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Kamel Néji : « l’UIB est, aujourd’hui, plus solide qu’elle ne l’était lors de la crise 2007-2008 »

L’Union internationale de banques (UIB) a tenu, vendredi 26 juin 2020, son Assemblée Générale Ordinaire. Lors de son intervention, Kamel Néji, président du Conseil d’administration, a assuré que manifestement, l’UIB est, aujourd’hui, plus solide qu’elle ne l’était lors de la crise 2007-2008 et ce, à la faveur des réformes mises en place depuis. Et de cela, nous sommes fiers, a-t-il dit.

C’est que, en dépit d’une charge de risques, anormalement élevée, l’exercice 2019 s’est soldé par un résultat net de 117,1 MTND en croissance de 4,7%.Ce résultat, bien qu’il soit en deçà des prévisions, vient couronner les efforts méritoires déployés par la Direction de la Banque et de ses collaborateurs, sans omettre de mentionner l’apport d’une gouvernance lucide et des managers compétents et à l’écoute active de nos clients.

Kamel Néji a rappelé que, depuis le début des années 80, il a vécu de nombreuses crises comme dirigeant de banques, en tirant « une certaine expérience qui a permis à l’UIB d’aborder la crise actuelle avec sérénité, vigilance et assurance. Et ce dans tous les domaines », citant d’’abord, celui de la protection et de la santé des collaborateurs, qui « a été notre priorité absolue », a-t-il dit.

Ensuite, dans le domaine de l’organisation du travail en « faisant confiance à nos équipes sur le terrain et au niveau des Back-office, d’une part, et en œuvrant à déployer de nouveaux modes de travail avec notamment des réunions virtuelles qui étaient quasiment aussi productives que les réunions présentielles, d’autre part ».

Enfin, en matière de protection de nos clients Corporate. « La crise a fragilisé les deux tiers de nos clients Corporate qui ont cessé – partiellement ou totalement – leurs activités pour des périodes allant à deux mois et plus. Et en quelques semaines, l’UIB s’y est adaptée avec agilité et célérité. 50% de nos clients Corporate ont bénéficié de reports au titre de leurs crédits à moyen terme et nous avons gelé les créances à court terme pour37% de nos clients et ce pour plusieurs mois. Nous avons, également, doté les clients – les plus touchés par la crise – de nouvelles ressources d’emprunts ».

Cet effort a été fondamental pour protéger nos clients en cette période de crise, a indique le président du CA de l’UIB, laquelle « par devoir de responsabilité et de solidarité, n’hésitera pas à ajuster autant que nécessaire le volume et la durée de ses interventions pour continuer à préserver ses clients en cette période de crise », a-t-il dit.

« Difficile de maintenir la performance de 2019 »

Par souci de vérité, et en dépit de la forte mobilisation de nos équipes, a reconnu Kamel Néji, la performance 2019 sera difficile à maintenir en 2020 et l’UIB devrait voir ses résultats nets baisser fortement sous l’effet de la crise qui s’annonce très profonde. Les indicateurs du premier trimestre 2020 en ont déjà porté la trace, alors que le confinement n’avait que deux semaines.

« J’ai toujours pris le parti de ne pas m’exprimer sur les initiatives touchant la sphère bancaire. Mais j’avoue ne pas être vraiment convaincu par la suspension des intérêts au titre des crédits aux particuliers, qui me parait être particulièrement sévère. Le rapport coût – efficacité nourrit le doute sur le bien-fondé d’une telle initiative communautaire, surtout que la hausse du revenu disponible des ménages – consécutive aux reports des crédits – n’a pas été source de rebond des dépôts d’épargne à même de financer l’économie. Il a averti que « l’année 2020 ne sera donc pas une année comme les autres pour nos différentes parties prenantes. Le coût de la suspension des intérêts au titre des crédits aux particuliers vaut autant que neuf mois de résultat net de l’UIB (…).

Solidarité financière communautaire

Il a souligné que la Banque Centrale de Tunisie a pris toute sa place dans l’effort nécessaire face à la crise avec notamment la révision à la baisse de 100 pb (points de base) de son taux directeur, la mise en œuvre des mesures de soutien en matière de liquidité des banques et de refinancement. Ces interventions – dont l’objectif est de rassurer sur la capacité du secteur bancaire à soutenir l’économie – ne sont que des mesures de première ligne et il n’est pas exclu que la Banque Centrale de Tunisie aille plus loin pour assurer la solidité de la double sphère réelle et financière.

Et de poursuivre : « Nous devons le reconnaître. Cet effort public peut paraître – à première vue– insuffisamment corrélé avec l’impréparation de la sphère réelle au tournant fin 2019 début 2020.Mon sentiment est qu’on oublie trop souvent que la charge liée à l’endettement des entreprises comparée à la richesse créée se situe à des niveaux difficilement soutenables et cette situation conduirait naturellement à des fragilités difficilement acceptables pour les établissements bancaires ».

Kamel Néji a constaté que « contenir la dette en cette période est un choix difficile si l’on consent que de nouveaux emprunts liés à cette crise sont non seulement nécessaires mais inévitables ». « Mais quand la crise sera un peu derrière nous et pour relancer l’entreprise sur des bases structurellement saines, il sera plus que nécessaire de l’aider à fortifier ses fonds propres, à corriger ses déséquilibres bilanciels et à mieux maîtriser ses charges via des mécanismes lui permettant d’être plus forte dans ses réponses face aux aléas. Ce qui suppose une solidarité financière communautaire et un engagement plus affirmé des fonds d’investissement, des sociétés de capital risques et des compagnies d’assurance dans les opérations de restructuration et de renforcement des fonds propres », a-t-il conclu.

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