AccueilLa UNEDes réformes en souffrance et un appui international mal utilisé !

Des réformes en souffrance et un appui international mal utilisé !

A bien des niveaux, les réformes de quelque nature que ce soit, ont du mal en Tunisie à se frayer un chemin et s’ancrer dans les esprits surtout de ceux qui ont vocation à administrer la chose et le service publics. D’autant que le principal défi du pays est de transformer la structure de son économie pour stimuler la compétitivité, la valeur ajoutée et la productivité, condition sine qua non d’une croissance plus élevée et plus inclusive. Le programme de réforme doit reposer à la fois sur une solide identification des problèmes du pays, et celle des solutions possibles. Toutes deux nécessitent une action concertée afin d’améliorer les institutions de gouvernance économique mais aussi politique. La transformation du modèle tunisien de développement nécessitera également la mise en œuvre effective des réformes visant à améliorer l’efficacité du secteur public, à créer les conditions d’une croissance dirigée par le secteur privé et à favoriser l’inclusion des jeunes et des femmes dans l’élaboration des politiques.

Main bien souvent, les réformes jugées pourtant indispensables voire vitales se trouvent pour une raison ou une autre, inhibées au point que leur effet rejaillit sur la coopération et des partenariats internationaux de la Tunisie, privant ainsi, le pays d’un véritable appui en matière de développement économique et social. C’est ce qui se dégage d’un webinaire sur les « Perspectives de développement économique durable et l’appui de la Coopération italienne en Tunisie » organisé, mardi, par l’Agence italienne pour la coopération au développement. Un appui qui reste mal exploité, vu le nombre important de projets qui ne sont pas mis en œuvre. « Et c’est bien le cas avec d’autres bailleurs de fonds  » regrette le Représentant Résident de la Banque mondiale en Tunisie, Tony Verheijen a souligné l’importance de l’appui accordé par la Banque à la Tunisie dans le cadre de sa transition économique.

Inventaire des principaux freins

Cité par TAP, il a fait observer que les principales barrières à la mise en œuvre des projets sont « l’absence de motivation des fonctionnaires qui les pilotent, d’où la nécessité de changer de modèle de mise en œuvre des projets par un modèle qui récompense mieux les efforts fournis dans ce sens, la lourdeur des procédures de passation des marchés et du système de contrôle financier qui doivent être allégés « . Il a aussi, souligné la nécessité d’adopter, dans le cadre des partenariats internationaux, une approche intégrée qui permet de faire face aux inégalités croissantes entre les régions et de désenclaver ces dernières, tout en leur accordant toutes les chances d’être développées.

Et d’expliquer que  » l’on a beau entreprendre des projets d’autoroutes liant certaines régions aux grandes villes, ces autoroutes n’ont fait qu’appauvrir davantage ces régions dépourvues de toute capacité d’attirer des investisseurs ou même de maintenir leurs populations. De fait, le mouvement sur ces autoroutes est unidirectionnel de ces régions vers les grandes villes, à l’instar de l’autoroute Tunis-Jendouba « .

La nécessité de mettre en œuvre a été aussi soulignée par le président de la CONECT, Tarek Cherif, qui a appelé à repenser l’autorité locale en la dotant des outils nécessaires pour améliorer son efficacité.  » On a multiplié le nombre des municipalités, mais sans prêter la moindre attention à la qualité des ressources humaines dans ces municipalités ni aux mécanismes d’interaction qu’elles ont avec leur l’environnement. Cela donne au final des conseils municipaux incapables de réaliser la moindre avancée « .

Vers un partage des rôles jusqu’ici du ressort de l’Etat

Il a, en outre, estimé « important d’aller plus loin sur la voie de la décentralisation, en repensant le rôle des régions, les financements et la fiscalité régionaux et locaux, tout en améliorant la qualité de vie dans les régions ». Il a avancé l’idée  » d’installer des grandes écoles dans les régions dans le cadre de la coopération internationale pour améliorer la qualité des ressources humaines et d’attirer les investisseurs « . Et de plaider pour la création de ports secs, qui pourraient favoriser la dynamique d’investissement dans les régions intérieures.

Pour sa part, le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Tunisie, Steve Utterwulghe a mis l’accent sur l’impératif d’améliorer la qualité, la fiabilité et la transparence des données statistiques qui doivent servir d’outils pour mieux orienter la coopération internationale et mieux concevoir les programmes de développement.

Réagissant à leurs propos, le Directeur de la Coopération bilatérale, Mohamed Fadhel Hassayoun, a souligné que les autorités tunisiennes réfléchissent à un nouveau modèle de développement qui permettrait d’exploiter les potentialités jusque-là non exploitées et de favoriser une transition du concept de l’Etat providence vers un partage des rôles entre Etat, secteur privé, société civile et coopération internationale.

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