AccueilChiffreLa situation économique n’est pas chaotique, mais préoccupante

La situation économique n’est pas chaotique, mais préoccupante

Contrairement aux analyses faites par plusieurs économistes selon lesquelles la situation économique tunisienne devient de plus en plus chaotique, Fethi Nouri, expert en économie, a affirmé que « l’on vit certes des moments difficiles, mais la faillite économique est une possibilité exagérée. »

Dans un entretien accordé à Africanmanager, il a noté que les résultats affichés, durant le premier semestre de l’année en cours, sont identiques à ceux enregistrés, en 2012. Des résultats qui sont, selon lui, médiocres et mauvais. « La situation n’est pas vraiment catastrophique ou détériorée de façon alarmante, mais on a maintenu les faibles statistiques de l’année précédente », a-t-il martelé.

En effet, les mêmes indicateurs ont été conservés. Fethi Nouri a cité comme exemple le maintien des équilibres macro-économiques qui sont restés au même niveau de 2012.

Cette situation préoccupante est justifiée par un faible taux de croissance qui n’a pas créé de la richesse ou même allégé le déficit budgétaire, la détérioration du volet politique avec une tension qui est en train de monter. A cela s’ajoute la mauvaise gestion économique par les décideurs qui méconnaissent la réalité économique tunisienne.

Des analyses économiques à connotation politique

Dressant le bilan de la situation actuelle, l’expert considère que les analyses faites aujourd’hui sont à connotation politique et plusieurs économistes ne voient pas les choses selon les lois économiques.

« On vit dans une situation transitoire où l’économie devrait être laissée entre les mains de hauts fonctionnaires, qui sont réellement des technocrates », a recommandé Fethi Nouri avant d’ajouter que « ceci nécessite la présence d’experts indépendants chargés des dossiers économiques en se basant sur des analyses cohérentes tenant en compte la délicatesse de la situation actuelle ».

Pour la prochaine étape, l’économiste n’a pas manqué d’exprimer son pessimisme avec le risque d’une autre période de turbulences en absence d’une culture de la démocratie. « Je suis pessimiste au niveau de la conduite et surtout comment va se comporter la classe politique après les prochaines élections », a-t-il dit.

L’urgence d’un plan du sauvetage

Analysant autrement la situation, l’économiste Moez Joudi insiste sur l’urgence de mettre en place un plan de sauvetage pour sauver un pays qui risque la faillite économique. « S’il n’y pas de stabilité et de sécurité, on risque d’atteindre le point de non retour dans cette étape transitoire », a-t-il estimé.

Dans une déclaration à Africanmanager, il a remarqué que « l’ensemble des acteurs, des organisations syndicales ainsi que des institutions économiques ont sonné l’alerte au regard des indicateurs clignotant en rouge : faible taux de croissance, aggravation de l’inflation, érosion du pouvoir d’achat etc.

Face à cette situation inquiétante, le plan de sauvetage devrait s’articuler autour de 4 axes principaux : la levée de toute ambiguïté et l’arrêt de l’hémorragie concernant les cumuls des chutes. L’autre axe concerne les réformes urgentes à entreprendre comme les réformes fiscales, les réformes financières alors que le dernier axe consiste à promouvoir les PME, confrontées déjà à plusieurs lacunes.

Dans le même contexte, l’Association Tunisienne des Economistes (ASECTU) avait appelé toutes les forces politiques, les partenaires sociaux et la société civile à prendre conscience de leurs responsabilités face à la gravité de la situation économique actuelle et à prendre toutes les mesures urgentes nécessaires afin de parvenir à un consensus politique, restaurer la confiance et faire face au terrorisme, conditions nécessaires pour garantir la reprise économique.

Wiem Thebti

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