La Tunisie est en proie à la sécheresse depuis cinq ans. Des études semblent confirmer la persistance de la sécheresse et une réduction sensible de la pluviométrie. Cette aridité prolongée a bien sûr une incidence sur les disponibilités hydriques aussi bien pour l’eau potable que l’eau destinée à l’irrigation.
Le gouvernement estime ainsi que l’une des priorités de la prochaine étape est de « rationaliser la consommation de l’eau et de faire pression sur la demande dans tous les secteurs, en plus de l’utilisation de ressources non traditionnelles », y compris le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.
A cet effet, le taux de remplissage des barrages tunisiens a encore baissé. Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) il a atteint 22,8% au 16 septembre, alors qu’il était à 23,1% il y a quatre jours.
Le taux de remplissage de l’ensemble des barrages du pays a régressé à ce niveau, les réserves d’eau dans les barrages tunisiens atteignant 535,54 millions de m3 contre 685,13 millions de m3, la moyenne des trois dernières années.
Utilisations et prélèvements
A noter que le taux de remplissage des barrages s’établissait à 34,8%, à la date du 6 mai dernier, pour ensuite amorcer sa baisse, s’établissant à 23,2% au 27 août, et à 23,1% au 12 septembre dernier, rendant la situation hydrique critique en Tunisie malgré les récentes précipitations.
En comparaison avec l’année dernière, la situation est encore plus préoccupante. Les réserves d’eau ont baissé de 132 millions de mètres cubes, passant de 995,258 millions de mètres cubes à 862,502 millions de mètres cubes. Les réserves totales des barrages s’élèvent à environ 3,2 millions de mètres cubes, concentrés principalement dans les barrages du nord.
Les utilisations et prélèvements atteignent 1,2 millions de mètres cubes, soulignant l’urgence d’une gestion plus efficiente de cette ressource vitale.
La faible pluviométrie de l’année écoulée et les épisodes de sécheresse à répétition pèsent lourd sur les réserves d’eau. La situation est d’autant plus préoccupante que l’été a pompé de vastes réserves, coïncidant avec une période de forte consommation d’eau.
Face à cette situation inquiétante, il est crucial de mobiliser tous les acteurs pour préserver cette ressource précieuse. Des mesures de sensibilisation à la consommation responsable d’eau, à l’optimisation des systèmes d’irrigation et à la recherche de solutions alternatives s’imposent.
La situation des barrages est un avertissement sérieux. Il est impératif d’agir promptement et collectivement pour éviter une crise de l’eau aux conséquences dramatiques. L’avenir de la Tunisie dépend de la gestion responsable et durable de ses ressources hydriques.
La situation hydrique actuelle est « critique » selon un expert
L’expert en développement et ressources hydriques, Houcine Rhili a qualifié la situation hydrique actuelle de « critique », précisant que le taux de remplissage des barrages est à 25,6 %, soit des réserves en eau de l’ordre de 580 millions m3.
Intervenant récemment sur les ondes de Jawhara fm, il a expliqué que ce chiffre ne représentant pas la totalité des eaux exploitables et avec une consommation d’eau quotidienne de 2,3 à 2,4 millions m3, il se traduit à 75 jours de consommation, et c’est seulement dû au fait que 14 gouvernorats s’approvisionnent des barrages, le reste utilise les nappes phréatiques.