Quand des établissements à l’instar des banques se trouvent, en ce moment, sous pression, en Tunisie, que dire d’être start-up. Mais, comme les épreuves dont on dit qu’elles endurcissent le caractère, les obstacles à l’épanouissement ambitionné de l’entreprenariat innovant dans lee pays n’ont pas empêché ce secteur de se développer, et ce, faut-il l’admettre, grâce à l’intérêt particulier que lui ont prêté les autorités tunisiennes au point que la Tunisie est devenue un exemple à suivre dans la région en la matière.
La Tunisie s’est dotée depuis 2018 d’un bon cadre juridique sur ce plan (Startup Act) et a créé en 2019 « le label startup », un label de mérite accordé à toute société de droit tunisien qui respecte les critères de labellisation et il octroie aux entreprises labellisées des avantages fiscaux, sociaux et autres. Il est conçu pour faciliter et développer les startups en Tunisie.
Depuis sa création, en 2019, le nombre des startups labellisés a grimpé, actuellement, à près de 770 entreprises innovantes. Au mois de septembre dernier, 2022, sur les 40 entreprises ayant présenté leur candidature, 19 ont obtenu le label startup et 5 le pré-label. Le nombre des startups atteint, au total, près de 2500 implantées dans les pépinières d’entreprises, les technopôles et autres espaces à l’entreprenariat innovant, et offrant au total plus de 10 mille emplois dont 40% occupés par des femmes, mais les créateurs de startups sont principalement des hommes diplômés du supérieur en sciences de l’ingénieur et autres spécialités techniques, et âgés entre 20 et 49 ans.
Les startups ont des sites électroniques qui font connaitre leurs domaines d’activité.
Mais, il y a une startup labellisée, INNOFAB ( Nabeul), consistant en une plateforme collaboratrice d’innovation où sont présentés les idées et problèmes associés à des opportunités entrepreneuriales destinées à des startups potentiels.
En effet, derrière le côté brillant, les startups sont des entreprises fragiles qui passent leurs premières années à se chercher ; et malgré toute la bonne volonté des pouvoirs publics, elles font face à beaucoup de défis dont l’absence de financement est signalée pour être le frein essentiel.
Les rapports et les études, à ce sujet, accusent les investisseurs de conservatisme qui les pousse à être méfiants envers les business modèles innovants des startupeurs.
Accès aux marchés publics
Au même moment, les règles classiques des marchés publics privent encore les startups de participer aux appels d’offres lancés dans ce cadre.
Aussi, les responsables ont fait état de mesures tendant à réserver une importante part de la commande publique à l’offre innovante, sous forme d’un programme dédié à la promotion de l’achat public d’innovation.
Ce programme vise à faciliter l’accès des startups à la commande publique qui représente 40% du budget de l’Etat et 18% du PIB.
Cependant, des rapports mettent l’accent sur la nécessité d’améliorer le cadre juridique des startups de manière à leur permettre d’utiliser divers procédés de financement et de levées de fonds ayant fait leur preuve dans les pays développés comme le procédé de « crowdfunding » consistant à collecter des dépôts directement auprès des citoyens.
Il y a des startups de droit tunisien ayant leur siège à l’étranger, en Europe, notamment.
D’ailleurs, le programme est financé en collaboration avec des organismes multinationaux intéressés au financement des startups.
Il existe aussi une communauté tunisienne sur EuroQuity ayant pour objectif de faciliter le financement des startups tunisiennes à fort potentiel de croissance et d’internationalisation.
Autres défisD’après les décideurs et les experts, outre ce volet lié au financement, le développement de la dynamique des startups en Tunisie dépend de la capacité du pays à retenir ses talents et à arrêter la fuite des ingénieurs et des informaticiens, ainsi qu’à attirer les talents nombreux dont regorge l’Afrique en général. Ceci permet de créer, comme en Amérique du Nord, un environnement multiculturel propre à générer richesse et innovation.
La Tunisie devra également offrir aux startups l’infrastructure technologique nécessaire pour développer leurs solutions, dans les mêmes conditions et les mêmes prix de leurs concurrents internationaux (puissance de calcul, connectivité, outils de paiement tel que le Paypal, …).
S.B.H