Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a appelé mardi 18 juin 2019 à adopter deux listes, l’une incluant les professionnels du tourisme qui ont montré leur sérieux, dans le remboursement de leurs dettes cumulées et une seconde regroupant ceux qui ne l’ont pas fait, en vue de mieux orienter les financements et les crédits bancaires.
Abassi a souligné lors de son intervention à une conférence sur « le secteur du tourisme : moteur de croissance », organisée mardi à Tunis, l’importance de ces deux listes pour clarifier la situation des professionnels du tourisme, qui cherchent des financements auprès des banques, et pour trancher les demandes de financement, qui ne peuvent pas être approuvées dans leur totalité.
Il a indiqué que les dettes classées du tourisme représentent le double de la moyenne dans les autres secteurs, rappelant qu’aucune solution structurelle n’a été prise pour résoudre la crise du secteur, notamment pour la question de l’endettement qui remonte aux années 90.
Le gouverneur de la BCT s’est étonné de voir une seule unité touristique bénéficier du livre blanc, incitant le reste des entreprises du secteur et les banques à oeuvrer de concert pour identifier des solutions aux situations d’endettement en suspens.
Il a proposé de mettre en œuvre le mécanisme « de chef de file » pour gérer les dossiers de financement auprès des banques, en vue de trouver des solutions pour le financement et le refinancement des unités touristiques. Il a indiqué que la BCT œuvre actuellement à développer les législations liées directement au secteur du tourisme.
De son côté, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi, a appelé à faire preuve davantage de compréhension vis-à-vis des problèmes des hôtels, en tenant compte de leurs difficultés financières, soulignant l’ouverture d’un nombre important d’unités hôtelières fermées et l’amélioration de la qualité des services au cours de dernières années.
Trabelsi a prévu que la Tunisie qui compte 12 millions habitants va réussir à attirer près de 16 millions de touristes à l’horizon de 2025, soulignant qu’il est possible qu’un pays accueille un nombre des touristes qui dépasse le nombre de ses habitants, à l’instar des pays touristiques développés (la France abrite 55 millions habitants et accueille plus de 88 millions de touristes)