AccueilLa UNELes partis s’agitent. Ennahdha y va de main morte !

Les partis s’agitent. Ennahdha y va de main morte !

La trêve des confiseurs de l’Aïd n’aura pas été exempte de quelque agitation politique, toutefois sans commune mesure avec l’effervescence qui devrait marquer une précampagne électorale déjà inscrite dans les faits. Il s’est agi plutôt d’alliances, de recherche d’atomes crochus parfois improbables et surtout, de fronts électoraux dont le projet est prêté à des acteurs politiques, si dissemblables par le passé, et qui s’échinent à donner d’eux-mêmes l’apprêt d’une unité que l’on sait éphémère.

Dans cet exercice, Nidaâ Tounès, tous dérivés et émanations confondus, a la part belle. Sous la baguette de Salma Elloumi, la faction de Hammamet a conclu, ce weekend, un accord d’alliance avec Machroû Tounès. Aux termes de cet acte, les deux signataires formeront un seul groupe parlementaire et lanceront un processus de fusion groupant les deux partis, qui sera ouvert à toutes les forces politiques centristes et démocratiques outre les personnalités nationales. On notera au passage que le Machroû de Mohsen Marzouk, toujours rivé à son don d’ubiquité, ne s’embarrasse point d’avoir plusieurs fers au feu, en multipliant les arrangements et les pactes politiques avec tout ce que le Centre héberge comme formations, toutes aguillées sur les échéances électorales de 2019.

Branle-bas de combat général

Le même branle-bas de combat est perceptible de l’autre côté de la ligne de démarcation avec l’annonce prévue cette semaine d’un « front ou alliance socio-démocrate » comprenant les partis « al-Joumhouri », le mouvement « La Tunisie en avant », « al-Massar », le mouvement des démocrates socialistes et l’Initiative citoyenne « Qadiroun » ainsi que certaines personnalités indépendantes. Un conglomérat qui a vocation à « proposer une orientation politique nouvelle à même de redonner espoir et confiance à tous les Tunisiens, fera face aux nouvelles coalitions et luttera contre la corruption électorale ».

A l’autre bout du spectre, s’active, toujours aussi frétillant le Parti destourien libre (PDL), dont la présidente, Abir Moussi, vient de décréter que sa formation politique «  ne s’alliera, avant les élections, à aucune partie et participera aux prochaines échéances électorales avec ses propres listes ». Mais cela pourrait être le cas sitôt le parti aura atteint son objectif de « remporter le plus grand nombre de sièges au parlement et de former un véritable gouvernement composé de compétences nationales qui s’attellera aux dossiers économiques et sociaux brûlants ». Sans donner l’impression de tirer des plans sur la comète, Abir Moussi affirme qu’elle sera intraitable sur un point qu’elle juge crucial, « son parti nouera des alliances avec ceux qui ont voté pour un gouvernement sans quotas partisans et sans « khwanjiya » (fréristes) ».

Le « long fleuve tranquille » d’Ennahdha

Il ne faut pas être particulièrement clerc en la matière pour comprendre que toute l’architecture électorale se construit forcément autour du mouvement Ennahdha que les sondages créditent d’une avance sur ses concurrents aux Législatives, bien que l’électorat qui lui est traditionnellement acquis n’ait de cesse de fondre ayant été amputé de 400 000 voix par rapport à 2014 et divisé par trois en sept ans, selon des estimations faites par des experts internationaux.

Sans sembler s’en tourmenter outre mesure, l’état-major du parti et ses stratèges s’investissent plutôt dans le travail sur le terrain, notamment les réunions électorales préparatoires régionales qui ont démarré le 2 juin 2019 pour se poursuivre jusqu’au 16 du même mois pour choisir les listes du parti aux prochaines élections législatives « dans le cadre de la consécration du principe de la démocratie participative », selon leurs dires. Mais ce qui est fort probable, c’est qu’Ennahdha ne cherche nullement à s’emparer de tous les leviers du pouvoir ni à prendre tout seul les décisions.

Le parti de Ghannouchi, selon l’avis d’un politologue tunisien cité par Franceinfo, « va certes viser la première place aux législatives d’octobre, mais pas la majorité parlementaire, car cela ferait du parti une cible pour tous les autres ». Concrètement et arithmétiquement, Ennahdha « va déployer tous les efforts pour avoir au maximum 70 ou 75 sièges (sur 217) afin de négocier une coalition avec Tahya Tounès de Youssef Chahed ou une alliance plus large afin de ne pas faire cavalier seul dans l’exercice des responsabilités », d’après la même analyse.

M.L.

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