AccueilLa UNELe coup de gueule inattendu d’Erray à propos des TRE !

Le coup de gueule inattendu d’Erray à propos des TRE !

Peu bavard médiatiquement, et d’habitude calme et réservé, le ministre tunisien des Affaires étrangères, dit aussi chef de la diplomatie, était manifestement sorti de ses gonds, au cours de son audition qu’il n’aurait pas bien appréciée, par la commission des droits et des libertés de l’ARP, ce 11 juin 2020.

Les TRE (Tunisiens Résidant à l’Etranger, sont depuis quelque temp en colère. D’abord à propos du déroulement de la campagne de rapatriement, ensuite au sujet des conditions du confinement des rapatriés. Mais aussi à propos de la décision de hausse de certains frais consulaires, et tout dernièrement à propos de la décision de faire payer les séjours de confinement obligatoire aux rapatriés. De toutes ces problématiques, certains députés, notamment ceux qui représentent les TRE, avaient fait une campagne qui avait fini par l’invitation du ministre tunisien des Affaires étrangères à s’en expliquer devant leurs pairs.

« La diplomatie, ce n’est pas élever la voix et crier … Il y a des choses sensibles, des dossiers qui ne devraient pas être du ressort de la presse … Laissez les ministères régaliens travailler. Ils ont la mission de défendre la souveraineté nationale et de recadrer certaines choses … Nous travaillons sous une pression qui a dépassé toutes les limites, au vu du volume quotidien des dossiers brûlants et des choses accessoires et qui ont fortement impacté le rythme d’examen de ces dossiers et des réformes stratégiques. Vous m’excuserez le mot, mais je le dis quand même et je n’ai peur de personne, le pays est à l’abandon … Tout ce qui a été dit n’était pas des généralités et des slogans et de l’anarchie. L’Etat travaille sans planification ni stratégie claire dans tous les domaines … Il y a 20 mille choses qui le sont, et cela est le résultat d’une accumulation de 12 années … Des lobbies poussent dans ce sens », s’était inhabituellement emporté Noureddine Erray, dans un élan presque diplomatiquement incorrect.

Des propos qui en disaient long sur le stress du ministre, dont certains propos pourraient être compris comme ciblant le chef du gouvernement. Ou encore et selon ce qu’en a rapporté la presse locale, comme lorsqu’il chargeait son collègue des Finances Nizar Yaiche pour ce qui concerne les dernières augmentations des frais de certains services consulaires. « Je n’ai rien à voir avec la décision d’augmentation. Elle a été prise, involontairement et sans coordination avec nous, par le ministre des Finances », avant d’ajouter que « nous avons parlé [Ndlr : de la décision d’augmentation], avec le ministre des Finances et le chef du gouvernement. La situation est difficile … Il y a des problèmes et des contraintes ».

Concernant le rapatriement, le ministre Erray a indiqué que les opérations ont été globalement positives, rapportant à l’occasion des ouï-dire concernant des passe-droits qui auraient été octroyés, appelant à en fournir les preuves au MAE, et indiquant que pour les rapatriements qui peuvent se transformer en retours définitifs, son ministère coordonne avec les autorités des pays concernés, notamment les pays du Golfe. Il a aussi évoqué la question des prix des vols « exorbitants », assurant que « on a aucun pouvoir pour imposer une grille de prix à Tunisair. C’est une entreprise privée (sic) », selon ce qu’en a rapporté Saida Lounissi sur sa page des réseaux sociaux.

On ne sait pas si la question de certains postes d’ambassadeurs, demeurés vacants, était à l’ordre du jour mais il a annoncé devant les députés qu’une réforme de l’administration de son ministère serait en cours, pour réformer les critères et paramètres de désignation des diplomates, et qui seraient désormais basés sur la compétence et non l’ancienneté.
A la fin de l’audition, selon ce qu’en a aussi rapporté l’ancienne membre du gouvernement et présentement député Lounissi, Noureddine Errays aurait essayé de tempérer ses excès de colère concernant des dossiers qui touchent les TRE, et « sentant peut-être la maladresse de ses propos en début de séance, il a tenu à rappeler qu’il est aussi le ministre de la colonie tunisienne à l’étranger أنا وزير الجالية ». Ce qui est sûr, c’est que ni les TRE, ni le chef du gouvernement, n’oublieront ce coup de colère d’Erray !

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