AccueilLa UNEContent d'elles, El Abassi veut « l'Open-Banking », pour des banques « Out of Trend » 

Content d’elles, El Abassi veut « l’Open-Banking », pour des banques « Out of Trend » 

Lors de son allocution aux journées annuelles du « Club des dirigeants de banques africaines », et devant une soixantaine de dirigeants et hauts cadres de banques et institutions financières subsahariennes ainsi que de nombreux partenaires et experts internationaux du secteur financier, Marouane El Abassi a rappelé que « les institutions bancaires n’ont pas été épargnées des retombées de la crise qui leur a imposé des sollicitations fortes de soutien à l’économie, mais a également dicté une modification de leurs stratégies et modes de fonctionnement ».

Tenue le 9 février 2023 sur le thème « Quelle réglementation bancaire pour les économies africaines ? », dans une Tunisie où la BCT (Banque Centrale de Tunisie) est sur la sellette à plus d’un titre et notamment celui du code des changes, et comme s’il défendait sa paroisse, El Abassi a choisi de mettre tout de suite l’accent sur les défis.

Et en premier lieu, celui « lié aux perspectives économiques dans un contexte de tensions inflationnistes [Ndlr : Fitch le confirmait samedi dernier] qui fragilisent davantage le tissu économique et impactent le pouvoir d’achat des citoyens ». Ensuite, et comme en écho à sa dernière augmentation du TD (Taux Directeur) qu’il essaierait de justifier, le Gouverneur de la BCT pointe « la facilitation de l’accès aux services bancaires de base » avec « une transparence accrue, une tarification responsable, un traitement respectueux et équitable des clients », comme le secteur où il compte se rattraper pour faire oublier la hausse du prix du crédit, induite par la hausse du TD.

Selon Marouane El Abassi, « les autorités de régulation sont appelées à s’acquitter du rôle de propulseur et de facilitateur afin d’ancrer la dimension économique et sociale (…), pour disposer, in fine, d’un système solide à même d’assurer un financement sain, durable, responsable et inclusif ». S’adresserait-il ainsi, aussi, aux autorités tunisiennes qui évoquent de plus en plus, quoique de manière officieuse, le recours à la BCT pour financer le budget de l’Etat ? Est-ce un oui pour l’avenir à ces sollicitations ?

–          La BCT est-elle réellement à l’écoute des Fintechs ?

Et dans ce qui pourrait être considéré comme le 1er commentaire de l’année sur la santé du secteur bancaire, qui commence en Tunisie à publier ses indicateurs d’activité pour l’ensemble de l’exercice 2022, El Abassi assure que « les performances affichées par les banques, qui ont fait preuve d’une capacité d’absorption des chocs satisfaisante suite à ce train de réformes constituent autant d’acquis nécessaires pour accéder sous peu à d’autres paliers de réformes ».

Ce palier, sous forme d’un plan stratégique 2023-2025, El Abassi le place sous le slogan de « Être une Banque Centrale crédible, résiliente, et innovante, à l’avant-garde des transformations financières, inclusives et durables ». C’est trop long comme slogan, il lui donne, entre autres objectifs, « la totale conformité avec les standards bâlois et les normes IFRS en 2023, la promotion des moyens et systèmes de paiement comme levier pour l’inclusion et la stabilité financière, l’ancrage de la dimension RSE dans la régulation, la gouvernance et les pratiques du système bancaire ainsi que la consolidation de son rôle comme facilitateur et acteur de premier plan dans l’accompagnement des innovations technologiques et financières ».

–          Les banques, entre la « Sand Box » et sa traduction littérale

Pour la transformation digitale, il a bien voulu parler de la « Sandbox réglementaire, qui permet d’être à l’écoute des Fintechs, et de les accompagner dans leurs processus d’innovation. Elle s’apprête actuellement à lancer la « Sandbox Express » ayant pour objectifs, d’une part, de donner aux banques qui ont l’intention de commercialiser des solutions digitales l’opportunité de le faire dans un mode Fast-Track adapté aux solutions « compliant » et d’autre part, de permettre à la BCT de s’assurer de la robustesse de ces solutions avant leur lancement ». On ne sait pourtant pas si la BCT est effectivement à l’écoute, car les Fintechs et les Startups veulent un nouveau code de change, sans lequel elles finiront toutes par quitter la Tunisie, et leurs projets finiraient dans le « Bac à Sable » [Ndlr : Traduction littérale de Sandbox] des préoccupations des dirigeants du secteur bancaire tunisien.

Pour la RSE, le gouvernement semble avoir déjà lu dans la tête du Gouverneur et le prend déjà au mot, pour demander encore plus d’argent aux banques ; 15 MDT pour la construction de jardins d’enfant et l’installation de pelouses sur les terrains de sport. IL est vrai qu’en Tunisie, «ما خص المشنوق كان ماكلت الحلوى», pourrions-nous commenter, en ces temps de disette financière. Le chef de tout l’Etat attend que les hommes d’affaires du « Fassed » financent les projets d’infrastructure, et le gouvernement veut que les banques financent les crèches et les stades ! 

–          L’Open Banking en Tunisie ?

De même, la BCT entend implémenter une politique d’Open Banking [Ndlr : en bref le partage de ces données avec d’autres acteurs bancaires] afin de « favoriser l’émergence de nouveaux cas d’usage plus attrayants qui profiteraient à toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur des services financiers », explique le Gouverneur d’une BCT, elle-même aussi hermétique que le reste du paysage bancaire tunisien, en matière d’information.

Il est vrai, à ce propos et comme ne le précisait pas Marouane El Abassi qui était certainement plus généraliste dans cette remarque, que « nos pays africains [Ndlr : dont la Tunisie] nourrissent de grands espoirs qui nécessitent des efforts concertés de la part de l’ensemble des parties prenantes et un rapprochement des points de vue des régulateurs africains afin de réussir à relever ces défis et d’aboutir à l’intégration panafricaine tant souhaitée ». Un dialogue, cependant inexistant entre banquier et client.

Robert Frost disait que « une banque est un endroit où l’on vous prête un parapluie lorsqu’il fait beau, et que l’on vous reprend quand il commence à pleuvoir ». L’acteur français Jacques Pater disait que « la banque est un piège à comptes ». « Qu’est-ce que vous voulez ? Ma photo sur un billet de banque ? », demandait un acteur dans le film Batman. « Il faut surtout oser et y croire ; ce qui m’amène à me référer à une citation du grand Nelson Mandela « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse ». J’espère qu’on va le faire ensemble », disait de son côté Marouane El Abassi.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -