La Tunisie a affaire, depuis quelque temps, à des rumeurs concernant une éventuelle crise de lait, sauf que bon nombre de spécialistes s’échinent à démentir régulièrement l’information… laissant bon nombre de citoyens dans le doute, qui commencent à ressentir le vide dans les étals des grandes surfaces.
C’est que nous sommes en plein mois de septembre, là où consommation de ce breuvage est des plus abondantes compte tenu la rentrée des classes !
Parmi ceux interrogés sur cette éventuelle crise, Imam Barkouki, membre de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, qui a indiqué mardi 12 septembre 2023, dans une déclaration à Express Fm, que la production de lait se poursuit malgré toutes les difficultés rencontrées par les éleveurs de bétail.
Le responsable a affirmé que la filière laitière, qui a 30 ans d’âge, a atteint son autosuffisance, et a eu recours à l’exportation au cours des années précédentes.Toutefois, en raison d’influences extérieures et de coûts élevés des prix d’aliments pour bétail, une réticence à élever des vaches a été enregistrée, en particulier dans les zones intérieures basées sur des aliments composés.
Il a expliqué que la sécheresse a, à son tour, affecté l’activité d’élevage des vaches et a exprimé son espoir que la crise sera surmontée, en particulier à la lumière des efforts que les services de l’État tentent de déployer pour trouver des solutions radicales aux problèmes de la filière.
Il a, en outre, déclaré que le stock disponible de lait est estimé à environ 20 millions de litres et que la production est stable durant la période actuelle, bien qu’elle connaisse une diminution par rapport aux années précédentes, en raison des accumulations subies par l’agriculteur au cours des années précédentes et de son utilisation comme fonds de compensation.
Il a appelé à la nécessité de prendre en compte les éleveurs de bétail et les encourager à maintenir leur troupeau ainsi que de leur fournir les moyens nécessaires pour poursuivre la production et faire des profits, notant la nécessité de contrôler le prix du lait à la production, en tenant compte du coût de production supportépar l’agriculteur.
Par ailleurs, Naceur Amdouni, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a, dans une précédente déclaration à African Manager, assuré que le stock stratégique est de 15 millions de litres alors qu’il était de 35 millions de litres en 2022.
Il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte
De son côté, Le président de l’Union des agriculteurs, Midani Dhaoui, a confirmé « une fois pour toutes» la crise du lait, affirmant que le stock stratégique, de 20 millions de litres, peut suffire dans un délai de deux mois au maximum, car le taux de pénurie dans la production laitière se situe actuellement entre 20 et 30%, selon ses dires.
« Tout le secteur laitier s’effondre, au vu – et surtout au milieu du silence – des autorités de tutelle », a-t-il dit.
Dhaoui a, en outre, exprimé sa crainte de l’effondrement du système de production laitière, à la lumière de l’incapacité de l’agriculteur à élever des vaches, et ce, en raison des prix élevés du fourrage.
Il a indiqué que le prix du lait à la production est de 1800 millimes, alors que l’éleveur en Tunisie le vend au prix de 1340 millimes, appelant à cet effet à des solutions radicales pour prendre en compte le coût de production et les producteurs, et ne pas se contenter de recommander « un briefing », tel qu’il a été annoncé par un conseil ministériel récemment.
Dhaoui a appelé à « la nécessité de rester à l’écart des discussions publiques, et de rechercher des solutions radicales en lieu et place».
