« Toamasina sera propulsé au rang des ports incontournables dans l’Océan Indien, en Afrique, et dans le monde. L’extension et le développement du premier port malgache figure parmi les priorités nationales ; il est aujourd’hui un des exemples concrets du Fisandratana, le plan de croissance et de transformation pour l’Emergence de Madagascar en 2030 ». Ce sont, en substance, les propos du Président de la République, Hery Rajaonarimampianina, ce 23 avril, à Toamasina, lors de la cérémonie de lancement officiel des travaux d’extension du port.
C’est un jour très attendu par tous, autant à Toamasina qu’à travers tout le pays, a relevé le Chef de l’Etat, car c’est un projet d’envergure, qui aurait dû commencer, normalement, il y a une quinzaine d’années ; et de poursuivre que « Madagascar est plus que jamais entré dans le monde de la concurrence ; parallèlement, le volume de nos échanges a fortement augmenté, alors si nous n’avons pas démarré ce projet aujourd’hui, il serait trop tard. Dans ce sens, l’année 2017 a démontré que la reprise économique est effective, mais que les infrastructures du port ne disposent plus d’assez de capacités requises pour fluidifier les flots de marchandises ».
Pour le Président Rajaonarimampianina, l’extension du port de Toamasina, un grand projet structurant par excellence, et bien d’autres qui sont, ou seront, mis en place à travers tout le pays, doit se faire dans l’apaisement et la stabilité, et c’est de la responsabilité de tout un chacun. Aujourd’hui, le grand défi est la lutte contre la pauvreté, l’insécurité et la corruption, pour bien asseoir le développement. Faisant ensuite allusion aux événements survenus à Antananarivo, il a réitéré que trop de sang a été versé dans le pays pour des velléités de prise du pouvoir, et que, singulièrement, l’élaboration des lois électorales a suivi tout un processus depuis 2016. « Plus que jamais, nous devons procéder à un changement positif de la mentalité, pour une véritable renaissance, et acquérir la culture d’émergence », a lancé le Chef de l’Etat. Il a, de ce fait, renouvelé son appel au calme et au sang-froid à chaque citoyen, pour s’opposer aux appels à la violence, à la haine, et aux velléités de coup d’état.
L’avenir entre nos mains
Le Président Rajaonarimampianina a rappelé que, depuis plus de cinquante ans, le pays n’a vécu que dans la pauvreté, alors qu’il dispose des ressources naturelles et humaines nécessaires ; que le PIB était de 700 USD dans les années 1960, contre 417 USD, aujourd’hui. « C’est pour cela que nous avons développé le plan Fisandratana car nous avons besoin d’une vision à long terme, accompagnée de stabilité ; pour ce faire, nous devons nous donner la main, être solidaires, pour avoir une ambition collective et une culture d’émergence, car le développement est entre nos mains. L’extension du port de Toamasina reflète les projets structurants qui seront poursuivis dans le pays, non seulement ils seront pourvoyeurs d’emplois, dans toutes les phases de leur mise en place, mais permettent à Madagascar de se hisser au niveau des normes internationales. Toamasina sera ainsi propulsé au rang des ports incontournables dans l’Océan Indien, en Afrique, et dans le monde, car Madagascar est à un grand carrefour. Il nous faut une grande capacité d’anticipation », a-t-il déclaré. D’autres grands projets seront également menés, tels que la construction de la Route du littoral qui rejoindra la future autoroute Toamasina-Antananarivo, le développement du Canal des Pangalanes, ainsi que le projet d’extension de l’aéroport. Par ailleurs, le secteur privé, dans son ensemble y trouvera son intérêt.
Japon-Madagascar : une coopération exemplaire
Lors de la cérémonie, le Président de la République n’a pas manqué de féliciter le Japon pour sa volonté d’accompagner le développement de Madagascar, dans l’édification d’une nation moderne et prospère. Quant à l’ambassadeur japonais, SEM Ichiro Ogasawara, il a indiqué que l’extension du port de Toamasina est le plus grand projet mené par le Japon dans le pays depuis l’indépendance. Il a tenu à souligner que « Les études ont commencé en 2009, mais furent suspendus en raison de la prise de pouvoir anticonstitutionnel à Madagascar, car le Japon ne pouvait pas accepter un pouvoir non compatible avec la Constitution. Ainsi, nous avons repris le projet en 2013 avec le retour à la légalité constitutionnelle ». Le dossier fut, ainsi, discuté par le Président Rajaonarimampianina et le Premier Ministre Shinzo Abe, lors du TICAD, et repris dans la déclaration d’engagement conjoint à l’occasion de la visite officielle du Chef de l’Etat malgache en Japon, en décembre 2017. Le Président malgache avait, à cette occasion, exprimé son soutien à la « Stratégie pour un Océan Indo-Pacifique libre et ouvert », et Madagascar occupe une place importante dans ce grand projet.
Le Projet d’extension
Le Président de la République a effectué un survol de tout le site en hélicoptère pour évaluer l’envergure de tous les chantiers à venir. Le coût des travaux est de 25 250 000 000 de Yen, et seront menés par 4 entreprises japonaises, sélectionnées par la JICA, très performantes dans le domaine des infrastructures maritimes. Le plan de construction suivra un programme précis, étalé sur une dizaine d’années : – 2022 : aménagement d’une aire de stockage de conteneurs de 10 Ha au niveau du récif de Hastie ; – 2023 : extension du brise-lame sur une longueur de 345m ; – 2024 : construction d’un nouveau quai à conteneurs de 470m x 150m ; – 2026 : approfondissement des quais existants.