La situation de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) va de mal en pis. Depuis plusieurs années, les tensions n’ont jamais complètement cessé : sit-in à répétition, protestations, interruptions de la production, blocages de voies de communication.Principal employeur dans la région de Gafsa, la CPG se trouve aujourd’hui dans une situation très risquée. Les chiffres en berne étayent bien ce constat…
La production de phosphate commercial de la compagnie de phosphate de Gafsa pour la période allant du 1er janvier à la fin du mois d’octobre 2019, a atteint 2,7 millions de tonnes. Cette production est très en deçà de l’objectif escompté par la compagnie, soit une production égale à 4,3 millions de tonnes, une différence de -43%.
La compagnie estime qu’elle n’a pas pu réaliser son objectif souhaité suite à de nombreux facteurs dont notamment les mouvements de protestation qui sont observés quotidiennement par les chômeurs des délégations de Oum Laarayes, Redeyef, Métaloui et Mdhila, l’interruption du transport de phosphate par les camions (des barricades installées sur les routes par les protestataires depuis des jours).
Dans une interview accordée ce mardi 29 octobre 2019 à Africanmanager, Romdhane Ben Omar, chargé de communication du FTDES a estimé que la situation économique de la compagnie de phosphate de Gafsa est critique, précisant que l’absence d’une forte volonté politique explique la dégradation de la compagnie en question.
Ben Omar a ajouté qu’il est temps de lancer toute une vision globale, une série de réformes innovatrices permettant de sauver la compagnie. Et d’affirmer que ceci est tributaire de la mise en place d’un plan de partenariat stratégique avec le secteur agricole.
Le chargé de communication du FTDES n’a pas manqué de préciser que la présence de l’Etat dans la région du bassin minier est très faible.
La CPG est au bord de la faillite, alerte l’UGTT !
L’UGTT a tiré la sonnette d’alarme sur la situation financière précaire de la Compagnie des phosphates de Gafsa.
Mohamed Sghaïer Miraoui, secrétaire général de l’Union régionale tunisienne du travail de Gafsa, a relevé que la compagnie est au bord de la faillite, étant donné le blocage de sa production. Il a appelé à régler d’urgence les dettes de la Société Tuniso-indienne des engrais et du Groupe chimique tunisien auprès de la CPG. Des dettes estimées à plus de 800 Millions de Dinars.
A noter que la CPG souffre, depuis 2011, de la baisse de production due aux mouvements sociaux et à la vétusté des équipements.
On ne sait pas encore qui fait quoi en Tunisie. Jusqu’à quand va durer cette comédie? A quand un état plus fort et plus décisif? Tout Tunisien doit mériter son salaire et les honnêtes contribuables ne peuvent plus supporter des dépenses en faveur des rançonneurs. Espérons que le prochain gouvernement sera plus intelligent et plus fort pour établir de l’ordre et abolir la haine, le banditisme, l’anarchie, le laisser aller et les différents visages de la corruption. On ne comprend plus rien dans ce bled.