Les dizaines de milliers d’entreprises, petites, moyennes, notamment, ont encore beaucoup de mal à retrouver le chemin du salut, n’arrivant pas à de délester des retombées qui leu ont infligées d’abord la pandémie du coronavirus et ensuite les très dures difficultés économiques et financières dans lesquelles le pays est embourbé.
Le secrétaire général de l’Association nationale des petites et moyennes entreprises, Soufiène Gabsi , dans s une déclaration à African Manager, jeudi 28 juillet 2022, a confirmé ce funeste constat en précisant que la majorité des entreprises sont en proie à une situation financière difficile.
Il a souligné que l’association a récemment mené une enquête, qui a révélé que 92% des petites et moyennes entreprises sont en faillite, et qu’environ 55 000 sont en voie de le devenir , tandis que de nombreux chefs d’entreprises encourent des peines de prison en raison de leur incapacité de rembourser les dettes dont ils sont perclus et de régler les «chèques» qu’ils ont émis sans disposer de provisions .
Ila expliqué que ce type d’entreprise est un pilier et une composante essentielle du tissu économique de la Tunisie, ajoutant que « la détérioration de la situation économique et le manque de sérieux du gouvernement dans le traitement du dossier ont aggravé leurs problèmes et multiplié le nombre d’entrepreneurs fuyant le pays pour un exil forcé à l’étranger à cause des chèques sans provision, un nombre qui s’élève à environ 11 000 ».
Une amnistie de très peu d’effet
Il a déploré que la publication du décret n° 10 de 2022, daté du 10 février 2022, relatif à une amnistie générale pour le délit d’émission de chèque sans solde, ait eu peu de résultats et n’ait pas contribué à résoudre les problèmes des professionnels.
Il est à noter que l’amnistie générale bénéficie à toute personne ayant émis un chèque sans provision avant la date de la publication du présent décret au Journal Officiel de la République Tunisienne, au titre duquel a été délivrée une attestation de non-remboursement ou dressé un procès-verbal de protêt contre le non-paiement au siège de la banque , et déposé la provision dont il est redevable auprès de la banque pour le compte du bénéficiaire.
L’amnistie générale bénéficie également à toute personne qui a fait l’objet de poursuites judiciaires auprès des juridictions de tous degrés, ou contre laquelle un jugement a été prononcé pour un chèque sans provision avant la date de publication du présent décret, et qui a appliqué les dispositions des alinéas 1 et 2 de l’article premier du décret en question avant le 31 décembre 2022.
Le secrétaire général de l’Association nationale des petites et moyennes entreprises a affirmé que la délivrance des entrepreneurs nécessite la, levée de la peine privative de liberté et la mise en place d’une ligne de financement pour leur réinsertion dans le circuit de l’économie nationale.
Un écueil de plus !
Déjà, les rapports entre les petites et moyennes entreprises et les banques n’étaient pas un fleuve long tranquille, les PME ne répondant pas aux exigences des banques afin de satisfaire leur besoin de financement. C’est que la demande de crédit bancaire n’est pas déterminée par les facteurs « endogènes », tels le niveau d’activité et les ressources internes disponibles des entreprises, mais plutôt par des facteurs « exogènes », tels que le coût de financement et les garanties exigées par les banques. Les exigences des banques, surtout en matière de garanties, expliquent en grande partie l’insuffisance des concours octroyés par rapport aux besoins exprimés et se traduisent par une proportion moyenne d’environ 80 % de ces entreprises qui sont – partiellement ou totalement – rationnées.