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Tunisie : Le torchon brûle entre les membres de la troïka. Volera-t-elle en éclats ?

L’information n’était pas attendue de ce côté, tant Ettakattol fait «le mort» dans la guéguerre verbale à propos des sièges à pourvoir dans le remaniement ministériel qui se prépare dans la douleur en Tunisie. Ettakattol qui quitterait la troïka gouvernante en Tunisie, c’est, en tout cas, le second coup de tonnerre dans le ciel, loin d’être serein, de l’équipe gouvernante de la Tunisie, après le départ tonitruant de Mohamed Abbou.

Tôt le matin de ce jeudi 17 janvier, trois jours après les cérémonies de célébration du 2ème anniversaire de la Révolution, Mohamed Bennour, porte-parole du parti Ettakattol, déclaré à Africanmanager que son parti annoncera probablement son retrait de la troïka et la démission de ses ministres du Gouvernement. Il ajoute que la réunion, ce jeudi soir, du bureau politique du parti sera décisive. Elle aura à examiner, en outre, le rendement du gouvernement et le remaniement ministériel projeté. Le porte-parole d’Ettakattol a souligné, dans la même déclaration, que tous les ministres issus de son parti, démissionneront du gouvernement si le bureau politique décide de quitter la troïka, précisant que tout ministre désireux de conserver son poste au gouvernement sera tenu de démissionner du parti. Le torchon brûle, donc, au sein de la troïka. Alors qu’Ajmi Lourimi d’Ennahdha minimise les déclarations de Bennour, Hammadi Jbali indiquait à l’Utica où il présidait le Congrès du patronat, qu’il était au courant de cette volonté d’Ettakattol de se retirer, «qu’il est de la démocratie de respecter leur avis, mais que les négociations se poursuivent encore ». Seul le CPR ne semblait pas être dérangé outre mesure par un possible retrait du parti de celui qui préside l’Assemblée Constituante, de la coalition gouvernement. CPRiste et Conseiller de Moncef Marzouki, Samir Ben Amor disait à Africanmanager, que «Ettakattol est libre de ses choix». Plus tard, Ennahdha durcit le ton, lorsque Fethi Ayari, président du conseil de la Choura d’Ennahdha, déclare, sur Jawhara FM, que «le retrait d’Ettakattol ne troublera pas Ennahdha», avertissant indirectement Mustapha Ben Jaafar que « celui qui veut quitter le gouvernement doit envisager de quitter aussi les fonctions qu’il occupe», allusion faite à la présidence de l’ANC.

Manifestement, quelque chose ne va plus entre les frères ennemis de la troïka. De notre entretien téléphonique avec Bennour, nous comprenons que ce n’est pas tant le rendement du travail du gouvernement qui serait remis en cause par Ettakattol que la manière et le processus de la période transitoire qui ferait objet de dissensions entre Ennahdha et Ettakattol, essentiellement, et le processus d’élargissement de la coalition gouvernementale.

Certains observateurs de la scène politique en Tunisie font le lien entre cette décision surprenante d’Ettakattol et les positions de refus d’Ennahdha et du CPR, exprimées il y a juste quelques jours par le ministre Nahdhaoui des Affaires étrangères de la Tunisie et, une première fois, par le Président provisoire Moncef Marzouki en face d’un parti (Ettakattol) qui fait partie de l’Internationale socialiste, concernant l’opération française au Mali. Notons ici que la France est actuellement gouvernée par le parti socialiste.

La réunion, ce jeudi à Carthage, des 3 présidents à propos de cette question malienne et la position, mi-figue mi-raisin et ni contre ni pour, annoncée par Rafik Abdessalem que certains lisaient comme un revirement, surtout après son entretien avec l’ambassadeur de France en Tunisie, pourrait confirmer cette thèse qui, pour certains, resterait improbable.

Alors que le bureau politique d’Ettakattol se réunissait encore, ce soir du jeudi 17 janvier 2013, les observateurs excluent une annonce définitive de retrait du gouvernement et penchent plutôt vers une prolongation des négociations. Ettakattol aura certainement, comme l’a justement indiqué le Conseiller de Marzouki, des demandes à présenter à ses partenaires de la troïka. Des demandes qui demanderont certainement un certain temps de réponse. Ce ne sera donc qu’après tout cela, que la position d’Ettakattol deviendra claire et définitive.

Ce ne sera qu’alors qu’on pourra savoir si la troïka survivra ou non à cette nouvelle turbulence. L’expérience des prises de position de Moncef Marzouki, le président tunisien provisoire, vite corrigées et dont la dernière a été la violente critique du gouvernement devant les propres congressistes du parti au pouvoir, montre, en tout cas, que rien n’est définitif dans les positions des uns et des autres et que la négociation reste le maître mot de la situation.

Khaled Boumiza

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