La Tunisie a retrouvé sa place de 2ème pays en Afrique du Nord, malgré une baisse de 8 places dans l’indice, pour se classer au 91ème rang mondial. Cette remontée dans le classement de l’Afrique du Nord est principalement, selon les analystes du GSE Index (Global Startup Ecosystem) publié sur le site « StartupBlink » due au déclin du Maroc, qui a été plus marqué que celui de la Tunisie. La Tunisie a baissé dans l’indice chaque année, depuis l’introduction de l’indice en 2017.
Tunis, seule ville tunisienne classée, a affiché une amélioration notable de 57 places pour se classer au 360ème rang mondial. Tunis avance d’une place en Afrique du Nord pour retrouver la 2ème position, dépassant Casablanca qui avait pris cette position de Tunis en 2022.
Tunis est désormais le 20ème écosystème le mieux classé en Afrique et Moyen-Orient, après avoir gagné une place au niveau régional et 10ème en Afrique après avoir perdu une place. La dynamique inverse de Tunis et de la Tunisie s’explique par le fait que ce classement des pays prend en compte la taille de la population tandis que la ville le classement ne le fait pas.
Le classement du pays est également influencé par le fait qu’il n’y a pas d’autres écosystèmes semenciers classés dans le pays en dehors de Tunis.
L’écosystème tunisien des startups en est encore à la première phase de son développement, mais le financement total des startups technologiques tunisiennes a considérablement augmenté en 2022. Le gouvernement tunisien est bien conscient de l’importance de créer des hubs de startups, et a mis en place l’organisation du soutien aux startups, « Startup Tunisie ». L’organisation a adopté une loi sur les startups en 2018, qui est un cadre juridique conçu pour stimuler l’innovation et favoriser l’entrepreneuriat. Une autre initiative de Startup Tunisie, le « Startup Label », est un statut spécial qui permet aux startups d’être exonérées de l’impôt sur les plus-values jusqu’à huit ans.
De nombreuses organisations internationales soutiennent l’écosystème des startups en Tunisie. Par exemple, la Banque mondiale apporte un soutien aux femmes et aux PME en Tunisie à travers le Projet Startups Innovantes et PME, et soutient activement Startup Tunisie. Elle a lancé deux fonds PME à travers le Projet Tunisien Startups et PME Innovantes. Le premier est InnovaTech, qui se concentre sur les investissements dans l’innovation et la technologie des médias numériques, les énergies renouvelables, l’agro-industrie, les TIC, les médias et le commerce électronique, ainsi que la transformation numérique. Le second est un fonds commun de la Banque mondiale, de Smart Capital, du CDC et de la GIZ appelé Anava Fund of Funds qui vise à investir plus de 13 fonds de capital-risque dédiés aux startups en amorçage et en démarrage.
Grâce à sa proximité avec le Moyen-Orient, le reste de l’Afrique et l’Europe, la Tunisie a la capacité d’établir des relations commerciales internationales de grande envergure. Pour se développer, l’écosystème des startups tunisiennes doit atteindre une masse critique de startups de haute qualité.