Dans un dernier rapport payant et intitulé « Tunisia Country Risk Report », BMI qui est filiale de Fitch Rating, prévoit que « un secteur agricole en rebond et une activité touristique plus forte propulseront la croissance réelle du PIB tunisien de 0,6 % en glissement annuel au premier semestre 2024 à 2,0 % en glissement annuel au deuxième semestre 2024 ».
– Le PIB à 0,7 % en 2025
Et alors que les déclarations officielles tunisiennes à propos de la croissance pour 2025 vont bon train et évoquent des chiffres allant de 1 à plus de 3, BMI prévoit que « la croissance ralentira ensuite à 1,0 % en 2025, car les hausses d’impôts affaibliront davantage le pouvoir d’achat des ménages et décourageront l’investissement, amplifiant l’impact négatif des problèmes structurels budgétaires et extérieurs actuels sur l’économie ».
BMI évoque aussi pour la Tunisie de 2025, « une réduction de l’excédent du compte courant de 2,2 % du PIB en 2023 à 1,3 % du PIB en 2024 et à 0,7 % du PIB en 2025 » et estime que « un déficit courant plus réduit, un soutien extérieur provenant principalement de l’UE et de solides réserves de change permettront aux autorités de faire face à leurs obligations en devises de plus de 2,0 milliards de dollars en 2025 ».
– La BCT maintiendrait son TD à 8 % et le Dinar tunisien évoluerait en ligne avec l’USD
Selon la même source, « le déficit budgétaire de la Tunisie va également se rétrécir progressivement, passant de 7,2 % du PIB en 2023 à 5,7 % du PIB en 2025, grâce à des recettes fiscales plus élevées et à une baisse des dépenses de subventions ».
Et toujours dans le domaine des prévisions pour 2025, BMI estime que « le dinar évoluera latéralement, voire plus fort, en ligne avec le dollar américain et en raison du soutien des autorités » et que « la pression dépréciative sur le dinar augmentera au premier semestre 2025 ». Selon les mêmes analystes, « la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintiendra son taux directeur à 8,00 % jusqu’à la fin de 2025, car l’inflation ne ralentira que légèrement, passant de 6,5 % en glissement annuel en décembre 2024 à 6,0 % en glissement annuel en décembre 2025 ».
Avertissement enfin, BMI que n’entendra personne dans un gouvernement obnubilé par la chasse au Dinar et qui ne raisonne qu’à très court terme, estime que « le rejet continu des réformes par le président Kais Saïed, son recours accru au financement intérieur et les hausses d’impôts risquent de détériorer davantage les conditions socio-économiques. Cela maintiendra donc le risque de manifestations de grande ampleur élevé au cours des 12 prochains mois ». C’est la filiale de Fitch, qui relevait en septembre dernier la note souveraine de la Tunisie à « CCC+ » et jugeait « faible la probabilité de tensions sociales », qui dit désormais autre chose !