AccueilAfriqueLibye : l'ONU fait cesser les combats à Tripoli

Libye : l’ONU fait cesser les combats à Tripoli

Alors que la situation sécuritaire à Tripoli, en Libye, demeure instable et imprévisible, les Nations Unies ont obtenu un cessez-le-feu entre les parties en conflit et appelé ces dernières à épargner les populations vulnérables, notamment les migrants et les réfugiés ainsi que les personnes déplacées.

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL) a annoncé la conclusion d’un accord de cessez-le-feu sous les auspices de Ghassan Salamé, le Représentant spécial du Secrétaire général dans le pays.

L’accord de cessez-le-feu indique que « les parties conviennent de rechercher une solution pacifique à la crise, en particulier une cessation des hostilités et un mécanisme de suivi approprié ». « Si les différentes parties démontrent un respect sincère et complet des engagements ci-dessous, le dialogue sera établi par les Nations Unies et sera consacré à discuter des dispositions de sécurité appropriées dans la capitale », précise l’accord.

Outre la cessation des hostilités, l’accord signé prévoit la protection des civils et au respect des droits de l’homme, la protection des biens public et privés et la réouverture de l’aéroport de Mitiga et de toutes les routes à l’intérieur et à l’extérieur de la capitale.

Le cessez-le-feu a été conclu après la convocation par la Mission onusienne d’une réunion d’urgence sur la situation sécuritaire à Tripoli. Une réunion organisée à la demande de plusieurs parties libyennes et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux offres de médiation proposées par le Secrétaire général de l’ONU, souligne la mission dans un communiqué de presse.

« Aujourd’hui, il ne s’agit pas de résoudre tous les problèmes de sécurité de la capitale libyenne », a dit M. Salamé aux représentants du ministère de l’intérieur, de l’armée et des responsables de différents groupes armés présents dans et autour de Tripoli. « (La réunion) vise à s’accorder sur un cadre plus large pour aborder ces problèmes ».

« Les parties au conflit ont tiré à l’aveuglette » – (HCDH)

Depuis l’éruption des violences à Tripoli, le 26 août dernier, au moins 21 civils, dont deux femmes et deux enfants, ont été tués et 16 autres blessés, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Les parties au conflit ont tiré à l’aveuglette et ont utilisé des roquettes, des tirs de mortier et de l’artillerie lourde, dans des zones résidentielles densément peuplées », a déclaré Liz Throssell, porte-parole du HCDH, lors d’un point de presse à Genève.

La situation est particulièrement critique pour les migrants et les réfugiés se trouvant sur le territoire libyen.

« Certains des quelque 8.000 migrants détenus arbitrairement sont pris au piège dans des centres de détention situés dans des zones où des combats ont lieu, sans accès à de la nourriture ni à des traitements médicaux », a alerté Mme Throssell. « D’autres ont été libérés, mais n’ont pas pu avoir accès à la sécurité et aux services essentiels. Certains des migrants libérés des centres de détention officiels auraient été par la suite emmenés par des groupes armés et forcés de travailler pour eux ».

Le HCDH appelle toutes les parties au conflit à faciliter « l’accès immédiat, sans entrave et en toute sécurité » de l’aide humanitaire et des travailleurs humanitaires auprès des civils dans le besoin. « Nous exhortons les belligérants à respecter et à protéger le personnel impliqué dans les secours humanitaires et à cesser toutes les attaques contre les transports et les unités médicales, et à faciliter le mouvement volontaire et en toute sécurité des civils qui souhaitent quitter les zones de combats », a dit Mme Throssell.

Le HCR et le PAM apportent de la nourriture a plus de 2.450 réfugiés et migrants détenus

Dimanche, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a coordonné avec le ministère libyen de l’intérieur et le Programme alimentaire mondial (PAM) la livraison de nourriture pendant une semaine aux centres de détention gouvernementaux de Triq Al Matar et Qaser Ben Ghasheer où sont détenus 2.450 réfugiés et migrants. La distribution d’une aide supplémentaire au centre de détention d’Abu Salim, où 450 personnes sont détenues, a dû être annulée en raison de l’aggravation des affrontements dans la région.

« Nous suivons de près la situation et coordonnons notre action avec la Direction libyenne de la lutte contre les migrations illégales et les agences des Nations Unies, et nous plaidons pour que tous les réfugiés et migrants soient réinstallés dans un endroit plus sûr », a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole pour le HCR.

L’Agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) a également apporté de la nourriture aux migrants détenus et libérés.

Avec la poursuite des violences, « d’autres centres de détentions doivent être vidés », a dit Filiz Demir, la Coordinatrice de l’OIM pour la crise libyenne. « Nous en connaissons au moins trois qui pourraient être affectés bientôt par les violences ».

Mme Demir a indiqué que l’OIM collaborait avec des responsables consulaires pour placer les migrants qui ont été libérés en lieu sûr. « Nous travaillons avec les ambassades pour identifier et aider ceux qui ont été libérés », a-t-elle dit.

« Certaines des personnes libérées devaient être aidées dans le cadre du programme de l’OIM pour les retours volontaires », a précisé Mme Demir. « Mais avec les violences autour de l’aéroport et sur les routes, cela va être difficile ».
L’OIM porte également assistance à 1.825 familles libyennes déplacées par les violences, « certaines d’entre elles étant en quête d’abris dans les écoles ».

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