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Il y a plus grave que ce qu’il a fait à la Sotetel

Son parcours de rescapé de l’ère Ben Ali s’est arrêté mardi 02 octobre 2018 dans la soirée, stoppé net par la brigade de police de la station Tunis marine. Le sémillant, virevoltant et très flamboyant Borhene Bsaies, qui a pu passer entre les gouttes des règlements de compte ayant suivi le départ précipité du dictateur est derrière les barreaux, pour 2 ans au plus, rattrapé justement par les casseroles du passé. La justice, sur ce coup et sur d’autres, a pris tout son temps pour faire tomber celui qui était censé relever Nidaa Tounes, en sa qualité de chargé des affaires politiques et dont on connait le brillant bilan à ce poste. Après une traque de 7 ans – l’instruction du dossier a commencé en 2011 -, sa condamnation a été confirmée, pour une affaire d’emplois fictifs à la SOTETEL (Société tunisienne d’entreprises de télécommunications). La chose est grave, certes, mais c’est sans commune mesure avec les dégâts que Bsaies a causés dans le parti sorti vainqueur des élections de 2014, rappelons-le, Nidaa Tounes, avec les dégâts qu’il a causés dans le pays…

Les rendez-vous manqués

Quand Bsaies a débarqué, ou plutôt a été recruté (passons sur les bruits sur les coûts exorbitants de cette cooptation, que le principal intéressé a toujours démentis), en mars 2017, Nidaa Tounes filait déjà du mauvais coton et était même en état de déliquescence avancée par rapport au bel héritage laissé par le fondateur, le chef de l’Etat, Beji Caïd Essebsi. La nouvel recrue était censée réorganiser la boutique, ravaler la façade, fourguer une marchandise qui soit comestible pour des militants déboussolés et que le retrait de BCE a laissé orphelins. Mais il était censé surtout mettre en musique le Congrès électif, le tout premier, car la capacité de nuisance du fils du président de la République et directeur exécutif du parti, Hafedh Caïd Essesbsi, était déjà presque unanimement reconnue. Et qu’a fait Bsaies de son cahier de charges ? Qu’a-t-il fait tout ce temps ? Rien. A part pérorer sur les plateaux de télévision et de radio où sa verve et sa faconde inouïe font mouche à chaque fois face à des journalistes et des contradicteurs qui n’ont pas la même aisance que lui, le désormais ex-chargé des affaires politique n’a rien fait. Ou plutôt si : il a aidé HCE dans son entreprise de démolition de Nidaa ; il a même osé lâcher sur El Hiwar Ettounsi, chez Samir Wafi, devant une assistance ébahie, qu’il serait fidèle à Essebsi junior comme il l’a été avec Ben Ali, jusqu’au bout…

Résultat des courses : à force de cacher ce qui ne devait pas l’être et de taire ce qui ne devait pas l’être, Bsaies a participé à détraquer la machine de guerre de BCE, laquelle a amorcé une course folle vers l’abîme que rien ni personne ne semblent pouvoir stopper… à part peut-être Chahed, mais comme ils n’en veulent pas…

Bsaies n’est pas le seul !

Mais dans les rangs de ceux qui regardent mourir le parti il n’y pas que Bsaies, il y a aussi le très bavard député Abdelaziz Kotti (qui a d’ailleurs été l’un des rares cadres de Nidaa à défendre publiquement Bsaies, il y aussi Mongi Harbaoui… Mais vous l’avez constaté vous-même : ils ne bousculent pas !). Kotti qui avait bruyamment claqué la porté, pour cause de coups tordus au sein du parti et qui aimait déverser sa bile dans les émissions TV et radiophoniques. Et qu’a-t-il fait depuis son retour ? Rien. Alors qu’il jurait ses grands dieux qu’il était justement revenu pour corriger la trajectoire mortifère du parti. Même chose pour Ridha Belhaj. Lui aussi était parti, pour les mêmes raisons – les manoeuvres de Essebsi fils – et est revenu. Bon, il a été moins prétentieux que Kotti pour son retour, on peut le lui reconnaitre, mais au niveau de la capacité de nuisance il les bat tous ! C’est lui qui a ranimé le front anti-Chahed à Nidaa quand il montrait des signes de faiblesse et a conforté HCE dans la traque du chef du gouvernement. Avec le résultat que l’on sait : un groupe parlementaire déplumé d’à peine 41 députés, contre 86 en 2014, au 3ème rang des forces à l’ARP et à laquelle il faudra soustraire 4 autres élus qui s’apprêteraient à filer. Voilà l’oeuvre de Kotti, Belhaj. Mais ils ne sont pas les seuls, il y aussi Néji Jalloul, Faouzi Elloumi, Sofiene Toubel, etc. Tous coupables au moins par leur silence. Nidaa Tounes se meurt, dans l’indifférence générale, celle de ses dirigeants mais celle aussi de sa poignée de militants qui ne commentent même plus les mauvaises nouvelles.

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