On a eu un avant-goût des dégâts des inondations avec les pluies qui sont tombées en août dernier. Bientôt, avec la saison hivernale très pluvieuse qu’on nous prédit, on ne parlera plus que des effets dévastateurs des précipitations. Alors les directeurs régionaux de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire anticipent en situant les responsabilités, histoire qu’on ne mette pas tout sur le dos des autorités. Ils ont affirmé que les quartiers et les lotissements anarchiques avoisinant les oueds et les cours d’eaux constituent une cause principale des inondations dans plusieurs régions, à l’instar des inondations survenues le 24 août dernier à Bizerte.

Ces inondations résultent, selon les déclarations du directeur régional de l’équipement de Bizerte, en marge d’une réunion périodique des directeurs régionaux tenue lundi 10 septembre 2018 à Tunis, de l’absence de fonctionnalité des équipements du traitement des eaux usées sous les réseaux ferroviaires et la limitation des enceintes des équipements publics limitrophes du canal du lac de Bizerte.

Les services concernés ont souligné la nécessité de préserver la propriété publique des eaux, de juguler le phénomène de la construction et des lotissements anarchiques installés auprès des oueds, ainsi que le contrôle, curage et nettoiement des équipements du traitement des eaux pluviales, outre la suppression des obstacles contre l’écoulement naturel des eaux vers le déversoir final.

Cette manière d’impliquer le citoyen dans les problèmes et les problématiques du moment est une tendance un peu nouvelle. Le nouveau maire de l’Ariana a été le premier à oser sortir du bois en pointant la responsabilité des habitants dans l’insalubrité des lieux publics. Puis on a vu le ministre du Transport s’indigner dans les mêmes termes suite à l’affaire de la photo qui avait montré les box d’enregistrement de l’aéroport de Tunis-Carthage dans un état déplorable. Et maintenant les directeurs régionaux de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire… Il y assurément quelque chose de nouveau dans la politique de communication des autorités, avec pour objectif de sensibiliser le citoyen sur son rôle dans la bonne marche des affaires publiques. Nous verrons si cette orientation aura des effets dans les comportements…

Le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, a insisté, lors de cette réunion, sur la nécessité de prendre les précautions nécessaires pour l’identification des points bleus et d’informer la direction centrale pour trouver des solutions adéquates et d’intervenir d’urgence.

Arfaoui a fait savoir que dans le cadre des préparatifs de la saison pluviale et de chutes de neige, 44 études sont actuellement en cours d’élaboration à l’effet de la protection des villes, réparties sur 22 gouvernorats pour un coût global estimé à 1,602 MD.
Il y a lieu, également, de souligner que 28 projets sont en cours de réalisation pour un montant global de 88,7 MD dans l’objectif de sauvegarder 31 villes et agglomérations, outre le projet de la protection de la ville de Tunis ouest contre les inondations pour une enveloppe de 131,2 MD.

Le département de l’Equipement a proposé de réaliser, dans le cadre du budget de l’année 2019, sept projets moyennant une enveloppe de 33 MD prélevée sur le budget de l’Etat, afin de protéger les villes de Ras Djebel, Moknine, Sousse, Somâa, Saouaf, Ben Gerdane et la nouvelle Matmata.
En outre, 21 études seront élaborées moyennant une enveloppe de 700 mille dinars destinées à la sauvegarde des villes de Souk Lahad, Douz, Ghomrassen, Bir Lahmar, Meloulech, Bir Ali Ben Khlifa, Tabarka, Smenja, Bchimet Elkab, Hbira, Bohra, Cité Tayarane (Mornegue), Haouaria, El Alia, Aïn Jloula , Menzel Nour, Menzel Jmil, Sidi Bouzid, El Mabrouka, Sabbela, outre une étude d’impact de l’environnement concernant le projet de réhabilitation de Oued Gabès (Oued Kriâa).
Le programme prévoit encore une étude stratégique pour la gestion des risques des inondations dans la ville de Tunis, dont le coût global s’élève à 5 MD, sans omettre les travaux de sauvegarde des constructions d’un montant de 11 MD.

TAP

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici