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La colère noire de Saïed contre 4 banques, la Dame de la BNA, la CTAF et Al Karama !

Le 18 septembre 2023 au palais présidentiel de Carthage, le chef de tout l’Etat était dans une colère noire, en présence d’un Hachani approbateur à souhait, d’un Fékih qui ne l’est pas moins, d’une

Jaffel et d’une Nemsia qui font office de souffleurs, alors que le ministre des Domaines de l’Etat fait la carpe.

Dans un mémorable réquisitoire contre tous ceux qui ne s’accommodent pas de sa politique et de sa manière de la faire, Saïed s’en prend à la Wataniya, aux banques, aux gestionnaires des biens confisqués, bref au ban et à l’arrière-ban. Pendant presqu’une heure, avec force jeux de mots et association d’idées équivoque, et dans une démarche incompréhensible, où les jugements de valeur et les accusations ne le disputent en rien à l’annonce de mesures à prendre et décrets à édicter pour changer ce qu’il être bon pour le peuple, Saïed se lâchait  contre tous.

  • BNA, BH Bank retourneraient à leur vocation initiale ?

Après avoir dit que « je suis encore sous domiciliation de salaire », Kais Saïed évoque ainsi l’idée (ou peut-être le projet, qui sait ?) de récupération du rôle social de l’Etat, « comme pour la BNA et la BH Bank », en citant l’exemple de la CNEL qui en est le lointain ancêtre. Cela voudrait-il dire que Kais Saïed compte changer les statuts de banques universelles de la BNA et de la BH ?

« L’autre, alors que je lui parlais de Fassed dans la BNA, elle me parle des sociétés Ahliya. Faites plutôt votre boulot dans la banque où vous travaillez », dit Kais Saïed, piquant une  grosse colère à l’endroit de la responsable de la BNA qu’il avait rencontrée plus tôt avec le DG par intérim de la banque. Ahmed Hachani lui en rappelle le nom. Et le chef de tout l’Etat de répliquer « la BNA et les autres, dont les dossiers sont prêts ! STB, BH Bank et même la BTK ». Des têtes vont-elles bientôt tomber dans ces trois banques publiques ?

  • La BTK sous les fourches caudines de Saïed

Et on entendait le chef du gouvernement dire, à propos de la BTK Bank, que « les participations de l’Etat doivent rester, on connaît qui est derrière », avant que Kais Saïed ne renchérisse derrière lui que, « oui, on les connaît. Et on (Ndlr dans l’indéfini) dit qu’elle a fait faillite, on va donc vendre. En fait, elle a été mise en faillite, et des personnes qui  ont mis leurs mains dessus, veulent entrer, et on connaît même leurs noms ».

Pour la petite histoire, lorsque les Français de la banque BPCE ont décidé de se désengager de la Tunisie, ils avaient proposé au ministère des Finances de racheter leurs parts, à l’Euro symbolique, mais actifs et passifs confondus. Ces derniers étaient lourds et le gouvernement avait refusé l’offre française. La BTK avait alors été reprise par le groupe Elloumi, qui devait, ce faisant, injecter de l’argent frais pour redresser la banque. Ils se proposaient de faire augmentation de capital, ce que l’actionnaire tunisien refusait, pour incapacité financière. Depuis, la BTK tente de sortir la tête de l’eau, et personne ne veut prendre la décision de laisser les nouveaux propriétaires effectuer l’augmentation du capital, prenant ainsi en otage le sort de la banque qui pourrait couler et de tous ses employés !

  • La CTAF, une commission de « fraude financière » !

Confondant manifestement  la CTAF (Voir ici ses fonctions), qui est seulement logée à la BCT et n’en est pas une direction et qui ne fait qu’instruire les soupçons de Fassed financier qui doivent lui être transmis par les institutions financières (Banques, Leasing, Assurances et La poste), et la direction d’inspection de la BCT dont le rôle est d’inspecter toutes les opérations des banques, Kais Saïed s’emporte contre la CTAF. Cette dernière lui aurait dit ne pas être au courant de certains dossiers de crédits qu’il considère douteux, ni de  l’affaire du transfert (22 MDT) d’argent à Sfax via La Poste de Tunisie où elle aurait aussi dit ne pas être au courant. Ne décolérant point, Saïed en dit être une « commission de la fraude financière (التحيل المالي), et non d’analyses financières. « C’est de la fraude » s’est écrié le chef de tout l’Etat, immunisé contre l’article 54, et sans se soucier du poids de ses mots sur la réputation, locale et internationale de cette structure.

Et on entend derrière une ministre proposer de changer ses membres, et Saïed de renchérir que « chacun doit porter ses responsabilités (…). Qu’est-ce que vous faites alors et qu’analysez-vous ? Vous accusez de blanchiment d’argent celui qui a envoyé 3.000 DT à sa mère à partir de la France, et vous ne faites rien pour les 22 milliards (Ndlr : en centième de DT) et vous dites qu’on n’est pas au courant ». Donc, en réalité et pour le cas des 22 MDT, ce n’est pas la CTAF qui est responsable, mais la Poste, entre autres institutions financières, qui n’ont pas déclaré soupçons de blanchiment.

Le chef de tout l’Etat ne faisait pas manifestement de distinction entre les rôles de la CTAF et de la DSB (direction de la supervision bancaire) qui sont fondamentalement différents, et ne disposent pas des mêmes outils. Pourquoi la ministre des Finances n’a encore rien dit de cela à Kais Saïed, l’induisant ainsi en erreur ?

  • La vente du palais de ZABA à Hammam Sousse, devant la justice

Et même Al Karama Holding qui est chargée de vendre les biens confisqués aux familles de l’ancien régime, n’a pas été épargnée par l’ire présidentielle qui parlait du sort à en débattre en conseil des ministres. Contre cette institution, qui n’est qu’un intermédiaire, il s’élève, offusqué et en criant : « ils font quoi ? Ils prennent les âmes et l’argent (قبضوا الأرواح و الأموال), c’est tout ce qu’ils font, où est la dignité revendiquée par le peuple tunisien », dit-il en jouant sur les mots en langue arabe composant le nom en arabe de la Holding. Cette dernière a pourtant rapporté aux caisses de l’Etat 1,2 milliard DT.

Se méprenant manifestement sur le vrai rôle d’El Karama, il cite ensuite, aidé par la ministre de la Justice, l’exemple d’un ancien palais à Hammam Sousse, vendu à un homme d’affaires du Sahel, pour 20 MDT. « Un prix dérisoire, au vu de rien que les meubles et du marbre qu’il contenait », lui souffle la ministre de la Justice. « Presqu’au Dinar symbolique, autrement que veut dire un tel prix ? », commente à son tour le chef de tout l’Etat, offusqué par le « vil prix » de cette transaction, en fait opérée par la société Gammarth Immobilière », une autre société indépendante d’Al Karama où elle est logée et n’y a qu’une petite participation en tant que Holding.

Et la ministre des Finances d’indiquer que « l’affaire (ndlr de la vente de cet ancien palais) est entre les mains de la justice, pour défaut rédhibitoire dans la procédure dans l’évaluation de ce bien ». Et Saïed d’accuser encore que, « on lui a fait l’évaluation qui leur convient », en parlant de l’homme d’affaires qui avait acquis cet ancien palais de ZABA. Et de rendre ainsi un verdict avant terme, disant en tapant de sa main sur le bureau que « c’est l’argent du peuple », en réponse à son ministre de l’Intérieur qui proposait que l’Etat reprenne ce bien, pour enchaîner sur sa favorite procédure de réconciliation judiciaire.

  • La vérité sur la confiscation, que les ministres ont omis de dire à Saïed

Rappelons-le brièvement, aux trois ministres présents avec le chef de tout l’Etat et ne lui en ont rien dit, la confiscation est ordonnée par une commission sous la tutelle directe du ministère des Domaines de l’Etat qui identifie ce qui doit ou peut être confisqué.

Une fois le bien confisqué et sa propriété juridiquement transférés à l’Etat tunisien, c’est la commission de gestion des biens confisqués (CdGBC où le gouvernement est représenté par 3 ministres) qui siège à la Primature et coordonnée par une autre commission siégeant au ministère des Finances, qui décide du sort du bien confisqué. La cession est ainsi au final décidée et signée par le chef du gouvernement, et non par El Karama.

En simple intermédiaire (صمصار. صباب ماء على اليدين) El Karama Holding n’est chargée que de la préparation des dossiers techniques des participations de l’Etat dans les entreprises confisquées, à céder aux termes d’une décision écrite de la CdGBC. Et c’est la commission siégeant au ministère des Finances qui décide si l’offre reçue par El Karama lui convient ou non, et sa décision est alors confirmée ou rejetée  par la CdGBC. Et si certains biens n’ont pas pu être vendus, ou auraient été mal vendus, l’unique faute est à imputer à la commission de gestion des biens confisqués et à nul autre !

Pour les biens fonciers à vendre, comme l’ancien palais de Ben Ali à la Baie des anges à Hammam Sousse, c’est Gammarth immobilière, société gérée indépendamment d’El Karama, qui ne joue aussi que le rôle d’intermédiaire. Elle prépare tout ce qui est technique, et transmet le dossier final à la commission de gestion à La Kasbah. Et c’est cette dernière qui décide de vendre, ou de ne pas vendre, qui décide à qui vendre et à quel prix. L’évaluation des biens à vendre se fait par des professionnels, commis par la justice, et la décision de vendre au prix évalué par l’expert, revient à la commission de gestion des biens confisqués (CdGBC). Et c’est au final le chef du gouvernement, en tant que président de ladite commission, qui signe la vente ou la refuse au nom de l’Etat confiscateur-propriétaire, et par le bais d’El Karama qui n’est qu’un agent d’exécution.

Pour la vente des véhicules et autres biens meubles confisqués, l’intermédiaire de la commission de gestion des biens confisqués (CdGBC), elle est du ressort d’une autre entreprise appelée « Cruise Tours » anciennement agence de voyage de Sakher El Materi. Cruise Tour, est gérée indépendamment d’Al Karama. Elle est, comme Gammarth Immobilière, sous le contrôle direct de la CdGBC.

En bref, Une gestion inextricable et désordonnée des biens confisqués qui a presque baigné dans la mauvaise gestion, dans un système kafkaïen de confiscation, qui a été entre autres remis en cause par une décision de justice en faveur de l’une des personnes confisquées dans l’affaire d’Orange Tunisie !

Les ministres, des finances, de la justice, des domaines de l’Etat, et les services de la CdGBC, connaissent tous ces détails. Pourquoi ne les ont-ils pas donnés au président de la République ? Pourquoi l’ont-ils laissé déverser sa colère présidentielle sur des personnes qui n’en étaient pas responsables ? Mystère et boule de gomme !

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1 COMMENTAIRE

  1. Je suis certain que 10 grammes de bon détergent peuvent nettoyer sans abîmer 10000 grammes de linge sale.
    Le problème chez nous peut se résoudre en grande partie par :
    1- L’anéantissement progressif de la corruption,
    2- La maîtrise et l’efficacité d’usage des énergies humaine récupérables E=P x T x r
    a. Amélioration et restauration permanente des puissances intellectuelles et corporelles des Tunisiens (P), (formation, recyclage permanent, mise à haut niveau international, conditions sanitaire psychiques et corporelles)
    b. Efficacité d’usage du temps des Tunisiens au travail et au repos pour se recycler (T), (discipline et respect du temps des citoyens)
    c. Maitrises des conditions environnementales, naturelles, sociales et financières des Tunisiens qui permettent d’augmenter leur rendement, dans le plaisir de travailler et de profiter de beaux moments de leurs vies (r). (Loisirs et meilleure évaluation du travail rendu en fonction de son utilité pour la population à court, moyen et long terme).

    Rien ne se perd et rien ne se crée, tout se transforme(M.Lavoisier)

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