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Tunis devient un enfer et on laisse faire, alors qu’ailleurs ça bouge !

La capitale de la Tunisie vient d’avoir une « distinction » qui est tombée depuis le 28 juin 2018, mais que les autorités se sont bien gardées de commenter, et pour cause elle est très problématique et personne n’a envie de s’attaquer aux problèmes (il y en déjà tellement !) : Tunis occupe le premier rang des villes du continent africain pour le coût du logement, ex aequo avec l’Afrique du Sud. Mais si cette dernière, 2ème économie du continent, et qui donc garde son attractivité, peut se permettre un tel classement, ce n’est pas le cas de Tunis, qui perd là un de ses points forts. Cette situation a une seule explication : Une capitale trop pleine, une pression immobilière folle, des promoteurs qui se lâchent complètement. Et on en arrive à un problème insoluble pour les acheteurs, pour les locataires, pour les promoteurs immobiliers eux-mêmes et in fine pour l’économie.

Comme le désert attend la pluie, les agents du secteur public attendent les résultats de ce qui se joue actuellement entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed et le leader de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail), Noureddine Taboubi. Des augmentations de salaire, c’est ce qu’escomptent les employés du secteur public, ceux du secteur privé attendent leur tour, comme si cette affaire était la solution au problème de la montée des prix dont tout le monde se plaint, surtout à Tunis. Taboubi ne fera pas le déplacement pour rien, Chahed très probablement allongera les billets, après l’accord, au moins tacite, du FMI, qui surveille de près. Mais le problème n’est pas là, il est dans le fait que les salariés ne sont pas les seuls à attendre ces augmentations, les commerçants aussi attendent, les promoteurs immobiliers également. A tel point que ces hausses sont devenues un poison car elles entretiennent l’inflation laquelle finit par décourager les consommateurs et casser la dynamique de la consommation, un des moteurs de l’économie qui fonctionnent encore. Si on veut régler le problème des citoyens et du pays, il faut élaborer une vraie politique de désengorgement des grandes villes, de décentralisation, ce qui fera exploser la bulle immobilière et fera baisser automatiquement les prix pratiqués.

Une décentralisation à minima

La Tunisie n’a pas de vraie politique de décentralisation, et ça ne date pas d’aujourd’hui. Ce qu’on a servi dernièrement n’est en fait, pour le moment, qu’un saupoudrage de déconcentration budgétaire, dont le principe est l’affectation de certaines dépenses aux municipalités et aux collectivités locales. C’est une simple commodité de comptabilité pour moins de tracasseries pour les autorités centrales et une exécution plus rapide de certains projets locaux liés à l’éclairage public, les routes, les hôpitaux, les écoles, etc. Sans plus. Rien pour un vrai développement régional seul apte à fixer les populations sur place et à créer une vraie économie locale capable de tirer vers le haut tout le pays. Un éclairage public et de belles routes sans l’activité économique qui va avec, ça ne vole pas très haut et surtout ça ne freine pas cet exode rural massif qui a impacté l’économie dans les régions, complètement défiguré la capitale et en a fait un enfer pour ses habitants.

Le courage, le vrai, la politique de décentralisation, la vraie, auraient été de délocaliser certains ministères et organismes public qui ne gagnent rien à rester à Tunis. Le ministère de l’Agriculture aurait très bien pu migrer vers la ville de Sliman, Bizerte ou même Jendouba, Béja sans que cela que cela ne nuise en rien à son fonctionnement, avec la numérisation et la dématérialisation des procédures qui est déjà sur les rails. Le ministère de l’Industrie serait très bien à Sfax, la première ville industrielle du pays, etc. On n’a rien inventé, toutes les solutions sont là, sous nos yeux, il suffit d’oser. Bien entendu tout cela bouleverserait des vies, causerait des désagréments personnels, mais que pèsent-ils face au grand bien que ça ferait à toute la Nation ?

Pourtant les exemples sont là !

Le président sénégalais, Macky Sall, l’avait promis à ses électeurs, il va passer à l’acte bientôt. Pas moins de 15 ministères vont être éjectés de la capitale, Dakar, qui a les mêmes problèmes que Tunis. Sall a fait sortir de terre une méga ville administrative à Diamnadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, avec des logements à foison, des infrastructures, un TER (train express régional) et tout le toutim pour accueillir les ministères et toute l’économie qu’il y a autour. Il a même déplacé l’aéroport de la capitale à Diass, à 47 kilomètres au sud-est de Dakar. Ce dernier va respirer ! Et la pression immobilière va se dégonfler automatiquement. Il y a aussi l’exemple de l’Egypte, qui va se doter d’une nouvelle capitale administrative. Bon vous me direz qu’il était temps pour le Caire, avec ses 20 millions d’âmes. Mais pour Tunis aussi ça urge, alors qu’on ne voit pas le bout d’un programme dans ce sens. Au contraire on dépense des sommes folles dans des projets autoroutiers – RFR surtout – lesquels de toute façon ne régleront pas le problème de fond d’une capitale au bord de l’explosion.

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1 COMMENTAIRE

  1. Il faut commencer d’abord par décentraliser le siège des compagnies nationales, telles que la CPG vers Gafsa et des centaines de sociétés privées dont les activités se trouvent à l’intérieur du pays et le siège est à Tunis.

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