AccueilLa UNEUn pionnier de l'industrie agricole s'en va

Un pionnier de l’industrie agricole s’en va

Mohamed Loukil qui vient de nous quitter vers des cieux plus cléments pour les hommes d’affaires tunisiens, était un passionné d’agriculture, et il en avait fait l’école nationale à Mograne (à 6 kilomètres de Zaghouan), pour se trouver en 1961 à travailler dans le domaine de Chaal à Sfax, 1er cadre tunisien dans un domaine de 25 mille hectares dirigé par des Français. 9 ans après, Mohamed Loukil se retrouve directeur régional à l’OTD, pour atterrir ensuite dans une entreprise, alors française spécialisée en machines agricoles à l’avenue de Carthage, qui deviendra par la suite siège de son propre groupe. « Elle faisait alors un chiffre d’affaires de 800 mile DT, et 7,2 MDT lorsque je l’ai quittée », raconte feu Mohamed Loukil. C’est que l’homme était doué pour les affaires, mais toujours dans le secteur qui le passionne qu’est l’agriculture et la machinerie qui le concerne.

Il en fera d’ailleurs par la suite la preuve en 1976 en rachetant une société italienne de véhicules d’occasion où sont commercialisés des tracteurs Kubota puis Kawasaki, qui deviendra par la suite l’Etablissement Loukil. « Ma devise était de faire le bon produit avec le bon management » racontait-il dans une interview réalisée par « Plumes économiques »

Le groupe se développe en 1981 avec une usine de matériel agricole installée à Sfax et qui diversifie progressivement sa production (mâts d’éoliennes, pylônes pour les réseaux télécoms, bennes, remorques, etc.). « Pour moi, le prestige était l’industrie, et non le commerce » disait « Si Mohamed » comme aimaient l’appeler ses deux enfants Bassem et Walid. Huard s’appelle désormais MIG (Mediterranean Industrial Group) qui est un ensemble de cinq usines, dans les instruments agricoles d’abord et qui s’est ensuite diversifié et démarré l’exportation.  

Les enfants aidant, dès 1992, le groupe commercialise du matériel informatique et des logiciels, crée en 2000 une enseigne (Fono) vendant ordinateurs et téléphones puis, en 2009, une autre enseigne (Elektra) spécialisée dans l’image, le son et l’électroménager, sous la houlette d’un homme qui dirigeait un groupe de 4.000 employés, et qui aimait à répéter que « il faut absolument une transparence rigoureuse. Faute de quoi, ou vous vous faites voler ou vous faites faillite. Dans toute affaire qui se respecte, il faut une gestion saine, et rigoureusement contrôlée ».

Cet épris d’industrie qui avait su l’adapter aux besoins agricoles de son pays, et développer son business dans le sens du développement de l’économie, part en laissant derrière lui un groupe Loukil, qui distribue notamment les automobiles Mazda (Economic Auto), mais aussi des produits Panasonic ou des ordinateurs Acer. Une bonne partie des salariés travaille dans les usines de Sfax, Sousse et Menzel Bourguiba sur des superstructures industrielles, des transformateurs électriques ou des articles en inox. En février 2017, le groupe annonce un partenariat avec « Helio East », un groupe chinois réputé œuvrant dans plusieurs domaines dont, entre autres, les énergies renouvelables. C’est dire le parcours exemplaire d’un homme d’affaires, parti d’un garage pour véhicules d’occasion, pour arriver à un groupe qui brasse des affaires, de l’agriculture jusqu’à l’informatique avec un chiffre d’affaires, en plusieurs filiales, de plusieurs millions de dollars selon Wikipédia.

Sur l’encyclopédie universelle, on fait noter «l’acharnement administratif et fiscal de la part du régime de Zine el-Abidine Ben Ali ». Mais Mohamed Loukil, qui avait aussi présidé la chambre syndicale patronale à l’UTICA de son secteur, a toujours su manager ses affaires dans le sérieux et la transparence et certaines de ses sociétés sont actuellement cotées sur la Bourse de Tunis.

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