AccueilLa UNEMinistre d’une autre planète, il mériterait presqu’un « Yabta Chwaya »

Ministre d’une autre planète, il mériterait presqu’un « Yabta Chwaya »

Manifestement incapable de faire face à un véritable journaliste, le ministre tunisien des Finances vient de balancer une longue « selfie-interview » de plus de 39 minutes sur YouTube, où il parlait visiblement à une « fantômette » à lunettes, à peine perceptible de son ministère, avec des questions préparées et des réponses sans contradicteur.
Pleureur de Fakhfakh comme de mission, il balance d’abord de nouveaux chiffres dans une démarche dont il dit plus critique par rapport aux chiffres. D’abord ledit « trou » de 8 Milliards DT dans le budget qu’il faudra se débrouiller, et qu’il faudra ajouter aux 5 Milliards DT qu’il dit être la dernière estimation du coût du Covid-19 sur le budget. Et de là, un déficit net du budget qui va dépasser les 5 % en 2020, toujours selon les « bonnes nouvelles » du ministre des Finances. Et Nizar Yaiche de démentir en quelque sorte son propre chef qui affirmait et confirmait que l’endettement ne dépassera pas 60 % du PIB. « On voulait que l’endettement descende à 60 %. Ça ne sera pas, c’est pas vrai [Ndlr : Remarquez la correction, faite de lui-même]. Il sera au-dessus des 80 % et même au-dessus des 85, c’est ce qui est très probable (…) et si on consolidait avec les entreprises publiques, ça dépasserait les 110 % », disait ainsi le ministre des Finances sans avoir froid aux yeux par rapport à ce que soutenait son chef devant l’ARP. Qui croire ?

Comment attendre l’investissement d’un secteur privé, sous menaces ?

Le ministre des Finances évoque ensuite, mais toujours sans détails aucuns, le programme de sauvetage, qui se ferait selon lui par la relance économique. Pour ce faire, il indique que cela se fera par l’investissement. Et c’est là qu’on se pose la question de savoir si Nizar Yaiche ne vivrait pas sur la planète Mars et non sur terre et en Tunisie plus précisément ?
L’investissement se fait, soit par l’Etat par le titre II du budget, soit par le secteur privé. Or, déjà en 2020, ce même Etat dont il est ministre des Finances, a démontré par le chiffre que le budget de l’investissement a été divisé par plus de deux (-51 % jusqu’à avril 2020). Nizar Yaiche affirme pourtant, en complète contradiction avec les chiffres qu’il publie, que « nous allons essayer de ne pas diminuer le titre II, et au contraire le maintenir. C’est une orientation stratégique déjà prise », alors qu’il l’avait déjà diminué de plus de 50 % !
Côté privé, ce ne sont pas des hommes d’affaires sous menaces de confiscation comme y veille le ministre des Domaines de l’Etat, gauche d’orientation politique, Ghazi Chaouachi, diabolisés par ce ministre et son chef de gouvernement avant qu’on ne découvre qu’il est toujours homme d’affaires lui-même, et dont beaucoup [les hommes d’affaires] croupissent en prison sans jugement [Ndlr : Cas typique de Lazhar Sta] ou interdits de voyager, car classés en S17 par le ministère de l’Intérieur. Et dès que l’un d’eux oserait demander la levée d’interdiction de voyager, il est vite remis en prison. Des hommes d’affaires, sous la menace d’une simple lettre anonyme délatoire et dont l’auteur est protégé par la loi et ne court même pas d’amende en cas de fausse information.
Sont-ce ceux-là les hommes d’affaires sur lesquels voudrait compter le ministre Yaiche pour relancer l’investissement ? Est-il au courant que le climat d’investissement est tellement dégradé que ceux qui avaient promis des milliards lors du fameux « 20.20 » en 2016, ne se sont plus manifestés et que le « plan d’urgence économique » avait été déjà enterré du temps de l’ancien chef de gouvernement Youssef Chahed ? Pleureur, le voici donc Martien et sans aucun lien avec la réalité du terrain !
Il a, certes, appelé à arrêter la diabolisation des hommes. Mais n’aurait-il pas dû, d’abord, le dire à son chef et ses ministres des partis « Ettayar » et du « Mouvement Populaire » ? Autrement, le ministre des Finances ne serait qu’un populiste de plus, côté capital, dans un gouvernement de gauche en mal sincérité !

Les promesses de Yaiche, qui n’engagent que ceux qui les croiront

« 6,2 Milliards DT d’impayés de l’Etat aux entreprises publiques. Certaines vendent à des prix fixés par l’Etat et qui en font des entreprises structurellement déficitaires », dit Nizar Aiche de la situation de certaines entreprises publiques, comme pour le cas de la RNTA que le ministre ne citera pas. Il aura cependant le courage (mais en est-il conscient ?) de s’opposer à la cabale du chef du gouvernement et de son ministre d’Etat au transport contre Tunisair qui ne fait qu’appliquer la stratégie de l’Etat qui en fait une entreprise non rentable. Un Etat qui lui refuse en même temps toute assistance financière et accuse son Pdg de mauvaise gestion, pour le renvoyer de manière inconstitutionnelle.
Le ministre des Finances a aussi évoqué l’économie parallèle, se défendant de vouloir la combattre et promettant de l’intégrer. On pourrait à ce propos, presque rappeler à ce ministre-Martien ce qu’avait dit son chef aux députés lorsqu’il leur lançait son « Yabta Chwaya ». Ceux qui se nomment désormais les tenants de l’économie profonde, sont plus que conscients de l’importance de leur pouvoir informel et ne sont plus disposés à rentrer dans les rangs d’un Etat où ils sont plus forts que son pouvoir.
Quant à l’économie de rente, autre mal contre lequel il voudrait partir en guerre, en diminuant et en taxant les ressources pas chères des banques que sont les dépôts, force est de lui rappeler que plus d’un de ses collègues, dont des avocats, ne vivent que de cela. Et de l’appeler donc à commencer par balayer devant sa porte. Plus d’une autre corporation professionnelle, que même les journalistes étrangers connaissent, et que d’autres de ses anciens collègues avaient vainement essayé de faire rentrer dans le droit chemin fiscal, mériteraient qu’on s’occupe d’elles avant.
Sinon, dans son « Self-Interview », le ministre a promis beaucoup d’argent aux startups, aux doctorants, aux entreprises dans des pactes, oubliant qu’il manque toujours d’argent et qu’il peine à réduire le déficit budgétaire, ou à trouver les 3,6 Milliards annuellement pour la compensation qui comprend même les cigarettes étrangères importées. Pourquoi ne commencerait-il par dire d’où il compterait avoir les centaines de MDT pour cela ?

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1 COMMENTAIRE

  1. avec del argent et sans hommes on ne peut rien faire avec des hommes et sans argents on peut tout faire avec de l argent et des hommes on peut faire l impossible

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