Encore des scandales qui en disent long sur le laisser-aller qui règne au Nigeria et qui expliquent surtout son sous-développement chronique, malgré son statut de 1e puissance économique du continent que lui confèrent ses immenses ressources d’hydrocarbures. Après les rats qui élisent domicile au palais présidentiel, après la pléthore d’affaires de corruption ou encore les importations de carburant alors que le pays est le plus gros producteur d’Afrique, voilà les ratés des Championnats africains d’athlétisme, rapportés par l’AFP…
Cette compétition, qui a commencé le 1er août 2018 à Asaba, dans le sud-est du Nigeria et s’achève ce 05 août, n’a pas marqué les esprits par les performances des sportifs mais, hélas, par les scènes d’athlètes coincés dans les aéroports, par moult soucis de visas, des infrastructures en-dessous des standards… Bref c’est le chaos total, avec des événements ahurissants qui confirment, si besoin en est, que l’Afrique a du pain sur la planche pour monter dans le train du développement.
Que dire à la vue de ces dizaines d’athlètes africains dormant sur leurs bagages dans les aéroports d’Abuja ou de Lagos, à cause d’un visa qui traine, ou parce qu’il n’y avait pas assez de vols pour Asaba. “Le Nigeria a obtenu le feu vert pour accueillir le championnat (…) Mais après un an, nous avions bien failli le perdre”, a argué jeudi dans une conférence de presse Solomon Ogba, président du comité local d’organisation (LOC). Pour tenter de se justifier, ou plutôt de se défausser, il a déclaré qu’aucun autre pays ne voulait accueillir ces Jeux.
“Le gouverneur de l’Etat du Delta a gracieusement accepté de le faire”, ajoute-t-il, en demandant, tout de même, pardon pour les catastrophes qui se sont abattues sur les athlètes… Il va falloir qu’il y ajoute la chute d’un méga réservoir d’eau à proximité du stade, lequel a écrasé les véhicules stationnés mais heureusement n’a pas fait de victime…
Que dire aussi des épreuves reportées, en attendant l’arrivée de toutes les délégations ou de l’équipe kényane, avec son armada de 60 athlètes, qui a dû squatter presque deux jours l’aéroport de Lagos, faute d’avion pour rejoindre Asaba ou de visas. Ils n’ont pu débarquer que mercredi, alors que les compétitions avaient déjà officiellement démarré. Que dire de ces 400 participants de 14 pays bloqués dans des hôtels de la capitale économique du Nigeria, en attendant les vols providentiels pour descendre sur le site des championnats… Le Nigeria a déçu, énervé et choqué, et pourra difficilement échapper à des plaintes auprès de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA), en plus d’une réputation ternie davantage…