AccueilLa UNEScandale financier et de santé : L’Etat subventionne les cigarettes étrangères !

Scandale financier et de santé : L’Etat subventionne les cigarettes étrangères !

Le tabac en Tunisie, ce sont 14.000 autorisations de vente, toutes données par les autorités régionales et où on retrouve des patentés improbables, avec des situations sociales loin de les faire classer parmi les mal lotis du pays. Ceux qui font du commerce de tabac sont pourtant généralement estimés à 60.000 personnes, dont seulement 7.000 le font avec autorisation légale, pour quelques 50.000 détaillants et grossistes. Le commerce parallèle des cigarettes serait ainsi exercé par les 53.000 autres.

Le tabac en Tunisie est une affaire de gros, très gros sous. C’est d’abord un marché d’un milliard de paquets par an, toutes marques confondues, locales et étrangères. Avec un chiffre d’affaire de 400 MDT en 2017 ; la seule RNTA (Régie Nationale du Tabac), qui a le monopole avec la MTK (manufacture de tabac de Kairouan), représente 74 % de ce marché. Le reste (26 %) est entre les mains du marché parallèle.

Un marché parallèle que le ministère des Finances aurait facilement pu endiguer, s’il avait autorisé la vente des cigarettes par les grandes surfaces tunisiennes. Ces dernières sont demandeuses, et le président de leur chambre professionnelle se serait même entretenu avec le PDG de la RNTA à ce propos. Une vente en grandes surfaces faite de manière contrôlée, en ce sens qu’elle pourrait se faire en toutes petites quantités pour la consommation personnelle, pourrait très bien briser l’échine de toute la chaîne de commerce parallèle.

Le ministre Ridha Chalghoum ne voudrait encore rien en savoir. Il se contente d’empocher les 2 Milliards DT de taxes que rapporte le tabac au trésor public, et préfère parler des nouvelles trois lignes de production (60 MDT d’investissement) pour une capacité de 150 millions de paquets par an, qui retomberont de nouveau dans les mailles des spéculateurs.

  • L’Etat ordonne à la RNTA de vendre à perte les cigarettes étrangères 

Ce que peu de Tunisiens savent aussi, c’est que la RNTA, qui produit ses propres cigarettes et en dégage un bénéfice important, est aussi chargée de l’importation des cigarettes étrangères. En 2017, la RNTA a vendu en Tunisie quelque 51,5 millions de paquets de cigarettes étrangères de toutes les marques les plus connues. Elle en avait dégagé un chiffre d’affaire de presque 52,949 MDT, mais une marge négative d’un peu plus de 27,809 MDT.

L’explication de cette marge déficitaire se trouve dans le fait que c’est le ministère des Finances qui détermine, par arrêté ministériel, le prix de vente des cigarettes étrangères par la RNTA au public. C’est donc l’Etat propriétaire de la régie nationale du tabac qui ordonne à l’importateur exclusif de vendre les cigarettes étrangères à perte, c’est-à-dire en-dessous du prix de revient.

Du jamais vu dans le monde et plus spécialement dans l’industrie et le commerce des cigarettes où cette activité est généralement source de gros revenus. La Tunisie, petit Etat qui s’endette, subventionne presque tout pour ses citoyens, y compris la cigarette et surtout étrangère. C’est aussi comme si l’Etat tunisien encouragerait la consommation des cigarettes étrangères, en vendant à perte ce qu’il achète en devises, au même titre que le pain, le lait ou le sucre. L’Etat tunisien subventionne ainsi la maladie, importée !

En 2018, la RNTA faisait un bénéfice de 4 MDT dans les cigarettes locales qu’elle produit et enregistrait une perte de 40 MDT dans le commerce des cigarettes étrangères, car elle est obligée de les vendre sur ordre des autorités, à perte !

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