi qui pèse sur le secteur du commerce électronique, c’est le cadre juridique et réglementaire incomplet et surtout les compétences spécifiques au commerce électronique. « L’enseignement est encore trop orienté vers le commerce traditionnel et ne prend pas suffisamment en compte l’économie numérique », déplore la CNUCED qui note « l’écart important entre les besoins des entreprises et les connaissances des diplômés du troisième cycle ».

Dans ces conditions, l’objectif pour la CNUCED, est d’ouvrir de nouveaux horizons en mettant le commerce électronique au service de la création d’emplois et du développement des échanges. A noter que le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo sont les trois derniers pays parmi les moins avancés à bénéficier d’une évaluation rapide par la CNUCED de l’état de préparation de leur économie au commerce électronique.

Pour le Burkina Faso, l’expansion du secteur du commerce électronique passe par l’économie informelle, via les sites de petites annonces de particuliers et les réseaux sociaux. Un nombre restreint d’opérateurs professionnels a développé des plateformes couvrant des secteurs tels que l’agroalimentaire, l’habillement, l’informatique et électroménager.

« Le Burkina Faso doit capitaliser sur les atouts relevés par l’étude : le processus vers la digitalisation des services publics, un secteur des télécommunications concurrentiel, le développement d’une infrastructure Internet haut-débit, d’une technopole et des start-ups dynamiques. La feuille de route proposée nous permettra d’accélérer la numérisation du pays », s’est félicité le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat du Burkina Faso Harouna Kabore.

Si Dakar est devenu un laboratoire de start-ups, le commerce électronique est cantonné dans l’économie informelle

Mais du côté du Sénégal, la CNUCED rappelle que « Dakar est devenu un laboratoire de start-ups et de jeunes entreprises qui ont fait des TIC un atout clé de leur épanouissement ». Le secteur du commerce électronique au Sénégal est relativement dynamique, par rapport à celui d’un grand nombre de ses voisins d’Afrique de l’ouest. Des acteurs de renom international, tels que Jumia, y ont établi une présence forte en s’appuyant sur le marché local et sur la diaspora sénégalaise à l’étranger. D’autres, à plus petite échelle, tentent de se faire une place sur un marché destiné à croître.

Cependant, cette réalité ne peut cacher le fait qu’à l’exception d’un nombre restreint d’opérateurs, le commerce électronique se développe surtout dans l’économie informelle, à travers les petites annonces de particuliers, sur les sites agrégateurs et sur les réseaux sociaux.

« C’est pourquoi, grâce à l’évaluation de la CNUCED sur l’état de préparation du Sénégal au commerce électronique, les efforts seront davantage orientés vers la mobilisation des acteurs, état, secteur privé, partenaires eTrade for all », s’est félicitée la Ministre de la Promotion des Investissements, des Partenariats et du Développement des Téléservices, Khoudia MBAYE. L’objectif à Dakar est de lever les obstacles logistiques, amplifier la facilitation du commerce électronique et lever les fonds nécessaires au financement de la croissance des opérateurs du secteur.

Au Togo par contre, « le potentiel pour le développement du commerce électronique au Togo est limité », en raison du faible raccordement à l’Internet, des paiements en ligne limités, des livraisons difficiles hors de Lomé. Les obstacles les plus importants concernent les paiements électroniques, la logistique et l’encadrement des modes de livraison ainsi que la cybersécurité et la protection du consommateur.

Pour autant, la CNUCED note que les start-ups technologiques débordent de solutions innovantes qui permettent de contourner les problèmes existants. « Mon Ministère est fortement engagé pour faire du commerce électronique un puissant moteur de croissance économique, de commerce inclusif et de création d’emplois au Togo », a déclaré la Ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé, Essossimna Legzim-Balouki.

Ces trois évaluations ont été financées par le Gouvernement allemand, contributeur majeur au Programme d’évaluation mis en place par l’initiative.  Cette initiative propose aux pays des solutions de renforcement des capacités en matière de commerce électronique et d’optimisation des synergies entre les différents partenaires. Elle compte 29 partenaires dont sept participeront à l’atelier de Ouagadougou : Banque mondiale, Banque africaine de développement, Commission économique pour l’Afrique, Centre du commerce international, Organisation mondiale du commerce, Union portale universelle, ACSIS).

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