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Tunisie- Dégradation de la note souveraine par Moody’s : Explication de texte !

Par son communiqué du 14 mars 2018, l’agence Moody’s a revu à la baisse la notation souveraine de la Tunisie d’un cran de B1 à B2. Toutefois, les perspectives d’évolution de cette notation sont stables, contre négatives initialement.

Dans son analyse, Moody’s s’est appuyée sur les mauvais indicateurs réalisés par l’économie tunisienne courant 2017, insistant notamment sur la hausse continue de la dette publique, le niveau alarmant du déficit courant (dépassant 10% du PIB) se traduisant par l’érosion des réserves en devises et la situation critique de la position extérieure nette de la Tunisie.

Moody’s juge que l’amélioration des indicateurs clés se fait lentement, ce qui augmente la vulnérabilité de l’économie aux chocs aussi bien internes qu’externes. Il faut comprendre par là que selon Moody’s, il faut du temps pour redresser la situation fragile de l’économie. Ainsi, la décision de Moody’s de baisser la notation se base sur les tendances historiques et ne prend pas en considération les projections.

C’est au niveau de sa décision sur les perspectives de la notation (Outlook stable) que Moody’s a reflété les projections de 2018, tenant compte de la reprise de la croissance, de l’évolution des exportations durant les deux premiers mois de l’année, des projections prometteuses sur la performance du secteur touristique et surtout du soutien indéfectible des bailleurs de fonds internationaux.

Toujours selon Moody’s, les perspectives stables assignées indiquent que la notation sera stable à l’horizon d’une année et pourrait augurer d’un redressement, quoique lent, de la situation. Toutes les forces vives sont donc appelées à consolider cette tendance de reprise.

Les principaux moteurs de cette dégradation sont les prévisions de Moody’s, selon lesquelles l’érosion des réserves budgétaires et des réserves de change ne s’inversera pas de manière significative au cours des prochaines années:
1) La dette de l’administration centrale a atteint environ 70% du PIB en 2017 et augmentera graduellement en 2018-2019, en raison de la baisse de la capacité de remboursement de la dette;
2) Le déficit du compte courant restera important, passant de 10,4% du PIB en 2017 et la dette extérieure de l’économie a encore dépassé 80% du PIB, ce qui grêve les réserves.
La perspective stable reflète les prévisions de Moody’s selon lesquelles les indicateurs de crédit de la Tunisie resteront conformes à la note B2. « L’assainissement budgétaire est en cours et atténuera la hausse du fardeau de la dette publique, tandis que la reprise de la demande extérieure pour les services, la production manufacturière et l’agriculture aidera à réduire lentement le déficit courant, empêchant une nouvelle érosion des réserves de change ».

La perspective stable reflète l’hypothèse de Moody’s selon laquelle la Tunisie continue d’atteindre les objectifs du programme du FMI, assurant la continuité des décaissements prévus du secteur public, le gouvernement s’attendant à couvrir près de 50% des besoins de financement budgétaire.
Moody’s prévoit que la dette publique atteindra 73% en 2019, contre 70,2% en 2017 et 61,9% en 2016, surtout que 65% de la dette publique est libellée en monnaie étrangère et que les dettes des entreprises publiques ne cesse d’augmenter pour atteindre 13% du PIB.
Dans ce même contexte, elle a indiqué que la vulnérabilité extérieure de la Tunisie est élevée, avec un important déficit du compte courant, largement financé par la dette et pesant sur les réserves de change.

D’après l’agence de notation « la dynamique des comptes courants a continué de se dégrader en 2017, ce qui s’est traduit par un déficit de 10,4% du PIB contre 8,8% en 2016. Les réserves de change ont encore diminué pour s’établir à 77 jours au début de mars 2018« .
Toutefois, Moody’s a estimé qu’avec « un gel effectif de l’embauche et une retraite anticipée dans le secteur public, combiné à des augmentations salariales modérées cette année, cette trajectoire d’assainissement budgétaire entraînera une réduction de la masse salariale à 14,2% du PIB en 2018, contre 14,7% en 2017« .
« En vertu d’un accord pluriannuel entre le gouvernement et les principaux syndicats, le gouvernement s’attend à ce que la part des salaires baisse à 12% du PIB d’ici 2020″, a-t-elle rappelé.

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