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Syrie : La visite des députés français, un pas vers la réhabilitation d’Al-Assad?

Pour le moment en France la position officielle est : Pas de pourparlers directs avec Bachar Al-Assad. Et on le comprend car le président François Hollande ne peut pas passer d’une position inflexible sur le départ de celui qui était qualifié de « boucher de Damas » à une offensive de charme en direction d’un Al-Assad requinqué aux yeux du monde par son éclatant succès militaire et politique avec la reconquête de Palmyre, si précieux pour les Occidentaux. Mais depuis les terribles attentats de Paris, le ton de l’exécutif français a changé : Al-Assad n’est plus la priorité mais Daech. Parallèlement à ça des députés français sont déjà en train de préparer le terrain diplomatique entre Paris et Damas…

A signaler qu’il s’agit de 5 parlementaires Les Républicains – la droite -, et non des députés du camp de Hollande (les socialistes), mais tout de même ce sont des élus de la République. L’affaire est donc d’importance.
Les parlementaires ont profité du week-end de Pâques – le dimanche 27 mars 2016 – pour faire ce déplacement en Syrie en signe, disent-il, « de solidarité avec les chrétiens d’Orient », un voyage coordonné avec SOS Chrétiens d’Orient, une association qui a des affinités avec l’extrême droite, d’après BuzzFeed et Libération. Mais personne n’est dupe, l’homme fort de la Syrie avait aussi une grande place dans cette visite qui a fait couler beaucoup d’encre. D’ailleurs les députés français ont eu un entretien avec Bachar Al-Assad.

La réhabilitation n’est pas pour demain

L’instigateur de ce périple, le député des Français de l’étranger Thierry Mariani, n’en est pas à son premier fait d’armes en la matière, en novembre dernier il s’était rendu à Damas. Et puis il a clairement dit à son dernier voyage que c’est « l’occasion de rencontres avec le monde politique et de s’informer sur la situation militaire dans le pays ». Bien entendu le ministère français des Affaires étrangères désapprouve, formellement du moins, ce déplacement mais Mariani n’en a cure, il continue même de critiquer la raideur de la France vis-à-vis du régime syrien et plaide pour la levée des sanctions. Ses propos sont de moins en moins attaqués par la classe politique. Une page a été tournée manifestement. Mais cela ne veut nullement dire que c’est un pas vers la réhabilitation.

Entre le fait de reparler à Al-Assad pour des questions géostratégiques une fois que le calme est revenu dans le pays, ce qui est loin d’être le cas, et le fait de voir en lui un interlocuteur crédible que les autres pays peuvent traiter en ‘ami’ il y a tout un monde. Le président syrien a trop de sang dans les mains pour que les chancelleries étrangères, à part l’Iran et la Russie, lui déroulent de nouveau le tapis rouge, comme ce fut le cas par passé. Il est pour beaucoup dans le naufrage de son pays et a une grosse part de responsabilité dans les plus de 270 000 morts qu’a causés ce conflit atroce. Et cela personne n’est prêt à l’oublier. S’il parvient à triompher de ses nombreux ennemis et à échapper à une fin tragique, ou à la CPI pour crimes de guerre, il pourra tout au plus finir ses jours dans son pays, dans la crainte et harcelé par ses adversaires que trop d’atrocités ont braqué contre lui pour l’éternité. L’unité nationale de la Syrie, autour de son président, s’est définitivement éloignée. D’ailleurs malgré son éclatante victoire à Palmyre, les Américains continuent de dire que l’avenir de la Syrie s’écrira sans Al-Assad…

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