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Tunis : Début du coup de balai chez Mehdi Jomaa

Le nouveau chef de gouvernement tunisien bouge. Ce n’est certes pas Merlin l’enchanteur avec sa baguette magique. Il avait promis des ordres de mission bien précis pour tous ses ministres. On ne sait toujours rien à ce propos et Mehdi Jomaa se fait toujours rare devant la presse tunisienne. Il avait promis le strict respect de la feuille de route, on ne sait pourtant toujours pas où il en est après bientôt un mois de son installation à La Kasbah.

On sait, pourtant, que, juste après sa confirmation à la tête du gouvernement, le ministre de l’Intérieur pour lequel il avait défié toute l’opposition, réussit deux coups de filets successifs, abat l’assassin de Chokri Belaid et arrête l’un des assassins de Mohamed Brahmi. On croit savoir, par ailleurs, que Jomaa aurait dernièrement rencontré les cadres du MI (ministère de l’Intérieur). Il les aurait assurés de sa détermination à laisser les services du MI travailler en dehors de toute pression ou interférence politique. Désormais, les services du MI fonctionneront en auto-saisine et sans attendre l’instruction ou la décision politique. Décision aurait ainsi été prise concernant le travail des enquêteurs judiciaires en relation avec les dossiers terroristes, de déférer devant la justice toute personne que l’enquête du MI dévoilerait, sans aucune exception et quel que soit son rang, ministériel ou constitutionnel.

Outre cette séparation entre politique et travail technique des différents départements, le MI devrait aussi s’appliquer, selon nos sources, à la coopération sécuritaire entre les services algériens et tunisiens, sans passer par les directions politiques. Une coopération qui aurait été l’un des dossiers les plus importants de la dernière visite de Mehdi Jomaa en Algérie.Une visite qui aurait aussi été couronnée par la conclusion du plus important accord énergétique entre la Tunisie et l’Algérie. On croit ainsi savoir que la Sonatrach aurait donné son accord pour couvrir tous les besoins de la Steg en gaz naturel pour l’année 2014, via le gazoduc qui relie les deux pays. Des négociations se prépareraient entre la Steg et la Sonatrach, pour la conclusion d’un accord qui s’étendra sur la période 2015-2019.

Mais le dossier le plus important des dossiers sur lesquels travaillerait actuellement Mehdi Jomaa qui installe encore son cabinet à La Kasbah, selon nos sources, reste celui de la révision des nominations, comme le stipule la feuille de route à laquelle il est politiquement astreint. Des sources proches du chef de gouvernement tunisien nous indiquent ainsi que pas moins de 20 Conseillers de la présidence du gouvernement (principalement ceux des deux gouvernements de Hammadi Jbali et d’Ali Larayedh) seront très prochainement limogés. Les notifications administratives auraient été déjà envoyées aux intéressés, avec date d’effet à compter du 1er mars 2014, y compris l’actuel chef de cabinet qu’il a hérité de Larayedh. Le coup de balai devrait aussi prochainement toucher tous les gouverneurs sans exception. On s’attendrait ainsi à l’annonce prochainement d’une nouvelle liste de gouverneurs, préalablement à celle des délégués régionaux et des municipalités dont certaines ne bougeaient plus le petit doigt, même pour la propreté des villes touristiques, depuis belle lurette, et enfin les PDG des plus d’une entreprise publique. Tunisair, en pleine crise financière, attend, par exemple, depuis la fin 2013, son nouveau PDG.

Ka Bou

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