Le président syrien, Bachar Al-Assad, a vaincu tous ses ennemis, ou presque, pourtant puissamment armés par une ribambelle de pays arabes (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, etc.). Et puisque tout ce qui a été fait pour dégommer l’alaouite, le chiite, a échoué – du fait de l’appui massif de la Russie, de l’Iran et du hezbollah libanais – alors la diplomatie, qui ne fonctionne pas à l’affect mais à la realpolitik, reprend ses droits, et on reprend langue avec un régime syrien honni et pestiféré. Les Emirats arabes ont été les premiers à ouvrir le bal, ses voisins ne devraient pas tarder à suivre. En Tunisie aussi certains commencent à tourner casaque, en direction du président syrien. Réuni mercredi 2 janvier 2019, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a passé en revue les derniers développements socio-politiques au double plan national et régional.
Il a émis le souhait de voir la Syrie aboutir à une réconciliation nationale globale à même de permettre au peuple syrien de reconquérir son droit sur son sol et à une vie démocratique et de mettre un terme aux combats.
Il faut s’attendre à d’autres sorties de ce type, en Tunisie et ailleurs, puisque c’est un fait presque unanimement admis : Celui qu’on qualifiait de « Boucher de Damas » a triomphé. Et il est d’usage, dans les relations internationales, de traiter avec ceux qui sont en place, quelles que soient les horreurs qu’ils commettent. Cela s’appelle du pragmatisme.
